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Liu Jun, génie des statistiques, quitte Harvard pour l'université Tsinghua en Chine dans un revirement surprenant,
Son départ s'inscrit dans un contexte de coup budgétaire dans la recherche sous Trump

Le , par Mathis Lucas

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Liu Jun, statisticien réputé et professeur de longue date à Harvard, est retourné s'installer à plein temps en Chine. Liu Jun quitte Harvard et rejoint l'université Tsinghua en tant que « professeur émérite Xinghua ». Cette décision marque une étape importante non seulement dans la carrière prestigieuse de Liu Jun, mais aussi dans les efforts déployés par la Chine pour ramener ses meilleurs talents scientifiques au pays. Elle s'inscrit dans le cadre d'un exode croissant d'universitaires américains motivé par les coupes budgétaires de l'administration Trump et les opportunités croissantes offertes par l'Union européenne et la Chine.

Un rapport publié le 11 janvier 2025 par Dongbi Data a révélé que la Chine dépasse désormais les États-Unis en nombre de scientifiques de haut niveau. Ce changement se produit alors que les États-Unis, autrefois à la pointe de l’innovation, enregistrent un déclin inquiétant de leur vivier de talents scientifiques, attribué à un manque d'investissement dans l'éducation et à une certaine méfiance envers la science dans certaines couches de la société.

À l’inverse, la Chine, en mettant l’accent sur la formation et la recherche, récolte les fruits d’une politique de renforcement de son écosystème scientifique. Elle dispose désormais d'un avantage en matière d'innovation scientifique et technologique sur ses rivaux. Ce contraste met en lumière les défis auxquels les États-Unis sont confrontés pour maintenir leur rôle de leader mondial dans les domaines de l'éducation et de l’innovation scientifique.

Les quatre nouvelles recrues du Superintelligence Lab de Meta sont toutes titulaires d'un diplôme de premier cycle obtenu en Chine. Par ailleurs, les analystes américains craignent une inversion de la direction historique de la fuite des cerveaux qui a vu des générations de scientifiques s'installer aux États-Unis.

Prenons l'exemple de Liu Jun, statisticien de renom et professeur à Harvard depuis des années. Selon le South China Morning Post, il est récemment retourné en Chine et a pris une chaire à l'université Tsinghua. Liu Jun possède une longue expérience dans les domaines de la science des données, de la biostatistique et de l'intelligence artificielle, et a réalisé des travaux importants dans le domaine du Big Data et de l'apprentissage automatique.


Liu Jun, professeur émérite de statistique

Liu Jun a commencé sa carrière universitaire aux États-Unis à l'université Rutgers à la fin des années 1980, puis est parti à l'université de Chicago. Son retour au pays est lié à l'amélioration des capacités de recherche de la Chine et à la réduction des financements à Harvard, où les projets ont été interrompus après le gel des subventions par l'administration Trump en avril 2020. Selon les experts, cette politique pourrait largement profiter à la Chine.

Le département de statistique et de science des données de Tsinghua a été officiellement créé le 10 juillet. Cela reflète l'ambition de Tsinghua de soutenir la stratégie de Pékin en matière de mégadonnées, de faire progresser les initiatives en matière d'IA et de contribuer à l'initiative « Digital China ».

Réductions des financements américains et obstacles à l'immigration

Les défis auxquels est confronté Liu Jun reflètent les pressions plus générales qui poussent les scientifiques à quitter les États-Unis. La réduction des financements, le durcissement des règles d'immigration et les pressions politiques croissantes ont rendu plus difficile pour les chercheurs de poursuivre leurs travaux dans ce pays.

Une enquête menée par la revue Nature en mars 2025 a révélé que les trois quarts des chercheurs basés aux États-Unis envisageaient de quitter le pays. Le sondage a également montré une augmentation des candidatures à des emplois à l'étranger, la Chine et l'Europe apparaissant comme les principales destinations. L'Union européenne s'est engagée à verser 500 millions d'euros pour attirer des chercheurs, soulignant ainsi la concurrence mondiale pour les talents scientifiques.

En France, par exemple, Aix-Marseille Université a lancé le programme « Safe Place for Science » destiné à offrir l'asile scientifique aux chercheurs américains. Quelques heures seulement après l'ouverture du programme en mars dernier, Aix-Marseille Université avait reçu sa première candidature.

Les observateurs avertissent que les coupes budgétaires américaines dans des domaines tels que la recherche climatique et environnementale pourraient avoir des conséquences durables, affaiblissant potentiellement le leadership mondial des États-Unis dans le domaine des sciences et des technologies.

Des scientifiques et des chercheurs s'installent en Chine

Liu Jun s'inscrit dans une tendance plus large. Ces dernières années, de nombreux universitaires de renom ont quitté les institutions américaines pour rejoindre des universités chinoises. Yang Dan, neuroscientifique anciennement à l'université de Californie à Berkeley, est retournée à Pékin en 2024 pour poursuivre ses recherches. Le nanochimiste de Harvard Charles Lieber, condamné aux États-Unis pour ne pas avoir divulgué un financement chinois, a rejoint l'université Tsinghua en mai 2025 pour diriger des projets en nanosciences.

Le mathématicien Sun Song, ancien professeur à l'université de Berkeley et considéré comme un candidat sérieux pour la médaille Fields (l'équivalent du prix Nobel de mathématiques), a rejoint l'université du Zhejiang en 2024. Avant lui, l'université du Zhejiang avait également recruté le mathématicien chinois Ruan Yongbin, spécialisé dans la géométrie algébrique, de l'université du Michigan et le théoricien des nombres Liu Yifei de Harvard.

Le physicien français et lauréat du prix Nobel Gérard Mourou a accepté en octobre 2024 une chaire à l'université de Pékin, où il est chargé de créer un nouvel institut de physique axé sur la collaboration internationale. En outre, Wang Zhonglin, pionnier de la nanotechnologie et largement considéré comme le « père des nanogénérateurs », s'est également installé à plein temps en Chine en 2023, prenant la direction de l'Institut de nanoénergie et des nanosystèmes de Pékin. Ses travaux trouvent de nombreuses applications dans les domaines de la médecine, de l'énergie, de l'industrie et de la défense.

« China Initiative » : une initiative qui pousse les chercheurs vers la Chine

Une étude menée par l'université de Stanford au début de l'année 2024 a révélé une forte augmentation du nombre de scientifiques d'origine chinoise quittant les États-Unis depuis 2010. L'étude a noté que cette tendance s'était accélérée après le lancement de la « China Initiative » en 2018, un programme du ministère américain de la Justice visant à lutter contre « l'espionnage économique » (vol de secrets commerciaux, de propriété intellectuelle et d'informations commerciales confidentielles).


Si la plupart des affaires relevant de cette initiative ont été classées sans suite faute de preuves, l'enquête a eu un effet dissuasif, de nombreux chercheurs ayant fait l'objet d'enquêtes, subi des revers professionnels et connu des difficultés financières. Depuis le début de l'initiative, le nombre de scientifiques d'origine chinoise quittant les États-Unis a augmenté de 75 %, selon l'équipe de Stanford. Les chercheurs ont également noté que si les investissements de la Chine dans la...
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