La valeur d’un diplôme en informatique de Standford a chuté en raison de l’automatisation par l’intelligence artificielle qui assèche les postes de développeur junior. C’est ce qui ressort des témoignages de récents diplômés de cette institution universitaire qui font suite à des enquêtes dont les résultats montrent que les étudiants de Standford ne sont pas les seuls concernés et que la situation des nouveaux diplômés de la filière technologique est globale. En effet, les apprenants évitent désormais de s’inscrire dans les filières informatiques, d’où le constat de stagnation ou de baisse des inscriptions. “Can anyone explain to me how I’ve got 2 Degrees and can’t get a job anywhere?”
— Concerned Citizen (@BGatesIsaPyscho) December 11, 2025
You think it’s bad now - wait until AI starts taking over White Collar Jobs - if you’re not moving atoms around, you will soon be surplus to requirements. Fact. pic.twitter.com/t9JCQK1e30
Pourquoi les jeunes sont les premiers touchés
- La vulnérabilité des « tâches codifiées » : Les postes juniors reposent souvent sur des compétences techniques standardisées (saisie, tests logiciels simples, gestion de tickets). Or, ces tâches sont précisément celles que les LLM (Large Language Models) et autres systèmes d’IA générative automatisent le plus facilement.
- La valeur du « savoir tacite » des seniors : Les employés expérimentés disposent d’un savoir tacite : jugement, intuition, capacité à naviguer dans la complexité organisationnelle. Ce type de compétence est encore hors de portée des IA. Ainsi, les seniors se voient moins menacés à court terme, tandis que les juniors se retrouvent en concurrence directe avec les algorithmes.
- Les employeurs préfèrent embaucher une IA plutôt qu'un jeune diplômé de la génération Z : Historiquement, les postes juniors servaient de « pépinière de talents », permettant d’apprendre sur le terrain. Aujourd’hui, une partie de ces apprentissages est absorbée par l’IA, ce qui rend plus difficile l’acquisition d’expérience par les jeunes diplômés.
Le rapport de SignalFire a mis en évidence « des preuves précoces et à grande échelle qui corroborent l'hypothèse selon laquelle la révolution de l'IA commence à avoir un impact significatif et disproportionné sur les travailleurs débutants sur le marché du travail américain ». Les conclusions ont notamment révélé que les travailleurs âgés de 22 à 25 ans occupant des emplois les plus exposés à l'IA, tels que le service à la clientèle, la comptabilité et le développement de logiciels, ont vu leur taux d'emploi baisser de 13 % depuis 2022.
En revanche, l'emploi des travailleurs plus expérimentés dans les mêmes domaines et celui des travailleurs de tous âges dans des professions moins exposées, telles que les aides-soignants, est resté stable ou a augmenté. Les emplois pour les jeunes aides-soignants, par exemple, ont augmenté plus rapidement que ceux de leurs homologues plus âgés.
La question de savoir si l’intelligence artificielle remplacera les développeurs juniors n’est pas nouvelle
Mais le débat s'est intensifié avec l'arrivée de l'IA générative, en particulier des outils d'IA de génération de code informatique. Selon certains acteurs du milieu, dont le développeur américain Steve Yegge, l'IA est déjà en train de faire barrage à l'embauche des développeurs juniors. Yegge va même jusqu'à déclarer que le développeur junior est mort. Selon lui, l'IA s'acquitte si bien des tâches habituellement confiées aux développeurs juniors que les entreprises préfèrent maintenant la technologie aux jeunes diplômés.
Généralement, le but derrière l'embauche de développeurs juniors est d'attirer les meilleurs talents qui viennent d'arriver sur le marché. Certains d'entre eux sont parfois encore à l'université et travaillent pour les entreprises entre les cours et les examens. Il arrive que certains évoluent rapidement et commencent très vite à apporter une valeur ajoutée à l'entreprise et au client. Toutefois, Yegge voit cette époque disparaître dans les prochaines années. Examinons quelques tâches typiques d'un développeur junior :
- écrire du code : mise en œuvre de fonctionnalités ou de composants simples sur la base de spécifications détaillées ;
- correction de bogues : identifier et résoudre les problèmes dans le code existant avec l'aide de développeurs expérimentés ;
- tests : rédaction et exécution de tests pour garantir la qualité et la fonctionnalité du code ;
- examens du code : participer à des revues de code afin d'apprendre les meilleures pratiques et d'améliorer les compétences en matière de codage ;
- documentation : créer et mettre à jour la documentation technique pour les composants logiciels sur lesquels ils travaillent.
Selon Yegge, au lieu de confier ces tâches à un développeur junior, de nombreux développeurs séniors les confient aujourd'hui à ChatGPT ou à un chatbot similaire. Il appelle ce processus : « la programmation basée sur le chat (Chat Oriented Programming - CHOP) ». Il a déclaré que la programmation basée sur le chat a pris son véritable envol avec le lancement de GPT-4o à la mi-mai, ce qui a éliminé le besoin de développeur junior pour accomplir les tâches susmentionnées.
Dans son analyste, l'ancien ingénieur de Google écrit : « cette forme de programmation est en passe de représenter un ordre de grandeur d'accélération par rapport à la programmation basée sur les achèvements. Une amélioration de 10 fois peut sembler exagérée. Mais nous venons de voir des exemples de pratiques juridiques, d'édition et de science des données dans le même ordre de grandeur, avec des accélérations de 5 à 30 fois pour certains types de tâches, et des estimations d'au moins 2 à 3 fois pour l'augmentation globale de la productivité ».
L'intelligence artificielle ne peut pas installer un système de conditionnement d'air ou encore réparer un trou sur un toit, d'où les prévisions de ruée des jeunes vers les métiers en cols bleu, d'après une étude
Les études se multiplient avec une conclusion commune : les emplois en cols blanc (développeurs de logiciels, rédacteur, etc.) sont sous une menace plus importante que ceux en cols bleu qui consistent à intervenir en tant que technicien sur une chaîne de conditionnement d’air ou encore à effectuer des travaux de plomberie ou de maçonnerie. En droite ligne avec cet état de choses, les jeunes entrevoient les emplois en clos bleu comme un refuge. C’est en tout cas ce que confirme une récente étude.
« Les inscriptions à l'automne dans les écoles professionnelles devraient augmenter de 6,6 % par an, tandis que les revenus du marché devraient croître de 6,0 % par an jusqu'en 2030. Ces taux sont bien supérieurs aux prévisions de croissance des inscriptions dans l'enseignement supérieur en général, que Validated Insights estime à 0,8 % par an », souligne l’étude basée sur le nombre de recherches en ligne des écoles de formation professionnelle.
L'étude sonne comme un rappel que l’intelligence artificielle au stade actuel de son développement est un outil susceptible d'aider les travailleurs en cols blanc et en cols bleu à améliorer leur efficacité et...
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