
L'équipe de l'université du Texas a travaillé sur des données d'un logiciel fournies par une grande entreprise pétrolière et gazière de Houston. Pendant la période d'étude (de janvier 2017 à décembre 2018), l'entreprise a été contrainte de fermer ses bureaux en raison des inondations provoquées par l'ouragan Harvey, ce qui a obligé les employés à travailler à distance pendant une période prolongée.
Les chercheurs ont examiné les données technologiques des employés (le nombre total d'heures travaillées par employé, le temps de travail actif total, l'utilisation du clavier par minute active, l'utilisation de la souris par minute active, les mots tapés par heure et le nombre d'erreurs typographiques par mot tapé) avant, pendant et après l'ouragan Harvey. Ils ont constaté que, bien que l'utilisation totale des ordinateurs ait diminué pendant l'ouragan, les comportements professionnels des employés pendant la période de sept mois de travail à distance sont revenus aux niveaux d'avant l'ouragan. Cette conclusion suggère que le travail à distance n'a pas d'impact négatif sur la productivité des personnes lancées sur la formule télétravail.
Cette étude fait suite à celle de Hogan Assessments 43 % des travailleurs ont déclaré être plus productifs à domicile, 44 % ont déclaré être aussi productifs et seulement 13 % ont déclaré être moins productifs. Toutefois, le rapport montre que les travailleurs ont trouvé la collaboration à distance plus difficile, de sorte que le fait que la plupart des travailleurs aient déclaré se sentir aussi ou plus productifs est dû au fait qu'ils étaient plus productifs lorsqu'ils travaillaient seuls.
C’est une brèche dans laquelle Tim Cook et cie. sont susceptibles de s’engouffrer quand on sait qu’ils sont d’avis que les employés doivent retourner au bureau car cela stimule la créativité. Le dirigeant d’Apple fait ainsi suite à d’autres qui sont d’avis que « la communication marche mieux face à face. » Les recruteurs sont convaincus que les collègues construisent de meilleures relations de travail par exemple quand ils prennent le déjeuner ensemble, prennent le temps de discuter de divers sujets, même les plus banals ou alors participent à des exercices destinés à développer l’esprit d’équipe.
En droite ligne avec ce positionnement, ces derniers évoquent un « impact sur la créativité. » Le mythe selon lequel un manque d’interaction sociale réduit la créativité et l’innovation reste profondément ancré. C’est d’ailleurs l’un des arguments sur lesquels s’appuyait Marissa Mayer pour s’ériger contre le télétravail lorsqu’elle a déclaré que « certaines des meilleures idées et décisions surviennent après des discussions à la cafétéria ou au couloir, après des rencontres avec les gens et des rendez-vous d’équipes impromptus ».
Toutefois, si des recruteurs estiment que les conversations dans le genre « peux-tu s’il te plaît vérifier ceci ? » sont importantes, des contradicteurs pointent le revers de la médaille. Ces derniers indiquent que des « interactions » peuvent se transformer en « interruptions » qui coûtent plus ou moins cher en termes de productivité et flux de créativité. Des tiers en télétravail avancent par exemple que « les distractions sont insupportables. Les téléphones qui sonnent, les gens qui débarquent et ressentent toujours le besoin d’interrompre pour absolument tout (que ça soit relié ou non au travail) et plusieurs appels à propos de projets qui ne sont pas liés qui résultent en changement de contexte. »
L’étude de l’université du Texas arrive dans un contexte où les employés lancés sur la formule télétravail ne veulent plus du bureau. C’est l’un des résultants les plus marquants d’un récent sondage sur un échantillon mondial de 32 000 travailleurs disséminés dans divers pays : 64 % des travailleurs envisagent de démissionner si on leur demande de retourner au bureau à temps plein. C’est une espèce de redite. En effet, les sondages s’enchaînent et la tendance qui se dégage de façon claire est que les employés ne veulent plus du bureau à temps plein, ce, même s’il faut accepter une baisse de salaire. 52 % des employés au sein cet échantillon mondial de 32 000 travailleurs disséminés dans divers pays du monde envisagent d’accepter une baisse de salaire pour éviter de retourner au bureau à temps plein.
Source : Etude
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