
Et surtout sans que le lien entre productivité et travail au bureau soit établi
Le premier jour de son mandat, Donald Trump a publié une note de 65 mots ordonnant aux agences fédérales de demander aux employés de reprendre le travail en personne "à temps plein". En vertu de cette dernière, les fonctionnaires fédéraux en télétravail sont désormais sous l’obligation de retourner au bureau à temps plein. Les derniers rapports y relatifs font état de ce que la mise en application de la mesure se fait dans certains cas sans Wifi ni énergie électrique pour les employés. Le tableau ravive les comparaisons entre productivité en télétravail et au bureau étant donné que le lien entre productivité en télétravail et au bureau n’est pas établi.
‘It was messy’: Federal workers ordered to return to offices without desks, Wi-Fi and lights https://t.co/jDoQSTpxNE
— Ben Pershing (@benpershing) March 4, 2025
« Nous avons ordonné à tous les travailleurs fédéraux de retourner au bureau. Ils devront se présenter au travail en personne ou seront démis de leurs fonctions », a martelé Donald Trump.
"We ordered all federal workers to return to the office. They will either show up for work in person or be removed from their job." 🔥 pic.twitter.com/PlXSDD4x07
— The Sentinel Action Fund (@sentinelaction) March 5, 2025
La mesure n’est pas surprenante quand on sait quelle est la position d’Elon Musk vis-à-vis du télétravail et son rôle dans l’actuel gouvernement des USA : « Je crois fermement que les gens doivent être plus productifs lorsqu’ils sont lancés sur la formule présentiel au bureau », a-t-il déclaré par le passé avant d’ajouter entre autres que « le télétravail pose un problème moral car c’est une formule injuste pour les personnes qui ne peuvent travailler à domicile. »
Les données à disposition n’établissent pourtant pas que les employés sont plus productifs au bureau qu’en télétravail
Ces développements font suite à de précédents qui remettent en question le positionnement des employeurs selon lequel les employés sont plus productifs au bureau. Dans bien de pays au monde, la journée de travail a une durée de 8 heures. Pour un employé de bureau, on arrive au lieu de service, s’installe sur un siège devant un ordinateur et se lance dans ses activités. Mais, lesquelles ? De quoi s’agit-il dans la réalité ? De « 8 heures de travail » ou « 8 heures au travail » ? En d’autres termes, pour combien de temps les travailleurs sont-ils productifs sur une journée de travail ? Dans une publication parue en 2017, Invitation Digital Ltd – une firme de marketing basée au Royaume-Uni – répond aux questions.
L’étude d’Invitation Digital Ltd a porté sur près de 2000 (1989 pour être exact) employés de bureau (à temps plein) âgés de plus de 18 ans et disséminés sur l’ensemble du territoire du Royaume-Uni. En réponse à la question de savoir s’ils se considèrent productifs tout au long d’une journée de travail, la grande majorité (soit 79 %) avait répondu non. D’après les résultats de l’étude, seul le cinquième (donc les 21 % restants) a répondu par l’affirmative. Le sondage avait ensuite révélé que la durée moyenne de productivité sur le lieu de service est de 2 h 53 min, soit moins de 3 h.
D’après l’enquête, si les travailleurs se retrouvaient avec moins de 3 h de productivité sur une journée de travail c’est parce qu’ils étaient la plupart du temps distraits par des activités comme : surfer sur les réseaux sociaux – 47 % (des répondants au sondage) ; lire les sites Web d'actualités – 45 % ; discuter des activités en dehors du travail avec des collègues – 38 % ; préparation de boissons chaudes – 31 % ; pauses cigarettes – 28 % ; messagerie texte et messagerie instantanée – 27 % ; manger par petits bouts – 25 % ; faire de la nourriture au bureau – 24 % ; téléphoner à son partenaire/à ses amis – 24 % ; recherche d'un nouvel emploi – 19 %. Bref, un ensemble de facteurs aisément applicables à la situation de tiers en télétravail.
87 % des participants de l’enquête de Microsoft disent être plus productifs en télétravail. La publication du géant technologique fait suite à une étude d’une équipe de l’université du Texas qui souligne que le travail à distance a zéro impact négatif sur la productivité des travailleurs. Ce serait même plutôt le contraire. L'équipe de l'université du Texas a travaillé sur des données d’un logiciel fourni par une grande entreprise pétrolière et gazière de Houston. Pendant la période d'étude (de janvier 2017 à décembre 2018), l'entreprise a été contrainte de fermer ses bureaux en raison des inondations provoquées par l'ouragan Harvey, ce qui a obligé les employés à travailler à distance pendant une période prolongée.
Les chercheurs ont examiné les données technologiques des employés (le nombre total d'heures travaillées par employé, le temps de travail actif total, l'utilisation du clavier par minute active, l'utilisation de la souris par minute active, les mots tapés par heure et le nombre d'erreurs typographiques par mot tapé) avant, pendant et après l'ouragan Harvey. Ils ont constaté que, bien que l'utilisation totale des ordinateurs ait diminué pendant l'ouragan, les comportements professionnels des employés pendant la période de sept mois de travail à distance sont revenus aux niveaux d'avant l'ouragan. Cette conclusion suggère que le travail à distance n'a pas d'impact négatif sur la productivité des personnes lancées sur la formule télétravail.
Et vous ?


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