Le coronavirus a réellement fait de grands ravages, tant sur le plan économique que sur le plan sanitaire. Parmi ses victimes figurent les startups numériques françaises, qui ont pour la plupart demandé à bénéficier des dispositifs d'aides de l'État, notamment la prise en charge à 100 % du chômage partiel.
Mardi 15 septembre 2020, France Digitale, l'une des plus grandes organisations de startups en Europe, et le cabinet EY, ont publié les résultats de la 9e édition du baromètre annuel de la performance économique et sociale des startups numériques en France. Pour ce faire, les deux entreprises ont recueilli des données sur plus de 500 startups du secteur numérique.
« Cette étude permet chaque année de faire une photographie précise de la #FrenchTech, la croissance en reste le principal moteur que cela soit sur le plan du chiffre d’affaires comme des effectifs. La crise sanitaire a cependant contraint bon nombre d’acteurs à temporiser afin de repenser leurs avenirs » a déclaré Franck Sebag, Associé EY.
Le baromètre montre que 34 % du chiffre d’affaires des startups numériques françaises a été réalisé hors de la frontière française en 2019. De plus, 37 % du chiffre d'affaires généré à l'étranger provient de startups dont le chiffre d'affaires est supérieur à 20 millions d'euros. En revanche, la part des startups numériques générant moins de 20 millions d'euros ne représente que 23 % de leur chiffre d'affaires à l'étranger.
Il convient de noter que le confinement lié à la pandémie du coronavirus aurait un impact positif sur le chiffre d'affaires de ces startups puisque ceux qui ont répondu à l'enquête ont constaté une augmentation de 23 % de leur chiffre d'affaires par rapport à l'année 2018. Par ailleurs, l'étude a montré que 31 % des personnes interrogées avaient au moins un investisseur étranger dans leur capital en 2019.
Qu'en est-il du recrutement et de la recherche de talents dans le numérique ?
Les effectifs des entreprises ayant répondu à cette enquête ont connu une augmentation d'environ 28 % en 2018 et 2019. Et les startups restent la source d'emploi dans la plupart des pays. Ainsi, en 2019, les enquêteurs ont constaté que 5 905 emplois ont été créés, dont 85 % en France. Dans les entreprises interrogées, 86 % des salariés ont un contrat à durée indéterminée. Toutefois, 77 % de ces entreprises ont recours à des consultants freelances.
En termes de profils clés, les fonctions de développement commercial et de marketing sont les plus recherchées, selon 42 % des répondants. D'autre part, l'enquête a également révélé que 45 % des répondants considèrent que les programmeurs et les développeurs sont les profils les plus difficiles à recruter. Avant la pandémie, 63 % des startups numériques françaises étaient d'avis que le recrutement de talents représentait le principal obstacle au développement.
Les résultats de cette étude indiquent également que 60 % des participants font usage du crédit d'impôt recherche, 50 % du crédit d'impôt innovation et 42% jouissent du statut de « Jeune Entreprise Innovante ». Au cours de l'année 2019, quatre startups sur cinq ont vu leur écosystème régional de manière dynamique, tandis que 42 % le considèrent comme étant très dynamique.
Bien que le confinement dû à la propagation du coronavirus ait eu des répercussions sur la plupart des entreprises de différents secteurs d'activité, ce n'est pas vraiment le cas pour les sociétés du panel. En effet, 70 % d'entre elles ont déclaré n'avoir rencontré aucune difficulté financière pendant le confinement. Mais afin de garantir la continuité de leurs activités, 83 % des startups numériques françaises ont contracté un prêt garanti par l'État (PGE).
Cela n'empêche pas non plus certaines startups du panel de mettre en place le chômage partiel pendant le confinement. 52 % d'entre elles ont appliqué cette stratégie. Et pour faire face au confinement, 57 % de ces startups pensent avoir moins de 12 mois de trésorerie disponible. En outre, 88 % de ces jeunes entreprises novatrices déclarent que le télétravail s'est avéré efficace pendant le confinement.
« Cette étude révèle la robustesse de notre écosystème de startups, malgré la crise qui a fragilisé certaines d’entre elles : nos startups se développent, et exportent leurs services made in France à l’international. Surtout, nos start-ups créent de l’emploi durable et de qualité - à près de 90 % en CDI - localisée en France : c’est un réservoir d’emplois incroyable ! Et l’étude montre que recruter est un de leurs principaux défis pour grandir encore », a indiqué Frédéric Mazzella, co-président de France Digitale.
Source : EY
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Le , par Axel Lecomte
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