Ubisoft est un acteur majeur de l’industrie du jeu vidéo, avec une histoire riche de titres captivants et une influence mondiale. Fondée en France en 1986 par les frères Guillemot, la société s’est depuis étendue à plusieurs pays, avec des studios dans diverses régions. Parmi les jeux phares d’Ubisoft, on peut citer Watch Dogs: Legion, Assassin’s Creed Valhalla, Far Cry 6 et Immortals Fenyx Rising, qui ont tous été bien accueillis par de nombreux fans. Cependant, ces dernières années ont présenté des défis pour le géant du jeu vidéo, avec des retards et des annulations de certains de ses projets, entraînant une chute de 10% du cours de l’action d’Ubisoft à la bourse.
Le STJV accuse la direction d’Ubisoft d’avoir proposé des augmentations salariales inférieures à l’inflation pour la deuxième année consécutive et d’avoir mis en œuvre des mesures d’économie malgré la rentabilité de l’entreprise. Cette disparité entre les profits et la rémunération des employés a suscité un mécontentement généralisé parmi le personnel, conduisant à une action de grève d’ampleur. Selon le STJV, près de 700 salariés d’Ubisoft ont suivi la journée de grève, envoyant ainsi un signal clair à la direction quant à l’importance d’un traitement et d’une rémunération équitables pour les employés :
Ces dernières semaines avaient lieu les Négociations Annuelles Obligatoires portant sur les salaires dans plusieurs entités d’Ubisoft en France, et le STJV était bien évidemment présent. Malgré les efforts concertés des organisations syndicales pour trouver un compromis acceptable, les négociations se sont heurtées à un mur. Prétextant une politique de réduction des coûts purement arbitraire, la direction nous a proposé un budget d’augmentations inférieur à l’inflation, pour la seconde année de suite.
Un système de récompenses bien mal équilibré
Comment corréler ce mépris avec les exhortations de notre PDG à « gagner en agilité et en efficacité » ? Comment pourrions-nous accepter un niveau d’augmentations si bas quand l’entreprise se vante d’un second trimestre « bien au-delà de [nos] attentes », tout en voulant « rendre hommage à l’engagement exceptionnel des équipes » ? Ce système de récompenses nous semble bien mal équilibré.
Réduction de notre niveau de vie : pas un bug, mais une feature
La conclusion s’impose : la réduction de notre niveau de vie, pour les dirigeants d’Ubisoft, ce n’est pas un bug, c’est une feature. Qu’une entreprise qui continue à faire des bénéfices, malgré une direction multi-déficiente, décide de faire payer les employé-es pour augmenter ses profits est tout simplement inacceptable. C’est pourquoi nous invitons en commun avec les autres organisations syndicales de lutte présentes chez Ubisoft à une grève, toute la journée du mercredi 14 février, pour toutes les entités françaises appartenant au groupe Ubisoft.
Si vous vous posez des questions sur les modalités selon lesquelles participer à une grève, vous pouvez vous référer à notre fiche pratique sur le sujet, ou contacter l’une de nos sections dans les différentes entités d’Ubisoft.
Un système de récompenses bien mal équilibré
Comment corréler ce mépris avec les exhortations de notre PDG à « gagner en agilité et en efficacité » ? Comment pourrions-nous accepter un niveau d’augmentations si bas quand l’entreprise se vante d’un second trimestre « bien au-delà de [nos] attentes », tout en voulant « rendre hommage à l’engagement exceptionnel des équipes » ? Ce système de récompenses nous semble bien mal équilibré.
Réduction de notre niveau de vie : pas un bug, mais une feature
La conclusion s’impose : la réduction de notre niveau de vie, pour les dirigeants d’Ubisoft, ce n’est pas un bug, c’est une feature. Qu’une entreprise qui continue à faire des bénéfices, malgré une direction multi-déficiente, décide de faire payer les employé-es pour augmenter ses profits est tout simplement inacceptable. C’est pourquoi nous invitons en commun avec les autres organisations syndicales de lutte présentes chez Ubisoft à une grève, toute la journée du mercredi 14 février, pour toutes les entités françaises appartenant au groupe Ubisoft.
Si vous vous posez des questions sur les modalités selon lesquelles participer à une grève, vous pouvez vous référer à notre fiche pratique sur le sujet, ou contacter l’une de nos sections dans les différentes entités d’Ubisoft.
Ce n'est pas la première fois que les employés d'Ubisoft expriment leur mécontentement
Il est à noter que ce n’est pas la première fois que des employés d’Ubisoft expriment leur mécontentement, puisqu’en 2021, l’organisation menée par les employés ABetterUbisoft avait exigé du changement au sein de l’entreprise suite à une réponse insuffisante aux allégations de harcèlement sexuel.
À cette période, les employés d'Ubisoft ont écrit une lettre ouverte exprimant leur solidarité avec les employés d'Activision Blizzard qui ont participé à un débrayage pour protester contre la réponse de l'entreprise à un procès pour discrimination et harcèlement sexuel au sein de l'entreprise. La lettre, signée par plus de 500 employés actuels et anciens d'Ubisoft, demandait également à la direction d'Ubisoft de s'attaquer à ses propres problèmes d'inconduite et d'abus.
« Aux employés d'Activision Blizzard, nous vous entendons et voulons affirmer haut et fort notre solidarité avec vous », pouvait-on lire dans la lettre. « La semaine dernière, l'industrie du jeu a été une fois de plus secouée par des révélations que trop d'entre nous connaissaient depuis longtemps. Des révélations qu'il y a un an, beaucoup entendaient à propos d'Ubisoft ».
« Il est clair, d'après la fréquence de ces rapports, qu'il existe une culture répandue et profondément enracinée de comportements abusifs au sein de l'industrie. Personne ne devrait plus être surpris par ces actes odieux, qu'il s'agisse d'employés, de cadres, de journalistes ou de fans. Il est temps de cesser d'être choqués. Nous devons exiger que des mesures concrètes soient prises pour les prévenir. Les responsables doivent être tenus de rendre compte de leurs actes ».
Un an plus tard, ABU a estimé que les réponses d'Ubisoft n'étaient pas suffisantes pour mettre en œuvre les changements nécessaires.
« Un système de signalement des abus a été mis en place. Certains abuseurs ont été licenciés, d'autres ont été autorisés à se retirer discrètement et d'autres encore ont pris une retraite anticipée. Mais d'autres ont été conservés, affectés à de nouvelles fonctions et à d'autres studios. Certains ont même été promus. Une poignée de responsables des ressources humaines ont été remplacés et un nouveau département D&I a été créé, mais certaines personnes directement responsables du rejet des plaintes et de la protection des auteurs d'abus pendant de nombreuses années sont toujours en poste aujourd'hui », a expliqué un membre de l'ABU.
Bien que certains changements positifs aient été apportés, il s'agissait d'exemples locaux qui ne s'appliquent pas à tous les studios du monde.
Voici les principaux changements mis en évidence dans un message publié par Ubisoft le 2 septembre 2022 :
- Ubisoft a augmenté le nombre de femmes employées de 22% en 2020 à 25% de l'effectif total. En outre, l'entreprise compte 42 % et 45 % de femmes au sein de son comité exécutif et de son conseil d'administration, respectivement ;
- L'entreprise a lancé un « programme dédié à la neurodiversité » visant à embaucher et à soutenir davantage de candidats neurodiverses, ainsi que d'autres programmes d'inclusion ;
- L'une des nouvelles initiatives est un « programme global d'auto-identification », qui aidera les employés à partager des informations supplémentaires sur leur identité et permettra à Ubisoft de mieux comprendre son personnel : « Le premier est notre tout premier programme mondial d'auto-identification, dans le cadre duquel nous inviterons les membres de l'équipe à partager volontairement et confidentiellement des informations supplémentaires sur leur identité, telles que l'identité sexuelle, l'origine ethnique ou le handicap », indique Raashi Sikka, VP Global Diversity ;
- La société a mis en place une stratégie pluriannuelle appelée « Project Rise » visant à accroître la représentation de ses joueurs et à améliorer l'acquisition et le développement des talents ;
- Ubisoft a créé l'équipe Inclusive Games and Content pour s'assurer que « la diversité et l'inclusion sont au cœur de tous nos jeux »;
- Au cours de l'exercice précédent, l'entreprise a réduit l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes de 1,7 % à 1,3 %.
Sources : STJV, Ubisoft, A better Ubisoft
Et vous ?
Que pensez-vous de la grève des employés d’Ubisoft ? Est-ce une action légitime ou excessive ?
Quelles sont les conséquences de la grève sur la qualité et la production des jeux d’Ubisoft ?
Comment Ubisoft pourrait-il améliorer les conditions de travail et la rémunération de ses employés ?
Avez-vous déjà joué à un jeu d’Ubisoft ? Si oui, lequel est votre préféré et pourquoi ?
Quel est votre avis sur l’industrie du jeu vidéo en France ? Est-elle en bonne santé ou en crise ?
Voir aussi :
Confronté à un scandale de harcèlement sexuel, Ubisoft décide de remanier sa direction et se sépare de Serge Hascoët, une figure centrale de l'entreprise que certains estimaient « intouchable »