Le même sondage par Youtube souligne que 40 % (d’un échantillon de 25 892) des participants âgés de 18 à 44 ans se considèrent comme étant des influenceurs.
La publication des résultats de ce sondage fait elle-même suite à celle de Morning Consult selon laquelle 57 % des jeunes de 18 à 25 ans ont déclaré que leur principal objectif de carrière était de devenir une sorte d'influenceur. Ce dernier rapport soulignait d’ailleurs qu’avec 42 % des personnes qui se rendent sur TikTok pour trouver des recommandations sur les produits qu'elles veulent acheter et 40 % qui se tournent vers YouTube, l'influence est véritablement devenue un moyen viable de gagner de l'argent. Mais elle apparaît comme une menace pour les « vrais métiers. »
C’est en tout cas ce qui ressort d’une réglementation chinoise en la matière
La Chine a procédé à la publication de cette réglementation sur le secteur du live streaming en 2022. Elle liste plus d’une trentaine de comportements interdits. La nouvelle directive exige des influenceurs web qu'ils possèdent des qualifications pertinentes pour discuter du droit, de la finance et de la médecine. Les règles demandent en sus aux plateformes en ligne de ne pas donner à des personnalités publiques qui n'ont fait preuve d'aucune éthique l'occasion de diffuser des contenus.
La directive en 18 points, publiée par l'administration nationale de la radio et de la télévision et le ministère de la Culture et du Tourisme, exige que les influenceurs web possèdent des qualifications pertinentes pour couvrir certains sujets, notamment le droit, la finance, la médecine et les discussions sur l'éducation. Néanmoins, les autorités ne font pas de précisions sur les qualifications nécessaires.
Les 31 comportements interdits pendant les sessions de diffusion en direct comprennent la publication de contenus qui affaiblissent ou déforment la direction du Parti communiste chinois, le système socialiste ou la réforme et l'ouverture du pays.
Les autres comportements interdits incluent l'utilisation de technologies de type "deepfake" pour manipuler l'image de dirigeants de partis ou d'États et le fait de toucher de façon intentionnelle à des questions sensibles et d'attirer l'attention du public.
Les diffuseurs de contenus en direct ont en sus l'interdiction d'exhiber un style de vie extravagant, comme des produits de luxe et de l'argent liquide. Les règles enjoignent également aux plateformes en ligne de procéder au retrait de la possibilité d'exprimer publiquement leurs opinions, d'organiser des spectacles, de créer un nouveau compte ou de passer à une autre plateforme pour les personnalités publiques qui ont enfreint la loi ou qui n'ont fait preuve d'aucune éthique.
Le seul sujet du traitement des informations autour de la pandémie de coronavirus illustre à souhait la nécessité de se pencher sur la pertinence ou non de mesures telles que celles prises par la Chine. Le président Joe Biden a déclaré à ce propos que des plateformes comme Facebook tuent des gens en autorisant la désinformation sur le vaccin Covid-19 sur leurs services. Des professionnels de santé étayent ces propos du président américain ; à l’instar du docteur Nahid Bhadelia, une experte en maladies infectieuses, qui a déclaré : « Je pense que les médias sociaux jouent un rôle important dans l'amplification de la désinformation, ce qui conduit les gens à ne pas se faire vacciner, ce qui les tue ». C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Maison-Blanche examine la question de savoir si les plateformes de médias sociaux doivent être tenues légalement responsables de la publication de fausses informations.
La France n’est pas en reste avec une loi visant à réglementer le métier d’influenceur
La législation promulguée le 9 juin 2023 interdit, entre autres choses, la promotion de la chirurgie esthétique et l'abonnement à des applications de paris sportifs. Elle oblige les influenceurs à indiquer s'ils ont été payés pour promouvoir un produit, si les images ont été retouchées ou si la silhouette ou le visage d'une personne ont été créés à l'aide de l'intelligence artificielle. La législation prévoit jusqu'à 2 ans de prison et 300 000 euros d'amendes en cas de manquement.
Cette loi française donne une définition juridique du mot influenceur. Elle le définit comme étant « une personne qui promeut directement ou indirectement des biens, des services ou toute cause contre de l'argent. » Elle précise que la marque et l'influenceur sont tous deux responsables du contenu publié et que la relation entre la marque et l’influenceur doit être régie par un contrat. Les influenceurs qui résident en dehors de l'Union européenne doivent désigner un représentant légal dans l'UE et souscrire une assurance civile.
La nouvelle législation complète la réglementation sur la publicité et les promotions dans l’encadrement et les sanctions contre les principales dérives et escroqueries pratiquées par quelques influenceurs peu scrupuleux. Elle rappelle que « les influenceurs doivent respecter le cadre légal sur la publicité et la promotion des biens et des services. » Elle interdit la promotion de la chirurgie esthétique et l'abonnement à des applications de paris sportifs. Elle oblige les influenceurs à indiquer s'ils ont été payés pour promouvoir un produit, si les images ont été retouchées ou si la silhouette ou le visage d'une personne ont été créés à l'aide de l'intelligence artificielle. Les autorités estiment qu'il y a environ 150 000 influenceurs en France.
Source : Résultats du sondage
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Voir aussi :
La France finalise une loi visant à réglementer les influenceurs : de l'étiquetage des images filtrées à l'interdiction de promouvoir la chirurgie esthétique, le but est de lutter contre les dérives
La plupart des Américains s'opposent à l'interdiction des plateformes de médias sociaux, mais pourraient soutenir l'interdiction des applications appartenant à des pays hostiles, selon Morning Consult
De nombreuses personnes affirment qu'elles peuvent devenir célèbres en créant du contenu sur les réseaux sociaux, 67 % ont une petite idée de la différence entre les créateurs et les influenceurs