
Et accuse les prétentions salariales des experts en IA et en cybersécurité
L’édition 2022 du rapport annuel d’Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) sur la situation socioprofessionnelle des ingénieurs est disponible. L’une de ses conclusions est que les entreprises françaises peinent à recruter des ingénieurs sur le sol du pays. Le rapport met en avant diverses raisons : le nombre insuffisants de personnes formées pour combler les besoins des entreprises, la rareté et les prétentions salariales de profils spécialisés en intelligence artificielle et en cybersécurité.
En 2021, plus de 50 % des recruteurs qui ont participé à l’enquête ont fait mention de difficultés à recruter. On parle de façon plus précise de 20 % des recruteurs qui ont eu des difficultés à recruter sur tous les profils (un record sur les dix dernières années) et de 31 % qui ont fait l’état de difficultés à mettre la main sur des profils spécialisés.
Marc Rameau souligne que « les entreprises ont du mal à recruter des ingénieurs parce qu’on n’en fabrique pas assez [la France a formé 44 000 ingénieurs en 2021 et il estime qu’il en faudrait 60 000 par an] ». L’intervention de la vice-présidente de l’IESF pour sa part met en avant des facteurs en lien avec la rareté et les prétentions salariales des profils spécialisés en intelligence artificielle et en cybersécurité.
Le fait est que le traitement salarial des tiers spécialisés dans ces domaines est meilleur dans d’autres pays que la France. Aux USA, il est courant de voir des mastodontes comme Google ou Apple offrir des salaires annuels de 100 000 à 200 000 $. Dans des domaines qui ont le vent en poupe comme l’intelligence artificielle, les experts ont des paies annuelles qui, dans certains cas, frôlent le million de dollars. En 2016, OpenAI d’Elon Musk a arraché Sutskever et Ian Goodfellow – deux chercheurs en IA – à Google grâce à des salaires respectifs de 1,9 million et 800 000 dollars l’an. Une étude de Hired publiée sur cette plateforme avait déjà souligné ces disparités. En France, les entreprises du logiciel sont bien moins généreuses avec les développeurs.
L’étude Developpez.com basée sur les offres d’emploi postées sur la plateforme en 2021 permet de se faire une idée des écarts. En région parisienne, les salaires évoluent dans la fourchette de 3250 à 5000 euros par mois, soit un plafond de 60 000 euros sur une année.
Un volet additionnel pour voir plus clair sur cette question de traitement salarial est celui du coût de la vie qui inclut des charges comme le loyer, le prix de l’immobilier, la nourriture, le transport, les services publics, les taxes foncières, etc. Le salaire d’un professionnel de l’IT à Paris est revu à la hausse après une réévaluation qui prend en compte ces paramètres mais reste très loin des 100 000 dollars sur une année.
Sur l’axe du traitement salarial, la France n’est pas toujours comptée parmi les pays qui traitent le mieux les professionnels de la filière TIC. Il n’y a qu’à voir avec les chiffres de la firme anglaise Yells qui met en avant le fait que la Chine est le pays où l’on est le mieux payé en tant que développeur web. Dans ce comparatif des salaires ajustés par rapport au coût de la vie, la France arrivait en 5e position.
Source : IESF
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