Meta, la société anciennement connue sous le nom de Facebook, a annoncé jeudi une mise à jour de sa politique de retour au bureau, qui impose aux employés de travailler en présentiel au moins trois jours par semaine, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement. Cette décision intervient après que le PDG Mark Zuckerberg a vanté les avantages du travail en équipe dans les locaux de l’entreprise.
Selon un message publié dans Workplace, le forum interne de l'entreprise, Lori Goler, la responsable des ressources humaines de Meta, a indiqué que tous les employés « affectés à un bureau » devront travailler depuis ce bureau ou participer à des activités en personne au moins trois jours par semaine. Les employés déjà approuvés pour un travail entièrement à distance ne sont pas concernés par cette exigence.
« La responsabilisation sera au cœur de la mise en œuvre de cette politique de manière juste et efficace », a indiqué Goler. Les managers de Meta seront chargés de suivre les employés sur une base mensuelle, en s’assurant qu’ils respectent la politique. Les employés qui ne se conformeront pas à la règle pourront être sanctionnés ou même perdre leur emploi. « Les managers examineront les informations relatives aux badges et à l’outil de statut sur une base mensuelle et feront un suivi avec ceux qui n’ont pas respecté l’exigence, sous réserve des lois locales et des exigences des comités d’entreprise », a écrit Goler. « Comme pour les autres politiques de l’entreprise, les violations répétées peuvent entraîner des mesures disciplinaires, allant jusqu’à une baisse de la notation de performance et, en fin de compte, un licenciement si elles ne sont pas corrigées ».
Un porte-parole de Meta a déclaré : « Nous pensons que le travail distribué continuera à être important à l’avenir, en particulier à mesure que notre technologie s’améliorera. À court terme, notre accent sur le présentiel vise à soutenir une expérience forte et précieuse pour nos collaborateurs qui ont choisi de travailler depuis le bureau, et nous sommes réfléchis et intentionnels sur les domaines où nous investissons dans le travail à distance ».
Dans les pas de Google, Amazon et Apple
Amazon
La politique de retour au bureau de Meta est désormais aussi stricte que celle d’Amazon, qui a également imposé aux employés de revenir au bureau au moins trois jours par semaine. Plus récemment, l'entreprise a créé la polémique en demandant à ses employés de déménager près des hubs ou de quitter l'entreprise.
La nouvelle politique d’Amazon s’inscrit dans le cadre de son plan de retour au bureau, annoncé en février dernier par le PDG Andy Jassy. Ce dernier a assuré avoir pris sa décision de ramener les travailleurs après avoir observé ce qui fonctionnait pendant la pandémie. Entre autres choses, il a déclaré que l’équipe de direction avait observé comment le personnel se comportait et avait parlé aux dirigeants d’autres entreprises. Il a déclaré qu’ils avaient conclu que les employés avaient tendance à être plus engagés en personne et à collaborer plus facilement.
Il a également précisé que chaque équipe aurait un “hub” assigné, c’est-à-dire un bureau central où la majorité des membres devraient se rendre.
Or, certains employés ont découvert récemment que leur “hub” se situait dans une ville ou un pays différent de leur lieu de résidence actuel. C’est le cas, par exemple, d’un manager qui a déclaré des hubs à Seattle, New York, Houston et Austin pour son équipe, selon un message Slack obtenu par Insider. Ceux qui ne souhaitent pas se rapprocher de l’un de ces hubs devront soit trouver une nouvelle équipe qui leur permette de rester dans leur ville, soit quitter l’entreprise par une « démission volontaire ».
Cette mesure a provoqué la colère et l’incompréhension de nombreux salariés, qui se sentent trahis par leur employeur. Certains ont vu leurs offres d’emploi annulées ou retirées, alors qu’ils avaient été embauchés en virtuel ou qu’ils avaient obtenu l’autorisation de déménager dans un autre pays pendant la pandémie. D’autres craignent pour leur avenir professionnel et personnel, s’ils doivent choisir entre abandonner leur famille, leurs amis ou leur logement, ou renoncer à leur poste chez Amazon.
Google
La directrice des ressources humaines de Google, Fiona Cicconi, a indiqué aux employés que l'entreprise prévoyait de doubler le temps en présentiel estimant « qu'il n'y a tout simplement pas de substitut qui remplace efficacement la réunion en personne ».
« Bien sûr, tout le monde ne croit pas aux "conversations magiques dans les couloirs", mais il ne fait aucun doute que travailler ensemble dans la même pièce fait une différence positive », lit-on dans l'e-mail de Cicconi. « Beaucoup des produits que nous avons dévoilés à I/O et Google Marketing Live le mois dernier ont été conçus, développés et construits par des équipes travaillant côte à côte ».
Dans sa note, elle rappelle également aux employés qu'ils doivent venir au bureau trois jours par semaine s'ils ne sont pas déjà désignés comme distants et « qui sont constamment absents du bureau », précisant que les responsables peuvent tenir compte de leurs absences dans les évaluations de performances, une mesure qui a frustré de nombreux employés.
Cicconi est allé jusqu'à demander aux travailleurs à distance déjà approuvés de reconsidérer leur situation : « Nous savons qu'un certain nombre de personnes sont passées au travail entièrement à distance pour de nombreuses bonnes raisons, car nous nous sommes tous adaptés à la pandémie. Pour ceux qui vivent à distance et à proximité d'un bureau Google, nous espérons que vous envisagerez de passer à un horaire de travail hybride. Nos bureaux sont l'endroit où vous serez le plus connecté à la communauté Google. À l'avenir, nous n'examinerons les nouvelles demandes de travail à distance que par exception. »
Apple
Cette politique a été appliquée par Apple depuis 2021. Cette année-là, les employés d'Apple ont été invités à retourner au bureau trois jours par semaine. Tim Cook leur a fait parvenir un courriel les informant du changement :
« Pour tout ce que nous avons pu accomplir alors que beaucoup d'entre nous ont été séparés, la vérité est qu'il a manqué quelque chose d'essentiel au cours de cette dernière année : l'un l'autre », a-t-il déclaré. « La vidéoconférence a réduit la distance entre nous, bien sûr, mais il y a des choses qu'elle ne peut tout simplement pas reproduire. »
Cook a annoncé que la plupart des employés seront invités à se rendre au bureau les lundis, mardis et jeudis, avec la possibilité de travailler à distance les mercredis et vendredis. Les équipes qui doivent travailler en personne reviendront quatre à cinq jours par semaine.
Les employés ont également la possibilité de travailler à distance jusqu'à deux semaines par an, « pour être plus proches de leur famille et de leur entourage, changer d’air, gérer des voyages inattendus ou une raison différente qui vous est propre », selon la lettre. Les managers doivent approuver les demandes de travail à distance.
Conclusion
Zuckerberg lui-même est apparu cette année comme un PDG plus dur et plus soucieux de Wall Street. Sa discussion publique sur le métavers s’est éloignée d’un désir initial que son ambitieux monde virtuel entraîne une nouvelle ère du travail à distance. Au contraire, il semble vouloir renforcer le contrôle et la surveillance sur ses employés, quitte à les mettre en porte-à-faux avec leurs besoins et leurs aspirations.
Les réactions des employés de Meta à la politique de retour au bureau ne sont pas encore connues, mais il est probable qu’une partie d’entre eux soit mécontente ou inquiète. Certains pourraient apprécier les avantages du télétravail, comme la flexibilité horaire, l’économie de temps et d’argent liée aux déplacements, ou la conciliation travail-famille. D’autres encore pourraient se sentir démotivés ou dévalorisés par la méfiance affichée par leur employeur à leur égard.
Face à ce dilemme, Meta devra faire preuve d’écoute et d’empathie envers ses employés, et leur offrir des solutions adaptées à leur situation. Par exemple, il pourrait leur proposer des horaires flexibles, des mesures de soutien psychologique, des formations sur le travail hybride, ou des incitatifs financiers pour les encourager à revenir au bureau. Il pourrait également leur expliquer les raisons et les bénéfices de sa politique, et les impliquer dans la co-construction du futur mode de travail.
Meta n’est pas la seule entreprise à faire face à ce défi. De nombreuses organisations devront repenser leur façon de travailler à l’ère post-pandémique, en tenant compte des attentes et des besoins de leurs employés, mais aussi de leurs objectifs stratégiques et de leur culture organisationnelle. Le travail hybride semble être une option privilégiée par beaucoup, mais il nécessite une adaptation et une coordination importantes. Il faudra donc trouver le bon équilibre entre le présentiel et le distanciel, et surtout, entre le contrôle et la confiance.
Source : Meta
Et vous ?
Que pensez-vous de la politique de retour au bureau de Meta ? Est-elle juste et efficace, ou trop rigide et contraignante ?
Comment votre employeur gère-t-il le mode de travail hybride ? Est-il à l’écoute et empathique envers vos besoins et vos attentes ?
Comment vous adaptez-vous au changement de mode de travail ? Quelles sont les difficultés ou les opportunités que vous rencontrez ?
Quelle est votre vision du métavers ? Pensez-vous qu’il va révolutionner le monde du travail et des loisirs, ou qu’il va créer plus d’isolement et de déconnexion ?
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Le retour au bureau, une erreur stratégique pour les entreprises ? 80% des patrons regrettent leurs décisions initiales et admettent qu'ils auraient dû mieux écouter leurs employés, selon Envoy
Meta durcit sa politique de retour au bureau : l'entreprise impose aux employés de travailler en présentiel au moins trois jours par semaine
Et menace de licencier les récalcitrants
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Le , par Stéphane le calme
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