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La colère des employés d'Ubisoft : plus de 700 salariés ont fait grève en France
Réclamant une meilleure rémunération et un traitement équitable de la part de la direction

Le , par Stéphane le calme

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24  0 
Le 14 février 2024, des centaines d’employés d’Ubisoft ont déclenché une grève nationale, organisée par le syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV). La grève, qui a touché les studios d’Ubisoft à Paris, Montpellier, Annecy, Lyon et Bordeaux, a été provoquée par l’échec des négociations salariales annuelles. Les grévistes réclament une meilleure rémunération et un traitement équitable de la part de la direction.

Ubisoft est un acteur majeur de l’industrie du jeu vidéo, avec une histoire riche de titres captivants et une influence mondiale. Fondée en France en 1986 par les frères Guillemot, la société s’est depuis étendue à plusieurs pays, avec des studios dans diverses régions. Parmi les jeux phares d’Ubisoft, on peut citer Watch Dogs: Legion, Assassin’s Creed Valhalla, Far Cry 6 et Immortals Fenyx Rising, qui ont tous été bien accueillis par de nombreux fans. Cependant, ces dernières années ont présenté des défis pour le géant du jeu vidéo, avec des retards et des annulations de certains de ses projets, entraînant une chute de 10% du cours de l’action d’Ubisoft à la bourse.

Le STJV accuse la direction d’Ubisoft d’avoir proposé des augmentations salariales inférieures à l’inflation pour la deuxième année consécutive et d’avoir mis en œuvre des mesures d’économie malgré la rentabilité de l’entreprise. Cette disparité entre les profits et la rémunération des employés a suscité un mécontentement généralisé parmi le personnel, conduisant à une action de grève d’ampleur. Selon le STJV, près de 700 salariés d’Ubisoft ont suivi la journée de grève, envoyant ainsi un signal clair à la direction quant à l’importance d’un traitement et d’une rémunération équitables pour les employés :

Ces dernières semaines avaient lieu les Négociations Annuelles Obligatoires portant sur les salaires dans plusieurs entités d’Ubisoft en France, et le STJV était bien évidemment présent. Malgré les efforts concertés des organisations syndicales pour trouver un compromis acceptable, les négociations se sont heurtées à un mur. Prétextant une politique de réduction des coûts purement arbitraire, la direction nous a proposé un budget d’augmentations inférieur à l’inflation, pour la seconde année de suite.

Un système de récompenses bien mal équilibré

Comment corréler ce mépris avec les exhortations de notre PDG à « gagner en agilité et en efficacité » ? Comment pourrions-nous accepter un niveau d’augmentations si bas quand l’entreprise se vante d’un second trimestre « bien au-delà de [nos] attentes », tout en voulant « rendre hommage à l’engagement exceptionnel des équipes » ? Ce système de récompenses nous semble bien mal équilibré.

Réduction de notre niveau de vie : pas un bug, mais une feature

La conclusion s’impose : la réduction de notre niveau de vie, pour les dirigeants d’Ubisoft, ce n’est pas un bug, c’est une feature. Qu’une entreprise qui continue à faire des bénéfices, malgré une direction multi-déficiente, décide de faire payer les employé-es pour augmenter ses profits est tout simplement inacceptable. C’est pourquoi nous invitons en commun avec les autres organisations syndicales de lutte présentes chez Ubisoft à une grève, toute la journée du mercredi 14 février, pour toutes les entités françaises appartenant au groupe Ubisoft.

Si vous vous posez des questions sur les modalités selon lesquelles participer à une grève, vous pouvez vous référer à notre fiche pratique sur le sujet, ou contacter l’une de nos sections dans les différentes entités d’Ubisoft.
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="fr" dir="ltr">&#128175;&#9994;On a fini les comptes et…ce sont près de 700 salarié·es d’Ubisoft qui ont suivi la journée de grève nationale !<br>Paris, Montpellier, Annecy, Lyon, Bordeaux…<br>Bravo et merci à tout le monde pour cette mobilisation historique ! <a href="https://t.co/MYcKMwXiRh">pic.twitter.com/MYcKMwXiRh</a></p>&mdash; Syndicat des Travailleurs·ses du Jeu Vidéo (@stjv_fr) <a href="https://twitter.com/stjv_fr/status/1758209684790538612?ref_src=twsrc%5Etfw">February 15, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

Ce n'est pas la première fois que les employés d'Ubisoft expriment leur mécontentement

Il est à noter que ce n’est pas la première fois que des employés d’Ubisoft expriment leur mécontentement, puisqu’en 2021, l’organisation menée par les employés ABetterUbisoft avait exigé du changement au sein de l’entreprise suite à une réponse insuffisante aux allégations de harcèlement sexuel.

À cette période, les employés d'Ubisoft ont écrit une lettre ouverte exprimant leur solidarité avec les employés d'Activision Blizzard qui ont participé à un débrayage pour protester contre la réponse de l'entreprise à un procès pour discrimination et harcèlement sexuel au sein de l'entreprise. La lettre, signée par plus de 500 employés actuels et anciens d'Ubisoft, demandait également à la direction d'Ubisoft de s'attaquer à ses propres problèmes d'inconduite et d'abus.


« Aux employés d'Activision Blizzard, nous vous entendons et voulons affirmer haut et fort notre solidarité avec vous », pouvait-on lire dans la lettre. « La semaine dernière, l'industrie du jeu a été une fois de plus secouée par des révélations que trop d'entre nous connaissaient depuis longtemps. Des révélations qu'il y a un an, beaucoup entendaient à propos d'Ubisoft ».

« Il est clair, d'après la fréquence de ces rapports, qu'il existe une culture répandue et profondément enracinée de comportements abusifs au sein de l'industrie. Personne ne devrait plus être surpris par ces actes odieux, qu'il s'agisse d'employés, de cadres, de journalistes ou de fans. Il est temps de cesser d'être choqués. Nous devons exiger que des mesures concrètes soient prises pour les prévenir. Les responsables doivent être tenus de rendre compte de leurs actes ».

Un an plus tard, ABU a estimé que les réponses d'Ubisoft n'étaient pas suffisantes pour mettre en œuvre les changements nécessaires.

« Un système de signalement des abus a été mis en place. Certains abuseurs ont été licenciés, d'autres ont été autorisés à se retirer discrètement et d'autres encore ont pris une retraite anticipée. Mais d'autres ont été conservés, affectés à de nouvelles fonctions et à d'autres studios. Certains ont même été promus. Une poignée de responsables des ressources humaines ont été remplacés et un nouveau département D&I a été créé, mais certaines personnes directement responsables du rejet des plaintes et de la protection des auteurs d'abus pendant de nombreuses années sont toujours en poste aujourd'hui », a expliqué un membre de l'ABU.

Bien que certains changements positifs aient été apportés, il s'agissait d'exemples locaux qui ne s'appliquent pas à tous les studios du monde.

Voici les principaux changements mis en évidence dans un message publié par Ubisoft le 2 septembre 2022 :
  • Ubisoft a augmenté le nombre de femmes employées de 22% en 2020 à 25% de l'effectif total. En outre, l'entreprise compte 42 % et 45 % de femmes au sein de son comité exécutif et de son conseil d'administration, respectivement ;
  • L'entreprise a lancé un « programme dédié à la neurodiversité » visant à embaucher et à soutenir davantage de candidats neurodiverses, ainsi que d'autres programmes d'inclusion ;
  • L'une des nouvelles initiatives est un « programme global d'auto-identification », qui aidera les employés à partager des informations supplémentaires sur leur identité et permettra à Ubisoft de mieux comprendre son personnel : « Le premier est notre tout premier programme mondial d'auto-identification, dans le cadre duquel nous inviterons les membres de l'équipe à partager volontairement et confidentiellement des informations supplémentaires sur leur identité, telles que l'identité sexuelle, l'origine ethnique ou le handicap », indique Raashi Sikka, VP Global Diversity ;

  • La société a mis en place une stratégie pluriannuelle appelée « Project Rise » visant à accroître la représentation de ses joueurs et à améliorer l'acquisition et le développement des talents ;
  • Ubisoft a créé l'équipe Inclusive Games and Content pour s'assurer que « la diversité et l'inclusion sont au cœur de tous nos jeux »;
  • Au cours de l'exercice précédent, l'entreprise a réduit l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes de 1,7 % à 1,3 %.

Sources : STJV, Ubisoft, A better Ubisoft

Et vous ?

Que pensez-vous de la grève des employés d’Ubisoft ? Est-ce une action légitime ou excessive ?
Quelles sont les conséquences de la grève sur la qualité et la production des jeux d’Ubisoft ?
Comment Ubisoft pourrait-il améliorer les conditions de travail et la rémunération de ses employés ?
Avez-vous déjà joué à un jeu d’Ubisoft ? Si oui, lequel est votre préféré et pourquoi ?
Quel est votre avis sur l’industrie du jeu vidéo en France ? Est-elle en bonne santé ou en crise ?

Voir aussi :

Confronté à un scandale de harcèlement sexuel, Ubisoft décide de remanier sa direction et se sépare de Serge Hascoët, une figure centrale de l'entreprise que certains estimaient « intouchable »

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Avatar de calvaire
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 28/02/2024 à 8:35
je vais faire l'avocat du medef mais avec toute les boites qui licencie dans la tech (le jeux videos n'est pas épargné loins de la, voir la news de hier de sony qui dégraisse), c'est pas le bon moment.

en faite si c'est le bon moment, si vous etes pas content ca tombe bien on doit virer de l'effectif, démissionné de vous même ca coutera moins cher en plan social.
donc revez pas tout sera fait pour rendre les conditions de travail plus dur (moins de télétravail, pas d'augmentation de salaire...)

J'ai entendu y'a 2 jours pascal praud dire que 1800€ pour un contrôleur de train c'était un très haut salaire et qu'il fallait arrêter de se plaindre.
il a oublié de dire que lui dois se faire dans les 10000 balles par mois, et que dans les 1800 les mecs ont des primes pour horaires de nuits et weekend (qui compterons pas pour la retraite)

les nantis ne réalise pas que un loyer c'est minimum 600€, 500€ de courses aliemntaire par mois, l'electrcité et le gaz a au moins facile 150€, la voiture electrique ou thermique recente obligatoire (zfe) en loa/ldd a 150€ minimum...
il reste pas grand chose pour se faire un patrimoine et pouvoir enfin acheter un petit T2 a 400K pour sa retraite.
Avec bientot un cout de la vie proche d'un suisse ou d'un norvegien, c'est normal d’espérer un salaire suisse....
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 26/02/2024 à 16:34
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Le STJV accuse la direction d’Ubisoft d’avoir proposé des augmentations salariales inférieures à l’inflation pour la deuxième année consécutive et d’avoir mis en œuvre des mesures d’économie malgré la rentabilité de l’entreprise. Cette disparité entre les profits et la rémunération des employés a suscité un mécontentement généralisé parmi le personnel, conduisant à une action de grève d’ampleur. Selon le STJV, près de 700 salariés d’Ubisoft ont suivi la journée de grève, envoyant ainsi un signal clair à la direction quant à l’importance d’un traitement et d’une rémunération équitables pour les employés :
(...)
Comment corréler ce mépris avec les exhortations de notre PDG à « gagner en agilité et en efficacité » ? Comment pourrions-nous accepter un niveau d’augmentations si bas quand l’entreprise se vante d’un second trimestre « bien au-delà de [nos] attentes », tout en voulant « rendre hommage à l’engagement exceptionnel des équipes » ? Ce système de récompenses nous semble bien mal équilibré.
Du point de vue des gens au sommet de la hiérarchie, si les augmentations avaient été plus élevées, le bénéfice aurait été moins important.
Ils veulent minimiser les couts.
Ils doivent se dire que les employés sont tellement content de travailler dans le jeux vidéo qu'ils vont tout accepter.

Il me semble que d'après l'INSEE l'inflation en 2022 est de 5,2% et l'inflation en 2023 de 4,9%.
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Avatar de seedbarrett
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 28/02/2024 à 17:53
Citation Envoyé par calvaire Voir le message

J'ai entendu y'a 2 jours pascal praud dire que 1800€ pour un contrôleur de train c'était un très haut salaire et qu'il fallait arrêter de se plaindre.
il a oublié de dire que lui dois se faire dans les 10000 balles par mois, et que dans les 1800 les mecs ont des primes pour horaires de nuits et weekend (qui compterons pas pour la retraite)
D'après mes recherches on serait sur un salaire à 7 chiffre cette année pour lui, avant c'était de l'ordre de 25k/mois. Brut ou net, je sais pas. Par contre le coup du contrôleur de train de mémoire c'était plutôt 3000€ net/mois à 32 ans. Et disons le, qui peut croire praud ? Il ne fait que mentir avec ses potes. A tous les coup c'est le stagiaire de la boite qui s'est fait passé pour un employé de la SNCF
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 28/02/2024 à 10:25
Citation Envoyé par calvaire Voir le message
en faite si c'est le bon moment, si vous etes pas content ca tombe bien on doit virer de l'effectif, démissionné de vous même ca coutera moins cher en plan social.
Effectivement on retrouve le même scénario que celui qui se produit quand le chômage est élevé.
Les travailleurs ont le choix :
- travailler potentiellement dans des conditions difficiles, pour un salaire qui n'augmente pas
- se retrouver au chômage, puis au RSA

C'est bien d'essayer de faire une grève, mais l'entreprise pourrait ne pas fléchir et juste dire "si vous n'êtes pas content vous pouvez démissionner".
Il y a des périodes pendant lesquelles les conditions de travail s'améliorent et les salaires augmentent, la période actuelle n'en est pas une.

Dans ce domaine je suis extremement pleutre et je suis adapte de la stratégie "je préfère garder mon job sous payé que de démissionner et de prendre le risque de ne rien retrouver". (je suis le seul de mon entreprise qui pense ça, puisque tous les autres ont fini par partir pour le même motif)
Et à ceux qui disent "Je suis en poste, je fais ce que j'aime, j'ai un excellent salaire, les conditions de travail sont parfaites. 4 autres entreprises m'ont faites des offres encore meilleures, je peux démissionner, faire mes 3 mois de préavis puis commencer un job encore meilleur" je leur répondrais : "Allez vous faire foutre ".
C'est encore plus vrai pour ceux qui vivent en France, travaillent en Suisse et gagnent 7000€/mois net + un treizième mois.
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