
Télétravail en permanence : Quels arguments ?
Les arguments mis en avant en faveur du télétravail par les tiers en confinement sont : horaires de travail flexibles, moins de stress lié au trajet, les économies, meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, les gains de productivité et de temps, ainsi que le calme. En effet, d’après un sondage de Zippia qui a porté sur plus de 500 Américains, plus de 44 % des sondés disent être plus productif en mode travail à distance. Si Deskeo ne fait pas dans le détail avec un chiffre lié à la productivité, l’opérateur de bureau flexible présente un autre susceptible de justifier le lien entre productivité et télétravail. D’après l’entreprise française en effet, 27 % des participants à l’une de ses enquêtes (portant sur les retours de 2915 professionnels) valorisent le fait de pouvoir travailler au calme pour plus de concentration. Quant à ce qui est du dernier avantage, 38 % des participants au sondage Deskeo apprécient plus le télétravail pour ceci qu’il évite de perdre du temps dans les transports.
C’est pour ces raisons que les Australiens se battent pour le droit de travailler à domicile en permanence. En effet, au mois d’avril de l’année en cours, le PDG de la troisième banque australienne, la National Australia Bank (NAB), a ordonné à 500 cadres supérieurs de revenir au bureau à temps plein. En juillet, la NAB a accepté un accord syndical qui donne à tous les employés, y compris les 500 cadres, le droit de demander un travail à temps plein, tout en limitant les motifs de refus. La même semaine, le syndicat du secteur public a conclu un accord qui permet aux 120 000 employés fédéraux australiens de demander un nombre illimité de jours de travail à domicile. Les travailleurs fédéraux canadiens ont pour leur part mis fin à une grève de deux semaines en mai en concluant un accord salarial qui ne prévoyait pas les protections du télétravail qu'ils souhaitaient.
C’est toujours en lien avec les avantages du travail à distance que des employés ont démissionné de leurs postes au sein d’entreprises sans politique de travail à distance flexible. En effet, une enquête de Prudential Beneficial qui porte sur un échantillon de 1046 participants américains indique que 87 % sont désireux de poursuivre en télétravail à minima 1 jour dans la semaine. 73 % sont d’avis que les employeurs doivent continuer d’offrir et même étendre les options de travail à distance. 42 % de ce lot sont prêts à quitter leur emploi si l’option télétravail ne leur est pas offerte sur le long terme.
Ces chiffres s’alignent avec ceux d’un sondage de Microsoft sur un échantillon mondial de 31 000 employés disséminés dans 31 pays. « Le fait de pouvoir travailler à distance a ouvert de nouvelles possibilités pour de nombreux travailleurs. Si l’on n'a plus besoin d'être physiquement présent dans un bureau, l’employeur peut, en théorie, être situé n'importe où. C'est peut-être pour cette raison que 41 % des employés envisagent de quitter leur employeur actuel cette année », indique l’entreprise américaine. Les résultats de son enquête laissent penser que les employeurs pensent à s’arrimer à ce qui est susceptible de s’imposer comme le standard du post pandémique. En effet, 73 % des participants au sondage sont désireux de voir les options flexibles de télétravail demeurer et 66 % des décideurs pensent à aller dans ce sens.
Le manque d’interaction avec les collègues, l’impact négatif sur la productivité des travailleurs reviennent toujours parmi les arguments mis en avant par les anti-télétravail
Qui de l’employé en télétravail ou de celui dans un bureau est le plus créatif et productif ? La question revient sur la table dans un contexte de multiplication des appels au retour au bureau par les entreprises. Sam Altman, PDG d'OpenAI et créateur de ChatGPT, estime que le télétravail doit encore être considéré comme une expérience. Il considère que c'est l'une des pires erreurs commises par l'industrie technologique que de penser que tout le monde peut travailler à distance sans perdre sa créativité.
Sam Altman a dans son viseur le télétravail en permanence qui est la formule adoptée par des entreprises comme Gitlab. Sa récente sortie sur la question est une redite de précédentes dans lesquelles il laisse entendre que le présentiel est le modèle sur lequel il faut s’appuyer pour obtenir le maximum de productivité et de créativité des employés.
Ce dernier ne s’écarte pas de l’argumentaire de la plupart des dirigeants d’entreprises selon lesquels le travail « en équipe » au bureau permet l’atteinte de cimes de productivité que l’approche télétravail ne permet pas.
« Travailler ensemble sur un problème à l'aide d'un tableau blanc procure un réel sentiment de satisfaction », souligne le PDG de Lyft après avoir indiqué que le télétravail a isolé ses employés. Ces prises de position s’accordent avec celle de Marissa Meyer PDG de Yahoo en 2013 : « certaines des meilleures décisions et idées viennent de discussions de couloir et de cafétéria, en rencontrant de nouvelles personnes et dans des réunions d'équipe improvisées » avant d’ajouter que « la rapidité et la qualité sont souvent sacrifiées lorsque nous travaillons à la maison » et qu'avoir un Yahoo! uni « commence par être physiquement ensemble ». En 2017, IBM a mis en avant des arguments allant dans le même sens pour mettre fin au télétravail. Comme quoi, le présentiel serait un plus dans la stimulation de la productivité des employés.
La question de la productivité des employés en télétravail se posait déjà avant la survenue de la pandémie de coronavirus et revient sur la table avec acuité dans l’actuel contexte. Microsoft a initié un sondage sur un échantillon de 20 000 personnes dans des entreprises disséminées dans 11 pays pour y voir plus clair. Résultat : 87 % des participants à l’enquête disent être plus productifs en télétravail et 88 % des dirigeants émettent des doutes quant à ce que leurs employés en télétravail puissent être plus productifs que dans un bureau.
Dans bien de pays au monde, la journée de travail a une durée de 8 heures. Pour un employé de bureau, on arrive au lieu de service, s’installe sur un siège devant un ordinateur et se lance dans ses activités. Mais, lesquelles ? De quoi s’agit-il dans la réalité ? De « 8 heures de travail » ou « 8 heures au travail » ? En d’autres termes, pour combien de temps les travailleurs sont-ils productifs sur une journée de travail ? Dans une publication parue il y a 3 ans, Invitation Digital Ltd – une firme de marketing basée au Royaume-Uni – répond aux questions …
L’étude d’Invitation Digital Ltd a porté sur près de 2000 (1989 pour être exact) employés de...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.