
En Chine, la "malédiction des 35 ans" frappe depuis longtemps les travailleurs en cols blancs. Les employés plus âgés sont largement perçus comme moins enclins à supporter de longues heures de travail en raison de leurs responsabilités familiales. C’est la raison pour laquelle les entreprises de la filière technologique affichent sans détour leur préférence pour les programmeurs plus jeunes et célibataires.
Dans le milieu des développeurs, la discrimination basée sur l’âge est en effet une réalité plus ou moins présente. Vivek Wadhwa, un ancien de Harvard et entrepreneur d’origine indienne avait déjà dénoncé ce fait il y a quelques années : « Avec l’âge, la valeur d’un programmeur diminue sur le marché de l’emploi, il devient plus difficile pour ce dernier d’obtenir un job », disait-il. Même si les jeunes programmeurs ne bénéficient pas d’une solide expérience, Vivek Wadhwa pense que les entreprises les préfèrent aux programmeurs âgés. Entre recruter un programmeur sénior expérimenté et un jeune en début de carrière, leur choix se porte facilement sur les jeunes plus enthousiastes, mais aussi moins coûteux et plus facilement exploitables, avait-il indiqué. Il a donc proposé que les programmeurs se forment dans des domaines variés de sorte à pouvoir se lancer facilement dans l’auto-entrepreneuriat quand ils seront trop âgés pour être acceptés comme développeurs.
Cette forme de discrimination semble être présente aussi bien chez les petites entreprises que chez les géants de technologie mondialement reconnus. En 2015 par exemple, deux ingénieurs en informatique américains, Robert Heath et Cheryl Ann Fillekes ont porté plainte contre Google pour discrimination basée sur l’âge. Le premier a plus de 65 ans aujourd’hui et la deuxième a une quarantaine d’années d’expérience en programmation. Ils disaient tous deux être très qualifiés pour les postes à pourvoir et avoir fait une bonne impression aux recruteurs lors de leurs entretiens chez Google. Mais, ils ont fini par être écartés à cause de leur âge avancé.
Chez Apple également, l’un de ses plus grands ingénieurs a été refusé à un poste de technicien dans un Apple Store à cause de son âge. JK Scheinberg est celui qui a réussi, en 2005, à convaincre Steve Jobs de faire passer les Mac de PowerPC vers une architecture Intel x86. Après 21 ans de service chez Apple, il a pris une retraite anticipée en 2008. Huit ans plus tard, à 54 ans, il a décidé de travailler à nouveau, probablement pour fuir l’ennui en s’adonnant à sa passion. Il choisit de retrouver son ancien employeur, mais il a été refusé à un poste de technicien à un Genius Bar, un support technique au sein des magasins d’Apple pour fournir de l’aide et un support aux utilisateurs des produits de la firme.
En France, la réalité semble la même. On peut facilement se sentir vieux avant même d'atteindre la quarantaine, surtout quand on se retrouve dans une entreprise où les trois quarts des nouveaux développeurs embauchés viennent de sortir de l’école. Le chemin est parfois déjà tracé pour un développeur : il faut dès que possible s’orienter vers un poste de responsabilité ou de management pour ne pas finir au chômage, surtout si l’on n’a pas su développer une expertise technique quelque part. La société étant ce qu’elle est aujourd’hui, on ne peut donc rester durablement développeur dans une entreprise
Source : FT
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