
Besoin de se mettre au vert, de quitter son petit deux-pièces pour une maison avec jardin, envie d’adopter sa maison de vacances comme résidence principale. La pandémie a conduit de nombreuses familles à changer de cadre de vie et de (télé)travail. Mais, à partir du mercredi 9 juin, le télétravail à 100 % ne sera plus la norme pour les salariés qui pouvaient réaliser l'ensemble de leurs tâches à distance. Un nouveau protocole sanitaire entre en vigueur et les salariés vont pouvoir reprendre doucement le chemin des entreprises, un « nombre minimal de jours de télétravail par semaine » devant toutefois être fixé par les employeurs. Alors que les salariés vont amorcer un retour progressif au bureau, la patronne des DRH, Audrey Richard, révèle « 30 % des DRH sont confrontés à des salariés qui ont déménagé pour changer de ville et qui les mettent devant le fait accompli ».
Or, selon le code du travail, un employeur ne peut, en raison du lieu de résidence de son salarié, ni l’écarter d’une procédure de recrutement, de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise ni le sanctionner, le licencier ou le discriminer (notamment en matière de rémunération, de formation, d’affection, de renouvellement de contrat, etc.).
En principe, le salarié a le libre choix de son domicile, car son lieu de résidence fait partie intégrante de sa vie privée. En la matière le Code du travail dispose que « nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché ». Insérer une clause de résidence dans un contrat de travail est donc illicite et susceptible d’être invalidé par la justice.
Les salariés « nous disent : 'Regardez, je sais faire mon boulot chez moi et je suis plus productif'. On ne peut pas leur dire le contraire », explique Audrey Guidez, DRH du groupe Aliénor. « Avant la crise, le télétravail n'était pas du tout dans notre culture, mais ça va le devenir. Les salariés ont prouvé qu'ils savaient le faire et se sont mobilisés pour répondre aux défis imposés par le contexte », témoigne de son côté un manageur de Total, qui estime que l'entreprise « va faire en sorte de maintenir une journée ou deux par semaine à la maison », ce qui « sera bénéfique pour l'entreprise et pour la vie familiale ».
Les entreprises doivent trouver des solutions de travail hybride
Les entreprises vont donc devoir trouver des solutions pour proposer des formules de travail plus flexibles à leurs collaborateurs, en particulier pour ceux qui se sont éloignés de leur lieu de travail. « Il n'y aura pas de retour en arrière possible. L'organisation de demain sera forcément hybride, entre travail en présentiel et à distance. D'ailleurs, le détail des accords de télétravail est aujourd'hui scruté par les candidats lors des entretiens », a estimé dimanche 6 juin dans Le Parisien la présidente de l'ANDRH, Audrey Richard, qui indique que « 30 % des DRH sont confrontés à des salariés qui ont déménagé pour changer de ville et qui les mettent devant le fait accompli ».
Le vice-président de l'ANDRH, Benoît Serre, interrogé à son tour, milite pour « deux jours à la maison et trois au travail afin de passer plus de temps au bureau que chez soi » pour conserver « une dynamique d'entreprise » et limiter le départ des salariés. « Il faut réorganiser les équipes, redéfinir les métiers, trouver des accords et former, notamment les manageurs et les encadrants intermédiaires, particulièrement exposés à ces changements », ajoute-t-il.
Le nouveau protocole sanitaire, qui entre en vigueur mercredi, laisse aux entreprises la main pour fixer, dans le cadre du dialogue social, le nombre de jours de télétravail et de présentiel par semaine. « On ne revient pas sur site pour travailler comme avant, mais uniquement pour travailler en collectif. Pour le manageur, tout reste à faire », précise Audrey Richard.
Source : Le Parisien
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