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Les jeunes utilisent ChatGPT pour rédiger leurs CV, les RH utilisent l'IA pour les lire et personne n'est embauché : quand les IA se parlent entre elles et tuent le marché de l'emploi

Le , par Stéphane le calme

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Le marché du travail traverse une mutation inquiétante. Tandis que les jeunes diplômés confient la rédaction de leurs candidatures à ChatGPT, les recruteurs délèguent leur lecture à d’autres IA. Résultat : une mécanique absurde où les CV tournent en boucle dans des filtres automatisés, sans jamais atteindre des yeux humains. Cette automatisation du recrutement, censée fluidifier les embauches, enferme au contraire le système dans un cercle vicieux. Et derrière les chiffres, c’est toute une génération qui s’épuise dans un marché qui devient peu à peu inhumain.

Le marché de l’emploi, autrefois terrain d’opportunités et de mobilité sociale, se transforme aujourd’hui en une véritable machine infernale. Annie Lowrey, de The Atlantic, met en lumière une spirale absurde : les jeunes utilisent ChatGPT pour rédiger leurs candidatures, les recruteurs confient leur lecture à des IA, et au final, personne ne décroche le poste. Ce n’est plus seulement un déséquilibre conjoncturel : c’est une crise systémique où les outils censés fluidifier les échanges entre offre et demande finissent par les paralyser.

Les chiffres contredisent l’impression de pénurie : aux États-Unis, le taux de chômage reste bas, autour de 4,3 %. Mais les entreprises publient moins d’offres qu’avant, recrutent avec prudence, et multiplient les filtres automatiques. Résultat : la promesse d’un marché dynamique s’évapore.

Des candidats enfermés dans la boucle de l’automatisation

Pour un diplômé, la réalité est brutale. Harris, jeune sorti de l’université UC Davis, a envoyé plus de 200 candidatures, optimisées par IA, sans jamais obtenir un entretien. Martine, paralegale aguerrie avec dix ans d’expérience, a vu ses espoirs s’évanouir malgré des dizaines de candidatures ciblées. Ces récits personnels révèlent une dimension cruelle : les candidats ne sont plus jugés sur leurs parcours, mais sur leur capacité à deviner les bons mots-clés qui tromperont les algorithmes.

Or, ces mots-clés deviennent eux-mêmes générés par l’IA, ce qui rend la compétition stérile. Un CV « parfaitement calibré » rédigé par un chatbot est ensuite trié et rejeté par un autre chatbot qui détecte… qu’il ressemble à une sortie de chatbot. La dimension humaine disparaît, la créativité aussi.

Une illusion d’efficacité qui ralentit tout

L’argument initial des recruteurs était simple : l’IA devait fluidifier, accélérer, réduire les coûts. La réalité est inverse. Comme les volumes de candidatures explosent grâce à l’automatisation, les systèmes de tri deviennent plus sévères, multipliant les rejets automatiques. Ce cercle vicieux crée un marché gelé : beaucoup de candidatures déposées, peu de sélections, encore moins d’entretiens.

On assiste à une sorte de « Tinderisation » du marché du travail. Les CV sont « swipés » à gauche ou à droite par des algorithmes indifférents. Mais contrairement à une application de rencontre, la probabilité de « matcher » est proche de zéro.

Le paradoxe économique des entreprises frileuses

Un autre paradoxe émerge : les entreprises affichent des bénéfices records mais hésitent à embaucher. Comme le souligne Johnny C. Taylor Jr. de la SHRM, certains dirigeants préfèrent ne pas recruter plutôt que de risquer des licenciements massifs si l’IA vient rapidement automatiser certaines fonctions. L’incertitude technologique devient ainsi un frein au recrutement.

Les secteurs les plus touchés sont ceux où les tâches administratives ou répétitives peuvent être partiellement automatisées : comptabilité, support client, marketing, mais aussi recherche scientifique ou hôtellerie. Le Washington Post confirme que les embauches dans ces domaines reculent, malgré une demande réelle de travail sur le terrain.


La grande désillusion des candidats

Les plateformes sociales débordent de témoignages. Sur Reddit ou Hacker News, les candidats parlent d’un marché kafkaïen où les candidatures disparaissent dans un vide numérique. Certains évoquent des « ghost jobs », des offres publiées sans intention d’embauche réelle, parfois juste pour tester le marché ou donner une impression de croissance.

Pour ceux qui postulent, le sentiment est celui d’une mascarade : investir des heures à personnaliser des lettres de motivation qui ne seront jamais lues par un humain. La fracture psychologique est immense : le travail, au cœur de l’identité sociale, devient inaccessible même aux profils qualifiés.

L’ombre d’une crise sociétale

Les prévisions amplifient l’angoisse. Dario Amodei, ancien PDG d’Anthropic, estime que la moitié des emplois administratifs pourraient disparaître dans les cinq prochaines années, entraînant un chômage autour de 20 %. Geoffrey Hinton, « parrain de l’IA », évoque quant à lui le spectre d’un chômage massif et durable. Ces perspectives ne concernent pas seulement les cols blancs : tous les secteurs pourraient être bouleversés par une vague de substitution technologique.

Or, si les embauches ralentissent avant même cette vague, qu’adviendra-t-il lorsque l’automatisation sera pleinement déployée ? Le marché pourrait basculer dans une spirale récessive, où l’absence d’emplois réduit la consommation, ce qui freine l’activité, et ainsi de suite


L'IA est de plus en plus utilisée pour mener les entretiens d'embauche mais des demandeurs d'emploi résistent

Ces dernières années, les entreprises ont diminué drastiquement leurs équipes pour réduire les coûts. Avec une équipe de RH et de recrutement réduite, la charge de travail devient pesante. Ceux qui ont évité de recevoir une lettre de licenciement doivent maintenant assumer le travail supplémentaire de ceux qui ont quitté l'entreprise. De nouvelles startups proposent aux entreprises d'alléger le fardeau du recrutement grâce à l'IA. Elles proposent des outils d'IA capables de générer la planification, mener des entretiens d'embauche en temps réel avec les candidats et fournir un retour d'information immédiat.

L'intelligence artificielle est censée remédier aux inefficacités du processus de recrutement, économisant du temps et de l'argent aux entreprises en automatisant davantage les tâches grâce aux algorithmes d'apprentissage automatique.

Fairgo et Apriora sont des startups proposant des outils de ce type. Ces outils leur permettent de gagner du temps et de réduire les coûts. Fin 2019, Unilever a déclaré avoir économisé 100 000 heures et environ un million de dollars en coûts de recrutement grâce à des entretiens vidéo automatisés. LinkedIn et ZipRecruiter utilisent l'IA générative pour offrir des recommandations d'emploi et permettre aux recruteurs de générer des listes en quelques secondes.

Moonhub, une startup soutenue par Google, utilise un robot d'IA pour parcourir l'internet, recueillant des données sur des sites tels que LinkedIn et GitHub, afin de trouver des candidats appropriés. Sur HireVue, des robots dotés de questionnaires précis réalisent des évaluations vidéo pour analyser la personnalité des candidats. De nouvelles entreprises centralisent ces capacités, permettant aux entreprises de gérer le recrutement de manière quasi automatique.

Cependant, les experts en recrutement sont sceptiques quant aux bienfaits de cette évolution. Nombre d'entre eux craignent que l'IA n'aggrave un système déjà frustrant, entraînant de nouveaux problèmes tels que les embauches fantômes où des robots pourraient se faire passer pour des personnes.


Les chercheurs d'emploi participent désormais à des réunions Zoom où ils sont accueillis par des intervieweurs IA. Les candidats déclarent qu'ils sont soit perplexes, intrigués, soit carrément découragés lorsque des robots sans visage se joignent aux appels.

« La recherche d'un emploi en ce moment est tellement démoralisante et épuisante que se soumettre à cette indignité supplémentaire est un pas de trop », explique Debra Borchardt, une rédactrice et éditrice chevronnée qui est à la recherche d'un emploi depuis trois mois. « En quelques minutes, je me suis dit : "Je n'aime pas ça, c'est horrible". C'est affreux. Au début, c'était normal... Ensuite, c'est passé au processus de l'entretien proprement dit, et c'est là que c'est devenu un peu bizarre ».

Les intervieweurs IA ne sont que le dernier changement en date dans le processus d'embauche qui a été bouleversé par la technologie de pointe. Les équipes de RH étant de moins en moins nombreuses et les responsables du recrutement ayant pour tâche d'examiner des milliers de candidats pour un seul poste, ils optimisent leur travail en utilisant l'IA pour filtrer les meilleurs candidats, planifier les entretiens avec les candidats et automatiser la correspondance concernant les prochaines étapes du processus. Les intervieweurs IA sont peut-être une aubaine pour les cadres intermédiaires, mais les demandeurs d...
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Avatar de Nym4x
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 09/11/2025 à 11:09
L’IA a son niveau actuel et ses promesses marketing sont la plus grande escroquerie planétaire jamais conçue. Je ne vois pas comment on peut envisager de l’utiliser sérieusement pour du professionnel. A part en assistant de recherche et encore vu qu’elle a des hallucinations ce que n’a pas un moteur de recherche traditionnel ou une documentation.

Ma principale utilisation de l’IA : dégrossir un sujet que je ne connais pas puis chercher des sources pour ensuite approfondir le sujet.

Pour du code: me rappeler comment on fait quelque chose que je n’ai pas fait depuis longtemps. L’intérêt est que cela va vite et que je vois tout de suite si c’est correct. Aussi générer du code basique plutôt que le taper moi même : cela va plus vite.

Dernière tentative de faire coder deux IA hier matin sur un sujet que je ne maîtrise pas : webassembly en rust avec spin framework et fermyon cloud.

Résultat : 32 erreurs de compilations même les fichiers spin.toml et cargo.toml étaient erronés. Le pire étant l’utilisation de sqlx avec wasm pour accéder à une base de donnée postgres... Au lieu d’utiliser le sdk de spin.

Résultat: 2 heures de perdues pour tenter de faire générer une api avec un CRUD… J’ai recommencé ensuite l’après midi en utilisant la documentation spin et les exemples: 1,5 heure pour avoir l’api CRUD.
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Avatar de 3clipse
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 10/11/2025 à 23:30
Mon enthousiasme sur l'IA a céder au scepticisme personnel.
Sur diffèrent type de projet son utilisation se résume à perdre du temps à affiner les prompts, pour au final s'arracher les cheveux.
ça part dans toutes les directions dès que la complexité augmente, casse les acquis et est très peu robuste par ailleurs en terme de répétabilité.
Pire encore, la plus proche des solutions est souvent la moins couteuse d'entre elles: deep seek.
Ca reste une avancée majeur dans plusieurs domaines ou il peut être très bon selon moi (aide documentaire, dégrossissement, analyses bornée de données, aide en coding pour les fioritures ingrates...)
mais il lui manque clairement des cases pour remplacer l'humain. Son utilisation n'a pas que des avantages non plus (abrutisation, appauvrissement des données...)
Ces investissements massif sonnent comme un casse tête à gérer pour les 7 magnifiques mais attendons de voir
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Avatar de JackIsJack
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 23/09/2025 à 7:00
Montrez-moi une vidéo youtube d'une personne qui développe une application réaliste* grace à une IA, de la conception jusqu'au déploiement.

(*une bdd, du back, du front, au moins un usage innovant et des centaines d'utilisateurs qui peuvent l'utiliser)
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Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 09/11/2025 à 2:03
Une étude a montré que les entreprises du NASDAQ qui n'utilisaient pas l'IA performaient moins bien en bourse que les autres. Le recours à l'IA est nécessaire pour créer de la valeur actionnariale, et ce indépendamment de son efficacité.

L'erreur que font beaucoup de travailleurs, et en particulier les cols blancs : c'est de croire que les dirigeants agissent toujours de manière rationnelle dans l'intérêt de l'entreprise, alors que leur fonction première est de satisfaire les désirs des actionnaires et des investisseurs.

Les cols blancs vont se faire laminer par l'IA, non parce qu'elle est plus performante, mais parce qu'elle est désirable dans le monde de la finance.
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Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 23/09/2025 à 1:53
C'est très réducteur de rapporter ça à l'IA. Mais oui, une crise de l'emploi est en cours chez les jeunes générations. D'ailleurs les vieux ne devraient pas se sentir à l'abri.
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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 10/09/2025 à 16:16
Tout d'abord il faut clarifier de quoi on parle. Si on parle de technos formées spécifiquement à une tâche donnée, ça peut faire l'affaire si c'est bien conçu. Mais dans la plupart des cas, on parle de LLMs, et là seule expertise qu'on peut attendre de cette techno est le traitement du langage naturel. Certainement pas la moindre expertise technique. Tous ceux qui privilégient l'usage d'un LLM pour gagner en vitesse sur des tâches nécessitant autre chose qu'une expertise en traitement du langage naturel font fausse route : ils oublient l'objectif premier de la tâche qu'ils délèguent. Car ils gagnent du temps en perdant au change la capacité à effectuer la tâche correctement, le LLM n'étant pas une experte en la matière (recrutement, évaluation technique, travaille en équipe, etc.).

Les LLMs ne font que générer du texte plausible : qui ressemble à ce que serait un texte correct. Le texte généré n'a aucune garantie d'être correct. Et les mettre devant leurs erreurs peuvent les faire s'excuser (c'est une réponse plausible quand la requête est une critique) mais sans garantir qu'il ne la refasse pas juste après (le texte faux reste toujours plausible pour la requête qui suit). C'est pourquoi les hallucinations sont non seulement possibles, mais statistiquement garanties : à un moment ça va forcément arriver.

L'étudiant doit apprendre, ce n'est pas en générant via un LLM qu'il apprendra quoi que ce soit.
L'enseignant doit s'assurer que les étudiants apprennent les bonnes choses, ce n'est pas un LLM qui fournit cette assurance.
Le postulant doit informer de son cursus factuel (CV) et sa motivation personnelle (LM) à rejoindre l'entreprise, ce n'est pas un LLM qui garantira le contenu de son CV et de sa LM à représenter son cursus et sa motivation.
Le recruteur doit trouver la bonne personne pour le job, ce n'est pas le LLM qui s'assurera de ça.

Oui un LLM peut aider à faire ces tâches, mais pas les faire à la place de l'auteur. Un LLM apporte un complément, une perspective alternative, qui soit offre des idées à creuser, soit fourni des informations qu'il faut valider (encore une fois, il n'est pas garanti que ce soit correct). Mais c'est à l'auteur de faire le travail final et à prendre la responsabilité du produit final.

L'étudiant peut utiliser le LLM pour apporter un regard critique à son devoir, et ainsi aller un cran plus loin si la critique est fondée (et donc approfondir son apprentissage).
L'enseignant peut utiliser le LLM pour apporter un regard critique à son cours ou à ses corrections, et ainsi parfaire le retour effectué aux élèves (si le LLM est pertinent, ce dont l'enseignant est seul juge et responsable).
Le postulant peut utiliser le LLM pour critiquer son CV/LM, et ainsi parfaire le contenu sans déroger à ses objectifs (si le LLM est pertinent).
Le recruteur par contre, je ne vois pas l'intérêt du LLM, par contre utiliser des algos de classification pour tagger les CV/LM avec des concepts pertinents, afin de les prioriser, ça oui.

L'usage extensif présenté ici est juste un moyen pour les auteurs ne cherchant pas à bien faire de générer du contenu tout aussi médiocre.
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Avatar de der§en
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 11/09/2025 à 8:10
Entre l’intelligence artificielle et la stupidité naturelle, cela va devenir très compliquer pour trouver un travail
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Avatar de Mister Nono
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 14/09/2025 à 15:55
Citation Envoyé par JC_DENTON Voir le message
Il faut prendre soin de sa société a la place d'en stigmatiser une partie, c'est que comme ça qu'on pourra commencer a traiter ses problèmes, c'est quelque chose que les anciennes générations ont du mal a comprendre.
Je suis de l'ancienne génération et celle-ci a beaucoup de valeurs comme le respect de chacun.

Pour avoir discuter avec des personnes de ma génération, je peux t'assurer que beaucoup ne souhaite pas le monde d'aujourd'hui tel qu'il est bien souvent : impersonnel, inhumain...

Quand on demande à un ancien ce qu'il regrette de sa jeunesse, souvent il regrette les valeurs humaines et nobles qui existaient alors, une société où le travailleur quel qu’il soit avait un avenir, le fait de pouvoir rêver et de réaliser ses rêves, d'avoir une famille unie et des enfants qui auront un beau métier... Une vie simple et motivante à la fois.
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Avatar de Mister Nono
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 14/09/2025 à 16:01
Citation Envoyé par Ryu2000 Voir le message
Par exemple si il est précisé que le télétravail est impossible, ceux à qui ça pose problème ne postuleront pas.
Et pourtant l'IA est en télétravail. Il faudrait que le employeurs soient cohérents avec eux même.
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Avatar de Pat2kz
Nouveau Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 16/09/2025 à 11:09
jeune diplômé et pas capable de faire un CV manuscrit ??
quelle génération de flemmards
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