Le gouvernement belge a procédé à l'annonce d'une série de réformes du travail qui devraient transformer la façon dont les gens travaillent. Le changement majeur est l'approbation de la semaine de travail à quatre jours. Les travailleurs auront le droit de demander à s’arrimer à une semaine de travail à quatre jours pour une période de six mois. Passé cette période, ils peuvent choisir de poursuivre selon la même formule ou de revenir à une semaine de cinq jours sans conséquences négatives. Un mouvement mondial en faveur de la semaine à quatre jours se dessine.
Bien que le changement de la politique de travail de la Belgique ne réduise pas les heures de travail, d'autres réformes importantes sont prévues. Les travailleurs se voient également accorder le "droit à la déconnexion". Cela signifie qu'ils peuvent ignorer les appels et messages professionnels en dehors des heures de travail, avec une protection juridique.
L’adoption de la formule semaine à 4 jours fait suite au lancement d’un programme pilote de semaine de travail à 4 jours sur une période de 6 mois. Sous ce dernier, des travailleurs du Royaume-Uni vont passer à la semaine de travail de quatre jours par semaine sans réduction de salaire. Un programme pilote de six mois recrute des entreprises pour étudier l'impact de la réduction du temps de travail sur la productivité et le bien-être de leurs travailleurs, ainsi que l'impact sur l'environnement et l'égalité des sexes. Les entreprises suivront le modèle 100:80:100 selon lequel les travailleurs reçoivent 100 % de leur salaire pour 80 % du temps de travail, ce, en échange d'un engagement à maintenir 100 % de leur productivité antérieure.
Le programme veut se démarquer en aidant les entreprises à ne plus se contenter de mesurer le temps que les gens passent au travail, mais à se concentrer davantage sur les résultats obtenus. Il est géré par des chercheurs des universités de Cambridge, d'Oxford, du Boston College, ainsi que par les organisations à but non lucratif 4 Day Week Global, 4 Day Week UK Campaign et le groupe de réflexion britannique Autonomy. Il entend recruter 30 entreprises britanniques d'ici son lancement en juin de l’année en cours.
Le Royaume-Uni vient ainsi allonger la liste des pays lancée sur ladite expérience. Le gouvernement espagnol par exemple a accepté de faire passer la semaine de travail à 32 heures sur trois ans sans réduire l'indemnisation des travailleurs. Le programme pilote, similaire à celui de l'Écosse, vise à réduire le risque pour les employeurs en faisant en sorte que le gouvernement compense la différence de salaire lorsque les travailleurs passent à un horaire de quatre jours.
Le Japon est dans la même mouvance. Le pays envisage de mettre en place une semaine de travail de quatre jours. Le gouvernement japonais mène la charge. L'effort fait suite à la décision de Microsoft Japon d'essayer un programme de semaine de travail plus courte. L'objectif de la direction était de voir s'il y aurait une augmentation correspondante de la productivité et du moral lorsque les heures sont réduites. Les retours relatifs aux résultats de l'expérience font état d’une amélioration de l’équilibre psychique des travailleurs et de plus de productivité.
Grosso modo, ces initiatives arrivent dans un contexte où des études font état de ce que les travailleurs sont plus productifs en travaillant 4 jours par semaine au lieu de 5. Le professeur Adam Grant de Wharton School, une école de commerce américaine, fait partie des défenseurs de l’approche. Il préconise depuis longtemps une semaine de travail plus courte que le minimum de 40 heures auquel la plupart des professionnels sont encore astreints : « Je pense que nous avons de bonnes expériences qui montrent que si vous réduisez les heures de travail, les gens sont capables de concentrer leur attention plus efficacement, ils finissent par produire tout autant, souvent avec une meilleure qualité et créativité, et ils sont aussi plus fidèles aux organisations qui sont prêtes à leur donner la flexibilité nécessaire pour s'occuper de leur vie hors du travail. »
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Un mouvement mondial en faveur de la formule se dessine
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Le , par Patrick Ruiz
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