Le télétravail à temps plein est officiellement mort, selon l’un des plus grands recruteurs du mondeQui ajoute que la formule hybride est partie pour s’imposer comme norme
Le télétravail à temps plein pourrait bien appartenir au passé à moins que les personnes lancées sur cette formule et visées par une mise à l’écart possèdent des compétences spécialisées. Le PDG de Randstad pense en droite ligne avec cet état de choses qu’un retour à la norme des cinq jours par semaine au bureau ne sera pas possible. La formule hybride est partie pour s’imposer comme une norme. C’est d’ailleurs ce qui ressort des résultats d’une enquête de KPMG selon laquelle les dirigeants qui pensent que les employés de bureau seront de retour à leur poste de travail cinq jours par semaine dans un avenir proche font désormais partie d'une petite minorité.
Fully remote work may be a thing of the past unless you have specialized skills—but Randstad’s global CEO doesn’t think we’re going back to five days a week in the office as the norm either. https://t.co/IrAk0QpjqD
— FORTUNE (@FortuneMagazine) December 23, 2025
Les dirigeants qui pensent que les employés de bureau seront de retour à leur poste de travail cinq jours par semaine dans un avenir proche font désormais partie d'une petite minorité. Il s'agit d'un revirement complet par rapport à leur position en 2023, lorsque 62 % des chefs d'entreprise interrogés prédisaient que le travail à domicile prendrait fin d'ici 2026. À l'époque, 90 % des PDG avaient même admis qu'ils étaient si déterminés à faire revenir le personnel dans leurs tours verticales qu'ils adoucissaient la situation en accordant des augmentations de salaire, des promotions et des affectations favorables à ceux qui se montraient le plus souvent à l'extérieur.
Les patrons font désormais marche arrière : Près de la moitié des PDG ont conclu que l'avenir du travail est hybride, contre 34 % en 2023. Qui plus est, une part non négligeable des chefs d'entreprise ne se contentent pas de travailler à domicile le vendredi, ils vont encore plus loin et abandonnent complètement la journée de travail. KPMG a constaté qu'un tiers des PDG étudient la faisabilité d'une semaine de quatre jours dans leur entreprise.
De précédentes études arrivent à la conclusion que le télétravail à temps plein ne fonctionne pas pour toutes les catégories de travailleurs
Selon le rapport d'étude, la pandémie ne devait pas signer "la mort du bureau", comme certains l'avaient suggéré, tout comme le travail à domicile ne devait pas non plus faire entièrement partie du passé. Le rapport avait mis en avant que de nombreux travailleurs ne souhaitent pas la fin du télétravail, car ils apprécient la liberté et la flexibilité que le travail à domicile leur procure. En droite ligne avec cet état de choses, le rapport avait indiqué que « la solution pour l'avenir est un modèle hybride structuré qui reconnaît que le travail à domicile ne fonctionne pas à long terme pour la plupart des emplois, tout en offrant une certaine flexibilité aux travailleurs ». Autrement dit, au moment de la publication du rapport, la formule hybride était bien partie pour être le mode de travail dominant à l'avenir.
« [Une chose] plus dommageable que les effets du travail à domicile sur les individus est ce qu'il fait aux équipes », a-t-elle déclaré. Le rapport explique à ce propos que le travail à distance brise souvent les mécanismes qui permettent à une équipe de travailler ensemble de manière créative. Selon le rapport, le meilleur travail créatif se produit lorsqu'une équipe est dans un état de fluidité, c'est-à-dire lorsqu'elle concentre son attention collective sur un seul problème, ce que l'on appelle le "flux d'équipe". Mais le télétravail à temps plein rendrait plus difficile l'engagement de chacun dans la résolution de ce problème.
Les données à disposition n’établissent pas que les employés sont plus productifs au bureau qu’en télétravail
Ces développements font suite à de précédents qui remettent en question le positionnement des employeurs selon lequel les employés sont plus productifs au bureau. Dans bien de pays au monde, la journée de travail a une durée de 8 heures. Pour un employé de bureau, on arrive au lieu de service, s’installe sur un siège devant un ordinateur et se lance dans ses activités. Mais, lesquelles ? De quoi s’agit-il dans la réalité ? De « 8 heures de travail » ou « 8 heures au travail » ? En d’autres termes, pour combien de temps les travailleurs sont-ils productifs sur une journée de travail ? Dans une publication parue en 2017, Invitation Digital Ltd – une firme de marketing basée au Royaume-Uni – répond aux questions.
L’étude d’Invitation Digital Ltd a porté sur près de 2000 (1989 pour être exact) employés de bureau (à temps plein) âgés de plus de 18 ans et disséminés sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni. En réponse à la question de savoir s’ils se considèrent productifs tout au long d’une journée de travail, la grande majorité (soit 79 %) avait répondu non. D’après les résultats de l’étude, seul le cinquième (donc les 21 % restants) a répondu par l’affirmative. Le sondage avait ensuite révélé que la durée moyenne de productivité sur le lieu de service est de 2 h 53 min, soit moins de 3 h.
D’après l’enquête, si les travailleurs se retrouvaient avec moins de 3 h de productivité sur une journée de travail c’est parce qu’ils étaient la plupart du temps distraits par des activités comme : surfer sur les réseaux sociaux – 47 % (des répondants au sondage) ; lire les sites Web d'actualités – 45 % ; discuter des activités en dehors du travail avec des collègues – 38 % ; préparation de boissons chaudes – 31 % ; pauses cigarettes – 28 % ; messagerie texte et messagerie instantanée – 27 % ; manger par petits bouts – 25 % ; faire de la nourriture au bureau – 24 % ; téléphoner à son partenaire/à ses amis – 24 % ; recherche d'un nouvel emploi – 19 %. Bref, un ensemble de facteurs aisément applicables à la situation de tiers en télétravail.
87 % des participants de l’enquête de Microsoft disent être plus productifs en télétravail. La publication du géant technologique fait suite à une étude d’une équipe de l’université du Texas qui souligne que le travail à distance a zéro impact négatif sur la productivité des travailleurs. Ce serait même plutôt le contraire. L'équipe de l'université du Texas a travaillé sur des données d’un logiciel fourni par une grande entreprise pétrolière et gazière de Houston. Pendant la période d'étude (de janvier 2017 à décembre 2018), l'entreprise a été contrainte de fermer ses bureaux en raison des inondations provoquées par l'ouragan Harvey, ce qui a obligé les employés à travailler à distance pendant une période prolongée.
Les chercheurs ont examiné les données technologiques des employés (le nombre total d'heures travaillées par employé, le temps de travail actif total, l'utilisation du clavier par minute active, l'utilisation de la souris par minute active, les mots tapés par heure et le nombre d'erreurs typographiques par mot tapé) avant, pendant et après l'ouragan Harvey. Ils ont constaté que, bien que l'utilisation totale des ordinateurs ait diminué pendant l'ouragan, les comportements professionnels des employés pendant la période de sept mois de travail à distance sont revenus aux niveaux d'avant l'ouragan. Cette conclusion suggère que le travail à distance n'a pas d'impact négatif sur la productivité des personnes lancées sur la formule télétravail.
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Que pensez-vous de la mention de la baisse de productivité comme raison pour les employeurs d’imposer les retours au bureau ?Voir aussi :
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