Ce que les leaders de la technologie pensent vraiment du travail à distance~? de la récession~? et de la grande démission
Une enquête menée par A.Team et MassChallenge
Le 2022-09-16 16:27:24, par Sandra Coret, Communiqués de presse
Dans le cadre de l'édition inaugurale de son rapport sur le travail dans le secteur de la technologie, A.Team, associé à MassChallenge, a interrogé 581 dirigeants du secteur de la technologie sur les principaux défis à relever pour l'avenir du travail.
De nombreux dirigeants souhaitent que les employés reviennent au bureau, malgré le succès du travail à distance et le défi de remplacer les meilleurs éléments qui sont partis pendant la pandémie.
Face aux frustrations suscitées par le modèle d'embauche traditionnel, les fondateurs et les dirigeants du secteur des technologies accélèrent les plans d'embauche, font appel à des indépendants et adoptent un nouveau modèle d'"équipes mixtes".
Malgré les mises en garde des principaux VC de ne pas lever de fonds dans les 24 prochains mois, la plupart des fondateurs et cadres prévoient toujours de le faire dans l'année à venir.
Principales conclusions
Défis en matière d'embauche :
La main-d'œuvre mixte et le retour au bureau
Stratégie et défis de la récession
Source : A.Team
Et vous ?
Que pensez-vous de cette étude ? la trouvez-vous pertinente ?
Quelle est la situation au sein de votre entreprise ?
Voir aussi :
Pour quels motifs les employés de la Tech. seraient-ils prêts à changer d'emploi ? Pour demeurer en télétravail de façon permanente ou au moins selon l'approche hybride, d'après une série d'études
Pourquoi les entreprises peinent-elles à recruter des ingénieurs français ? Le rapport 2022 de l'IESF est disponible, et accuse les prétentions salariales des experts en IA et en cybersécurité
Burn out numérique : comment y faire face à l'heure du télétravail, par Bastien Dubuc, Country Manager France chez Avast
De nombreux dirigeants souhaitent que les employés reviennent au bureau, malgré le succès du travail à distance et le défi de remplacer les meilleurs éléments qui sont partis pendant la pandémie.
Face aux frustrations suscitées par le modèle d'embauche traditionnel, les fondateurs et les dirigeants du secteur des technologies accélèrent les plans d'embauche, font appel à des indépendants et adoptent un nouveau modèle d'"équipes mixtes".
Malgré les mises en garde des principaux VC de ne pas lever de fonds dans les 24 prochains mois, la plupart des fondateurs et cadres prévoient toujours de le faire dans l'année à venir.
Principales conclusions
Défis en matière d'embauche :
- La Grande Démission a eu un impact réel : 44 % des fondateurs et dirigeants d'entreprises technologiques déclarent qu'un nombre important de leurs meilleurs éléments ont quitté l'entreprise en raison de la Grande Démission.
- Ils sont frustrés par le modèle de recrutement traditionnel : 67% s'accordent à dire que le processus de recrutement traditionnel est défaillant et doit être revu.
- Recruter les meilleurs talents en matière de produits et d'ingénierie reste un défi : 62 % affirment qu'il faut en moyenne 4 mois ou plus pour recruter les meilleurs talents en matière de produits et d'ingénierie.
- Les conditions d'embauche traditionnelles changent : 80 % des entreprises se disent prêtes à embaucher une personne sans diplôme universitaire pour n'importe quel poste.
La main-d'œuvre mixte et le retour au bureau
- Les équipes intégrées "mixtes" composées d'employés à temps plein et de travailleurs indépendants sont devenues la norme : 73 % des entreprises technologiques ont désormais des équipes intégrées composées d'indépendants et d'employés à temps plein.
- Les fondateurs et dirigeants d'entreprises technologiques considèrent les talents indépendants comme un outil essentiel dans un contexte d'incertitude économique et de travail à distance : 71 % d'entre eux reconnaissent que le recours à des freelances ou à des travailleurs indépendants donne à leur entreprise une plus grande souplesse en période d'incertitude économique, et 70 % affirment que le travail à distance les a incités à faire appel à des freelances.
- Un modèle de travail flexible donne des résultats, mais beaucoup envisagent de retourner au bureau : 62% pensent que le passage à un modèle de travail plus flexible pendant la pandémie a augmenté la productivité des employés, mais 37% disent avoir l'intention de travailler davantage depuis le bureau au cours de l'année prochaine. Parmi les entreprises plus matures des séries B, C, D, E et les sociétés publiques, ce chiffre passe à 55 %.
Stratégie et défis de la récession
- Malgré les mises en garde des principaux VC contre les levées de fonds dans les 24 prochains mois, la plupart d'entre eux prévoient d'essayer : 60 % prévoient de lever des fonds dans les 12 prochains mois et 78 % dans les 18 prochains mois.
- Ils le font en se préoccupant davantage de la santé à long terme de leur entreprise : 57 % sont plus préoccupés par la santé et la viabilité à long terme de leur organisation qu'il y a six mois. Seuls 10 % étaient moins inquiets.
- Deux ans après le début de la pandémie, les dirigeants sont inquiets pour eux-mêmes et pour leurs employés : 72 % des fondateurs et dirigeants d'entreprises technologiques s'inquiètent de la santé mentale de leurs employés, et 62 % de leur propre santé mentale.
Source : A.Team
Et vous ?
Voir aussi :
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HaryRoseAndMacMembre extrêmement actifLa participation de la part de l'entreprise lors du télétravail c'est du bon sens.
Car le salarié ne consomme plus d'eau, d'électricité, de chauffage sur son lieu de travail et en contre partie, utilise son propre argent pour travailler, avec son électricité, son chauffage, ...
Les entreprises qui refusent de participer aux factures de leurs salariés en télétravail ou pire, qui acceptent de le faire uniquement si c'est le salarié qui vient quémander, sont des boites qui vont finir à un moment donné par se faire lyncher et ils l'auront mérités.
Le coup du "oui mais tu ne prends plus ta voiture pour aller travailler donc tu économises", ça ne tiendrais pas, car qui dit que le salarié y va en voiture déjà, et ensuite l'entreprise participe dans la majorité des cas, aux frais de route ...
Demander aux salariés de payer pour qu'ils travaillent moi je trouve ça scandaleux, alors qu'il faut être honnête, sur le cumul des priorités, la priorité numéro 1 est l'entreprise.
C'est à dire que c'est l'entreprise, avant tout, qui a besoin du salarié, pas l'inverse.
Même si de nos jours, pour vivre, il faut travailler, rien ne dit que demain, les gens ne seront pas comme moi, à produire eux même leur électricité, leur eaux, leur nourriture, ... et donc ne pas avoir à travailler plus de 3 mois dans l'année pour payer les factures.
Dans ma boite, le télétravail est imposé par défaut et s'ajoute dans le salaire les frais de participations aux différentes factures du salarié pour qu'il puisse travailler et j'espère que dans l'avenir la majorité des boites tech feront comme nous, il faut arrêter de considérer les salariés comme des esclaves.
Un salarié avant tout, ça vient car ça a besoin d'argent et après, ça vient pour sa passion.le 24/09/2022 à 0:05 -
gangsoleilModérateurIl y aurait beaucoup de choses à dire, mais si je dois en retenir une, c'est celle-ci :
Sérieusement, est-ce qu'il y a une personne, une seule, qui a démissionné "en raison de la Grande Démission" ? Non. Les gens démissionnent en même temps que d'autres certes, mais pour des raisons avant tout personnelles. C'est la différence entre regarder le tout ou l'unité.
Maintenant, si des entrerprises voient des gens démissionner, c'est que ces personnes n'étaient pas bien, et qu'elles pensent trouver mieux ailleurs. Et là encore, mieux doit être compris du point de vue de chacun -- temps de trajet, possibilité de télétravail, salaire, idéaux environnementaux/politiques/autre, équilibre vie pro/perso, ...le 26/09/2022 à 12:21 -
EscapetigerExpert éminent séniorPour la compréhension de tout le monde :
VC : Venture Capital (wikipedia anglais)
Capital risque
Le capital-risque (anglais : venture capital) est une activité d'investissement capitalistique spécialisée dans le financement de jeunes entreprises innovantes à haut potentiel de croissance. Ce capital-risque est une activité d'investissement risquée du fait des importants risques du secteur des jeunes entreprises (demande insuffisante, technologie inadaptée, manque de trésorerie, etc.). Le capital-risque est constitutif de la finance (.../...)le 17/09/2022 à 9:36 -
locusMembre habituéChut!!!!
Il faut jamais dire cela à un recruteur aussi ouvertement. Ils veulent que l'on leur fasse croire (même si ils savent que c'est faux) que ce qu'ils nous proposent nous intéresse et que cela nous passionne. Comme si le descriptif du poste ou du projet sur les petites annonces ou au téléphone pouvaient nous faire chavirer.
Beaucoup cherchent un emploi non pas pour la passion mais dans le cadre de leur projets professionnels en plus du salaire.le 24/09/2022 à 6:09 -
locusMembre habituéOui, mais lorsque l'on a un ou deux enfants ou un crédit immobilier pour un appartement, c'est la hausse de salaire qui prime surtout face à l'inflation. J'ai croisé des gens qui se fichaient d'être en télétravail car ils étaient bien content de sortir de leur 2P (sinon ils ne bougeaient pas de la journée). Par contre, certains ont exigé lors du recrutement d'avoir une participation pour le télétravail (participation aux frais comme l'électricité, l'eau, internet, le gaz, tickets restaurants... et même pour s'acheter des capsules de café pour l'un) sous prétexte que les économies que feront les patrons par le télétravail, ils, eux, les financeront sur leurs propres paies.le 23/09/2022 à 18:56
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gangsoleilModérateurOn est bien d'accord : si plusieurs personnes partent d'une entreprise à la même période, chacune pour une raison différente, c'est bien qu'il y a un problème global dans cette entreprise -- et le dumping social qu'ont appliquées certaines entreprises depuis des années en fait partie.
Maintenant, ce qui est "drôle", c'est que ces mêmes entreprises se plaignent. On a pleins d'exemple, de grosses entreprises comme d'autres, dont le point commun est quand même que beaucoup de gens pensent qu'elles ont tendance à exploiter certains travailleurs.
Allez, pour le plaisir, un article qui commente une entreprise qui se plaint https://lehollandaisvolant.net/?d=20...mes-de-patronsle 26/09/2022 à 15:44 -
locusMembre habituéIntéressant.
Je constate aussi que des entreprises ont vu des salariés partir car ils n'ont jamais voulu remédier à des problèmes internes aux postes ni revoir à la hausse les salaires.
Pour des postes que des salariés se plaignaient des difficultés, du poids et des contraintes (sans compter la paie), des salariés sont partis faire un job similaire (avec une hausse de salaire) mais dans un cadre mieux défini. Et leurs anciens employeurs (qui soit feignaient l'ignorance, soit ont compris les problèmes du poste qu'après le départ) ont décidé de revoir les postes (avec une hausse de salaire) en rectifiant le poste et les conditions de travail.
Il y a aussi des salariés qui ne veulent plus bosser 50-60 heures (certains bossaient chez eux le week-end aussi ou jusqu'à 21h) sans avoir de reconnaissance ( salaire, promotion...). Certains ont fait des burn-out. J'en ai connu qui ont décidé à la fin du burn-out de faire que ce qui était décrit dans leur intitulé de poste et pas plus.
Ils ne veulent plus porter tout ce poids sans que leurs responsables les aident.
Quand certains journalistes comme Jean-Loup Adenor les traitent d'égoïstes, cela montre juste que ces donneurs de leçons n'y connaissent rien.
https://www.marianne.net/economie/en...goistes-en-cdi
Mais je pense que les entreprises devraient mieux accompagner les salariés dans leurs projets professionnels. à cause de ce manque d'accompagnement, beaucoup partent de job en job car c'est plus facile pour eux de progresser.
Et le télétravail est bien mais on surestime son importance pour beaucoup de salariés dans les revendications face à d'autres exigences.le 23/09/2022 à 17:58 -
locusMembre habituéJe rajouterai que si beaucoup partent, c'est qu'il y a un problème plus profond au sein des entreprises incapables de gérer correctement les salariés et les conditions pour faire un travail correct.
Beaucoup de grands groupes (faisant des bénéfices avant et pendant le COVID-19) ont toujours refusé d'augmenter des salaires des salariés productifs et impliqués, des refus de prises en comptes des alertes des salariés sur leurs difficultés de faire leur travail correctement, de la surcharge de travail... J'ai connu des types dans des boites me racontaient comment ils perdaient du temps pour faire de la paperasserie qui ne sera lu ni par les responsables ni par les équipes externes. Il y a aussi un problème de confiance des responsables et des entreprises envers les salariés. Un salarié peut prévenir qu'un projet n'est pas viable ou est parti sur de mauvaises bases, personne ne l'écoute et le projet échoue.
Beaucoup d'entreprises refusent de se réformer.
A là fin, les salariés regardaient les offres d'emploi après les confinements et découvrent de bien meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail pour faire le même job mais ailleurs. La fin des grandes vagues de covid et des confinements ainsi que le besoin de recruter à tout prix des gens compétents fut une bonne occasion pour les salariés de se dire qu'il était temps de passer à autre chose et de démissionner pour aller voir ailleurs. C'est arrivé à plusieurs collègues ne se voyaient plus faire le même boulot moins payé que la moyenne régionale. Beaucoup sont partis presque en même temps sur quelques semaines-mois.le 26/09/2022 à 14:20 -
locusMembre habitué
Pour être franc, c'est l'inverse. Navré mais vous vous trompez sur ce point. Les entreprises ne vont pas profiter de cela pour baisser les salaires, c'est totalement contreproductif car les gens partent pour de meilleurs conditions de travail et de salaires.
J'ai diné ce WE avec ma cousine et son mari. Elle travaille dans une grosse boite de l'évènementiel et lui dans l'hôtellerie de luxe. Ils ont perdu pas mal de collaborateurs en quelques mois passés à la concurrence (et c'est d'après eux le quintuple de départs par rapport à la moyenne des années précédentes). Ils ont dû embaucher des personnes en les payant plus chers pour accepter le job. Ils ont même dû embaucher des gens non qualifiés pour les former parce qu'ils manquaient de candidats qualifiés. Et ils n'ont pas réellement pu profiter de cela pour baisser les salaires à cause des conventions collectives (même si l'hôtellerie-restauration a une des pires conventions collectives de France). Le frère (gérant et non propriétaire ou cuisinier) du mari s'occupe un restaurant étoilé. Il a perdu aussi une partie de son équipe en salle et en cuisine à cause du confinement . Malgré plusieurs mois il n'a pas retrouvé un effectif à 100% à ce jour car beaucoup ont des exigences lorsqu'ils postulent. Ces candidats se disent que si lui il ne les embauche pas à ces conditions, un autre les acceptera. Et ils n'ont pas tort car il a fini par céder sur certaines revendications et fermer son restaurant 30 min plus tôt comme conséquence des exigences sur les horaires de travail.
Tout n'est pas qu'un coup de bluff.
Un pote travaille dans un grand groupe, fleuron de la technologie française, mais les salariés ont manifesté durant deux mois dans toute la France pour de meilleurs salaires sans quasiment rien avoir au final. Il y avait depuis des années chez eux un dérochage entre le salaire et le pouvoir d'achat ainsi que l'inflation. Ils ont connu durant des années des augmentations ridicules. Comme le disait cet ami, juste de quoi s'acheter un ou deux cafés au distributeur en plus par jour. à un moment donné, ils en ont eu marre.le 26/09/2022 à 17:27 -
locusMembre habituéLà, je refuse d'argumenter avec vous! Je ne fais pas de politique et je refuse d'entrer dans ce genre de débat.le 27/09/2022 à 4:21