Le PDG de Vista Equity Partners, Robert F. Smith, a déclaré qu'il s'attend à ce que l'IA ait un impact sismique sur les emplois dans le secteur privé. S'exprimant lors de l'événement SuperReturn International 2025, il a déclaré aux 5 500 participants que 60 % d'entre eux seront « sans emploi » d'ici à l'année prochaine. La conférence regroupe des cadres et des décideurs de haut niveau. Lors d'une interview le mois dernier, Sergey Brin, cofondateur de Google, a déclaré que le management est la tâche la plus simple à automatiser avec l'IA. Robert Smith a également déclaré que l'IA entraînerait une modification de tous les emplois basés sur la connaissance.Le SuperReturn International est l'un des plus grands congrès mondiaux consacrés au capital‑investissement, organisé chaque année par Informa à Berlin. Il rassemble plus de 5 500 décideurs de haut niveau, dont environ 2 700 gestionnaires de fonds (General Partners - GP) et 1 800 investisseurs (Limited Partners - LP), représentant plus de 70 pays. Lors de l'édition de cette année, les participants ont été informés qu'aucun d'entre eux n'est à l'abri de l'IA.
L'IA a dominé les conversations, les entreprises cherchant à créer de la valeur dans les sociétés de leur portefeuille. Robert F. Smith, fondateur et PDG de la société d'investissement Vista Equity Partners, a déclaré aux participants que l'IA bouleversera le marché du travail et entraînera des licenciements pour la plupart des professionnels de la finance. Il a laissé entendre que ce secteur est particulièrement vulnérable à l'automatisation par les applications d'IA.
Robert Smith s'attend également à ce que l'IA entraîne une modification de tous les emplois fondés sur la connaissance, avec des conséquences importantes. « Il y aura des personnes hyper productives dans les organisations et d'autres qui devront trouver d'autres choses à faire », a déclaré Robert Smith.
Sergey Brin : le management peut être facilement automatisé par l'IA
Dans un épisode du podcast « All In », Sergey Brin, cofondateur de Google, a déclaré qu'il utilise l'IA pour certaines de ses tâches de direction depuis son retour dans l'entreprise : « la gestion est la chose la plus facile à faire avec l'IA », a-t-il déclaré. Sergey Brin a partagé son expérience d'utilisation de l'IA pour simplifier des tâches managériales telles que la délégation, la synthèse de discussions de groupe et l'identification des employés performants.
Par exemple, l'IA a permis de repérer un ingénieur talentueux, mais discret, facilitant ainsi sa promotion. Selon l'entrepreneur, ces outils surpassent les humains dans des domaines comme les mathématiques et le codage, et sont particulièrement efficaces pour traiter de grandes quantités d'informations.
Pourtant de nombreuses études ont démontré les lacunes des grands modèles de langage (LLM) actuels dans ces mêmes domaines. De nombreux programmeurs critiquent la précipitation avec laquelle des outils d'IA non matures sont déployés en production, au détriment de la qualité du code et de la charge de travail des employés. Selon une étude, les outils d'IA actuels augmentent le taux de bogue dans le code et la charge de travail des développeurs.
Au début du mois, le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a déclaré qu'il utilise des outils d'IA tels que ChatGPT comme des outils d'apprentissage, tandis que le directeur de la technologie de Duolingo a déclaré qu'il utilise ChatGPT dans sa stratégie de leadership. Ce dernier a déclaré que l'IA fait partie de son principe de leadership en trois étapes : une fois qu'il a décidé qu'une tâche doit être effectuée, il essaie de voir si elle peut être automatisée avec ChatGPT.
Mais tous les acteurs de la Tech ne sont pas prêts à confier leurs tâches de gestion à l'IA. Dan Shapero, directeur de l'exploitation de LinkedIn, a déclaré le mois dernier qu'il aime toujours faire les « parties humaines » de son travail. « Si l'IA a montré qu'elle pouvait synthétiser des informations, je ne suis pas sûr qu'elle ait montré qu'elle pouvait inspirer une équipe ou qu'elle pouvait se connecter avec les gens à un niveau plus profond », a-t-il expliqué.
De plus en plus de dirigeants craignent que l'IA prenne leur place
Les patrons sont de plus en plus inquiets face à l'IA. Une étude publiée par AND Digital indique que des centaines de PDG basés au Royaume-Uni redoutent que l'IA prenne leur place, mais ils restent indécis quant à la marche à suivre. Sur les 600 personnes interrogées, près de la moitié (43 %) estiment que leur emploi est menacé, tandis que 76 % d'entre elles ont décidé d'ouvrir la boîte de Pandore et ont lancé des camps d'entraînement à la technologie.
Un tiers des PDG (34 %) ont banni les outils d'IA tels que ChatGPT de leur organisation, tandis que 45 % avouent utiliser secrètement des outils d'IA tels que ChatGPT pour faire leur travail, en le faisant passer pour le leur. Pour AND Digital, cette dichotomie montre que les PDG doivent s'efforcer de comprendre l'IA et de s'y attaquer. De nombreux dirigeants d'entreprise reconnaissent clairement que l'IA peut apporter des avantages à leur organisation.
Mais il existe une division évidente sur la meilleure façon de l'aborder, d'expérimenter et de valider les cas d'utilisation, ainsi que de s'assurer qu'elle est utilisée efficacement d'une manière qui est à la fois éthique et ne compromet pas la sécurité de leurs données et de leur entreprise au sens large.
L'IA pourrait automatiser de nombreux rôles dans le secteur financier
Des rapports montrent que les emplois dans le secteur financier sont en passe d'être remplacés ou augmentés par l'IA. En 2024, les analystes de Citigroup ont étudié l'impact potentiel de l'IA sur la finance et ont publié un rapport détaillé sur le sujet. Selon le rapport de Citigroup, « 54 % des emplois dans la finance ont un fort potentiel d'automatisation », et 12 % supplémentaires des emplois pourraient être « augmentés » ou améliorés grâce à l'IA.
Le rapport indique que l'IA pourrait faire passer le bénéfice global du secteur bancaire de 1 700 milliards de dollars à près de 2 000 milliards de dollars d'ici à 2028. Par ailleurs, les directeurs de l'information et de la technologie interrogés par Bloomberg Intelligence ont indiqué qu'ils s'attendent à une réduction nette de 3 % de leurs effectifs. Près d'un quart des 93 répondants prévoient une baisse plus importante, de l'ordre de 5 à 10 % de l'effectif total.
Selon Tomasz Noetzel, l'analyste principal de Bloomberg Intelligence, le back-office, le middle-office et les opérations sont les plus menacés. Les services à la clientèle pourraient connaître des changements à mesure que les robots gèrent les fonctions des clients, tandis que les tâches liées à la connaissance du client seraient aussi vulnérables. « Tous les emplois impliquant des tâches routinières et répétitives sont menacés », a déclaré Tomasz Noetzel.
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