L’annonce fait suite à celle de Facebook qui donne désormais le choix à la plupart de ses employés : demander la permission de continuer à travailler à domicile ou de se rendre au bureau au moins la moitié du temps. La firme annonce dans le même temps la possibilité d’une réduction de la rémunération de ceux qui feront le choix du télétravail et déménageront dans une région moins coûteuse. L’offre tombe dans un contexte où un nombre considérable de travailleurs lancés sur la formule télétravail accepteraient de voir leurs salaires revus à la baisse pour poursuivre avec cette approche.
Le géant des réseaux sociaux a annoncé mercredi à ses quelques 60 000 employés qu'il allait étendre le droit au télétravail à tous les niveaux de l'entreprise, y compris aux employés en début de carrière et aux ingénieurs débutants.
En sus, l'entreprise indique qu'elle ouvrirait probablement la plupart de ses bureaux américains à la moitié de leur capacité en septembre, puis complètement en octobre. À ce moment-là, les employés qui n'ont pas reçu l'autorisation de rester à distance devront se rendre au bureau, au moins 50 % du temps. Dans un mémo distinct adressé aux employés, le directeur général Mark Zuckerberg déclare qu'il prévoit personnellement de passer jusqu'à la moitié de l'année prochaine à travailler à distance.
La mise à jour de Facebook concernant le lieu de travail intervient alors que les plus grandes entreprises de la Silicon Valley mettent au point des plans de réouverture de bureaux, dont beaucoup combinent le travail à distance et le travail sur place.
Dans tous les secteurs d'activité, de nombreuses entreprises offrent à leurs employés une plus grande flexibilité qu'avant la pandémie, pendant qu'elles adoptent des plans de retour au bureau. C'est particulièrement le cas dans la Silicon Valley, où de nombreuses entreprises technologiques ont vu leurs employés quitter la Bay Area pour s'installer dans des endroits moins coûteux pendant la pandémie.
Google, filiale d'Alphabet, a déclaré qu'elle adopterait un horaire hybride, dans lequel la plupart des employés travailleraient au bureau trois jours par semaine, tandis que certains seraient autorisés à travailler à domicile en permanence ou à changer de bureau. Apple a récemment déclaré qu'elle souhaitait que la plupart des employés de bureau se présentent les lundis, mardis et jeudis, avec la possibilité de travailler à distance les mercredis et vendredis.
Spotify a adopté en février un modèle de télétravail laissant les employés choisir s'ils veulent retourner au bureau, travailler à domicile ou une combinaison des deux. Et le fournisseur de logiciels d'entreprise Salesforces a informé ses employés qu'ils avaient la possibilité de travailler à domicile au moins jusqu'à la fin de l'année, même s'il rouvre des bureaux.
Contrairement à Apple, Facebook a choisi de ne pas désigner de jours spécifiques où ses employés sont attendus dans ses bureaux, car la façon dont les équipes travaillent peut varier considérablement au sein de l'entreprise. Au lieu de cela, l'entreprise laissera les équipes individuelles déterminer quand elles seront présentes.
Précision : les employés doivent recevoir l'autorisation de leur responsable et, en dernier ressort, l'approbation d'un vice-président de l'entreprise pour travailler à distance. Certains rôles, comme dans les centres de données ou les laboratoires de matériel de l'entreprise, ne peuvent pas être exercés à distance. D'autres circonstances individuelles ou les besoins d'une équipe spécifique peuvent empêcher à la requête d’un employé de demeurer en télétravail d’aboutir.
Télétravail : aubaine financière pour les entreprises ?
Un sondage sur développez.com a révélé que la majorité, soit 56,57 %, des votants sont pour rester en télétravail de façon permanente après la crise. C’était une espèce de redite du positionnement des travailleurs de divers pays qui ont exprimé leur faveur à l’approche télétravail. Dans un contexte où les appels au travail en présentiel se multiplient, près de 50 % des travailleurs lancés sur cette formule (d’un échantillon de 1000 travailleurs) accepteraient une baisse de salaire pour poursuivre.
Près des deux tiers (63 %) des personnes interrogées ont déclaré qu'elles préféraient travailler à distance plutôt que d'être promues et près de la moitié (48 %) ont déclaré qu'elles accepteraient une baisse de salaire en échange de la possibilité de travailler de n'importe où. Pour confirmer la tendance, seuls 12 % des répondants ont déclaré vouloir retourner dans un bureau à temps plein à l'avenir.
L'enquête a révélé qu'un horaire de travail flexible (47 %), moins de stress lié au trajet (43 %), des économies (40 %) et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (35 %) sont les principaux avantages du travail à distance. D'un autre côté, les principales préoccupations sont la diminution des mouvements physiques au cours de la journée (40 %), le manque d'interaction avec les collègues (39 %), la fatigue de l'écran (31 %) et l'impossibilité de collaborer ou de communiquer efficacement (31 %). Malgré ces inquiétudes, plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) ont affirmé que leur moral avait été positivement impacté lorsqu'elles travaillaient en dehors du bureau.
Selon l'enquête, 37 % des personnes interrogées préféreraient travailler à domicile si elles en avaient le choix après la pandémie, tandis que 38 % préféreraient une combinaison du domicile et du bureau. Bien qu'offrir cette flexibilité puisse être un excellent outil de recrutement pour les organisations, il est essentiel de s'assurer que les protocoles de sécurité, la formation et la technologie appropriés sont mis en œuvre pour se protéger contre les cyberattaques. Les entreprises doivent également moderniser leurs services d'assistance afin de garantir que les travailleurs à distance reçoivent des solutions immédiates et personnalisées à leurs problèmes informatiques. L'enquête a révélé que 19 % des personnes interrogées ont contacté le service d'assistance informatique une fois par semaine et 22 % une à trois fois par mois lorsqu'elles travaillent à distance. Les principaux problèmes techniques rencontrés par les travailleurs à distance sont l'impossibilité d'accéder aux ressources de l'entreprise (29 %), les problèmes de Wi-Fi (21 %) et la réinitialisation des mots de passe (18 %).
Autres résultats intéressants de l'enquête :
- 37 % des personnes interrogées se sont rendues dans un lieu éloigné de leur domicile et y ont travaillé pendant la pandémie, et 21 % ont déménagé dans une nouvelle ville ou un nouvel État ;
- l'augmentation de la facture d'électricité (45 %) a été le coût financier le plus important pour les personnes travaillant à domicile. Viennent ensuite, sans surprise, l'augmentation des frais de bureau à domicile (39 %) et l'augmentation du coût des collations, repas et boissons (34 %) ;
- l'Internet à domicile est la principale dépense que les employés estiment que leur employeur devrait payer (60 %), suivie par une chaise de bureau (43 %), un téléphone portable (38 %) et un bureau (33 %).
L’enquête publiée à mi-parcours de l’année précédente par OnePoll en collaboration avec GoTo mettait en avant des tendances similaires. Le sondage réalisé auprès de 1000 employés de bureau aux USA, 250 employés de bureau en Inde, au Royaume-Uni, au Brésil et en Allemagne, 125 employés de bureau en Australie et 125 employés de bureau en Nouvelle-Zélande avait révélé que :
- 48 % étaient prêts à accepter une baisse de salaire pour rester en télétravail ;
- 77 % des répondants estimaient que la formule télétravail est le meilleur moyen d’aider l’environnement en raison d’une baisse importante des trajets domicile-travail.
Sources : Transcription de l’interview vidéo (pièce jointe)
Et vous ?
Le télétravail peut-il s’imposer comme standard dans la filière des technologies de l’information après la pandémie ? Quels sont les facteurs susceptibles d’y concourir ?
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