Les chiffres de la dernière enquête de l’Apec sont tombés la semaine dernière, et annoncent un redémarrage des embauches, porté en particulier par l’informatique. Avec 57 300 emplois prévus en 2021, le volume des embauches de cadres informaticiens devrait progresser de 22 % par rapport à l'année précédente, indique l'Apec dans un communiqué. Bien qu'elle tire le marché de l'emploi des cadres en France, la fonction technologie de l’information devrait afficher des volumes inférieurs de 8 % par rapport à ceux enregistrés avant la crise. En outre, selon l’étude annuelle de Pôle Emploi et du Crédoc, l’informatique se retrouve parmi les 15 métiers rassemblant le plus grand nombre de projets de recrutement en 2021.
Selon les chiffres de l’Apec (Association pour l'emploi des cadres), l’embauche de cadres a connu une chute brutale en 2020, y compris dans le secteur des activités informatiques avec un repli conséquent de 21 %. Mais l’Apec prévoit 247 000 recrutements de cadres en 2021 contre 228 700 en 2020, un redémarrage des embauches porté en particulier par le secteur de l’informatique.
En effet, avec 53 700 recrutements de cadres prévus en 2021, les informaticiens restent les profils de cadres les plus recherchés (soit 22 % des prévisions globales de recrutement). Les activités informatiques (+16 %) sont les mieux orientées pour 2021 et portent en grande partie le redémarrage de l’emploi des cadres sur le marché français. L’étude menée a été un an après le début de la crise sanitaire auprès de 8 000 entreprises, entre janvier et mars 2021.
En février 2020, avant les fermetures mondiales dues au covid-19, l’Apec avait prévu que les profils de cadres informaticiens seraient les plus recherchés par les recruteurs, avec 66 700 embauches prévues, soit 23 % de la totalité des embauches des cadres et 15 % de plus qu'en 2019.
Alors que la situation revient à la normale, le secteur des activités informatiques est en première ligne de la reprise, devant l’ingénierie et la R&D, et les activités juridiques, comptables et de conseil, alors que globalement les recrutements progressent en 2021 par rapport à 2020 de 8 %, mais restent inférieurs à 2019 de 12 %.
« Côté fonctions, sans surprise, les informaticiens restent les plus convoités (22 % des recrutements globalement). Aux côtés des commerciaux et des fonctions études-R&D, ils concentrent la quasi-totalité des hausses de recrutement en 2021. Au total, ces trois familles de métiers représentent, comme chaque année, plus de la moitié des recrutements de cadres en France, avec un volume qui reste néanmoins en dessous des niveaux de 2019. Ces trois fonctions sont également celles qui connaitraient en 2021 les plus fortes progressions de recrutement en 2021 par rapport à 2020 », lit-on dans le communiqué de presse de l’Apec.
« L’emploi cadres a mieux résisté que prévu en 2020, c’est une bonne nouvelle ! En 2021 le rebond ne permet pas encore de retrouver le niveau d’avant la crise, mais la tendance est positive, tirée par les secteurs et les métiers habituellement moteurs de l’emploi cadres. Mais certains secteurs importants restent à l’arrêt, impactant durement certains territoires. Cette dynamique positive ne doit pas faire oublier que les jeunes diplômés sortant des études rencontrent encore en 2021 de fortes difficultés pour trouver leur 1er emploi », a déclaré Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.
Il faut également noter que le marché de l’emploi cadres s’est fortement contracté pour les cadres les plus expérimentés qui ne semblent pas profiter du redémarrage attendu pour 2021. Les plus de 20 ans d’expérience subissent une baisse des intentions de recrutements de 28 % par rapport à 2019. Comme avant la crise, les cadres de 6 à 10 ans d’expérience restent les plus convoités et enregistrent une hausse de 14 % par rapport à 2020, ce sont les seuls à se rapprocher du niveau d’avant-crise.
Sur le plan territorial, dans un contexte conjoncturel mieux orienté et sous réserve d’une maîtrise de la situation sanitaire, l'Île-de-France, la région Auvergne-Rhône Alpes et les Hauts-de-France connaîtront les plus forts rebonds sur le marché de l’emploi des cadres en 2021. Fait saillant, la Bretagne tire son épingle du jeu. Ses spécificités sectorielles et notamment la résistance de ses activités informatiques lui ont permis de mieux résister avec des pertes d’activité inférieures à la moyenne nationale et des perspectives d’embauches surpassant celles de 2019, selon les données de l’Apec.
L’informatique, parmi les 15 métiers rassemblant le plus grand nombre de projets de recrutement en 2021
Une autre étude, celle de Pôle Emploi et du Crédoc, chiffre le besoin de la main-d’œuvre dans l’encadrement en 2021 en France à 283 651 cadres, dont 44 448 ingénieurs, cadres études & R&D informatiques et responsables informatiques, un chiffre inférieur à celui de l’Apec. Cette prévision d’embauche sera repartie entre emplois permanents envisagés (43 988) et saisonniers (460). Selon l’étude annuelle, ces fonctions font partie des 15 métiers rassemblant le plus grand nombre de projets de recrutement.
Elles font aussi partie des métiers pour lesquels sont signalées les plus fortes difficultés de recrutement (66%, soit 29 162 emplois), arrivant en quatrième position des 10 métiers qui connaissent ces difficultés, derrière les infirmiers, aides-soignants et aides à domicile. Les techniciens d’études et les développeurs informatiques n’échappent pas à ces difficultés. Sur 11 896 postes de recrutements prévus, 7 195 sont jugés comme difficiles à pourvoir, soit 60 %.
De façon générale, tous secteurs d’embauche confondus, la pénurie de candidats reste la principale difficulté de recrutement pour 77 % des recruteurs potentiels, devant l’inadéquation des profils, citée par 75% des employeurs. Plus de 30 % des établissements anticipent des difficultés d’embauche, liées à la nature du poste et aux conditions générales d’exercice.
Pour pallier ces difficultés, le recours à Pôle Emploi concerne plus de 8 employeurs sur 10 (82 %) et reste la principale solution pour les entreprises ayant des projets. 3 employeurs sur 4 envisagent la formation de candidats extérieurs. La formation de salariés déjà présents dans l’entreprise est envisagée par plus de la moitié des recruteurs potentiels (54 %). La troisième solution choisie par près de 7 employeurs sur 10 (68 %) est le recours à d’autres intermédiaires spécialisés.
Sources : Apec, Pôle Emploi et Crédoc
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Le recrutement envisagé en 2021 des cadres dans le secteur de technologie de l’information a augmenté de 22 % par rapport 2020. Quel commentaire en faites-vous ?
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Le , par Stan Adkens
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