La prochaine génération de véhicules électrique devrait apporter une intégration plus étroite de l'informatique et une grande évolutivité. Conscients de l'enjeu - et pour rester compétitifs - les constructeurs automobiles semblent avoir commencé à mettre en œuvre des politiques visant à renforcer leurs équipes d'ingénierie informatique. Des rumeurs indiquent que Honda prévoit de doubler le nombre de ses programmeurs pour atteindre 10 000 d'ici 2030 et que Toyota veut reconvertir environ 9 000 travailleurs en ingénieurs logiciels. Les deux entreprises viseraient une réorientation de la fabrication traditionnelle vers une activité axée sur les logiciels pour concurrencer Tesla.Toyota et Honda chercheraient à embaucher tous les ingénieurs logiciels possibles afin de concurrencer Tesla. Les deux plus grands constructeurs automobiles japonais étudieraient de près le modèle commercial de Tesla dans le but de trouver des moyens d'augmenter leurs marges bénéficiaires et de rester compétitifs dans un secteur en constante évolution. Ainsi, Toyota et Honda auraient identifié le développement de logiciels comme l'un des facteurs les plus importants et chercheraient désormais à attirer beaucoup plus de talents dans ce domaine. Les deux entreprises pourraient profiter des récentes vagues de licenciements pour repêcher quelques talents.
Honda prévoirait de doubler le nombre de programmeurs qu'il emploie au cours des sept prochaines années, ce qui signifie que d'ici 2030, il devrait employer environ 10 000 développeurs de logiciels. Le constructeur automobile souhaiterait également renforcer son partenariat avec l'institut indien KPIT Technologies afin de créer sa propre équipe d'ingénierie logicielle. « Nous aimerions créer une équipe d'ingénierie logicielle composée de personnes internes et externes à l'entreprise », a expliqué Shinji Aoyama, vice-président exécutif de Honda, selon Nikkei. Honda travaillerait également avec Sony sur un nouveau véhicule électrique défini par logiciel.
Entre-temps, la rumeur indique que Toyota a lancé des programmes de recyclage et espère avoir 18 000 ingénieurs en logiciel à son service d'ici 2025. Ces travailleurs représenteraient actuellement la moitié des embauches en milieu de carrière, grâce à son unité de conduite autonome. Selon certains analystes, ces décisions reflètent la nature à forte intensité de main-d'œuvre du développement de logiciels. Selon eux la meilleure stratégie des constructeurs automobiles afin de rester compétitifs en matière de nouvelles technologies serait d'augmenter leurs effectifs. Les travailleurs impliqués dans la production et les ventes sont ciblés pour le recyclage.
Selon la rumeur, ces nouvelles politiques de Toyota et de Honda s'inscrivent dans le cadre d'une réorientation de la fabrication traditionnelle vers une activité axée sur les logiciels, comme celle de Tesla. Pour les constructeurs japonais, Tesla serait un modèle en matière d'augmentation de la rentabilité de la construction automobile. Le fabricant américain de véhicules électriques génèrerait cinq fois plus de bénéfices sur chaque voiture vendue que Toyota. Le but des constructeurs japonais est donc de s'inspirer de Tesla pour améliorer leur compétitivité, à travers le développement de logiciels, ce qui devrait leur permettre de le concurrencer plus tard.
En effet, il semble difficile pour les personnes non initiées de dire très exactement quel type d'entreprise est Tesla. L'entreprise tend à se comporter à la fois comme un constructeur automobile et une entreprise technologique. Il en ressort un modèle commercial assez peu commun dans lequel Tesla vend ses véhicules électriques aux consommateurs, mais également des logiciels (l'Autopilot et le Full Self-Driving) que l'entreprise qualifie de révolutionnaires. Même si les actionnaires de Tesla ont été obligés de rappeler cette année que l'entreprise est un constructeur automobile, ce modèle a fait de Tesla le constructeur automobile le plus précieux du monde.
Entre octobre 2021 et janvier 2022, la capitalisation boursière de Tesla s'est envolée et a franchi le cap des 1 200 milliards de dollars, ce qui était de très loin supérieur à la somme de la valeur boursière de tous les autres constructeurs automobiles réunis. Aujourd'hui, la capitalisation boursière de Tesla a perdu plus du double de sa valeur pour revenir à 630 milliards de dollars. Cette chute a été alimentée par la baisse de croissance économique à la sortie de la pandémie de la Covid-19, mais aussi par les ventes répétées d'actions du PDG Elon Musk pour financer son rachat de Twitter et enfin par les multiples procès visant Tesla pour marketing mensonger.
Nombreux sont ceux qui pensent que la force de Tesla réside dans le développement de ses logiciels. Tesla ne met pas à jour ses véhicules physiques aussi fréquemment que ses rivaux, mais il ajoute constamment de nouvelles fonctionnalités par le biais de mises à jour en direct pour ses conducteurs, pour les maintenir à jour et compétitifs de manière rentable. Mais ce comportement est décrié par les organismes de défenses des consommateurs et fait l'objet de plusieurs actions en justice. Selon les critiques, Tesla met en danger la vie de ses clients et celle des autres usagers de la route en déployant un logiciel incomplet et sujet à des bogues.
Par ailleurs, le développement de logiciels est un processus à forte intensité de main-d'œuvre, ce qui signifie que le nombre d'ingénieurs en logiciels peut déterminer la compétitivité d'un constructeur automobile. Selon les experts de l'industrie automobile, aujourd'hui, un véhicule peut être équipé de près de 100 unités de contrôle électronique, contre seulement quelques dizaines dans le passé, et nécessiter jusqu'à 100 millions de lignes de code. Les logiciels se sont avérés être un défi de taille pour les constructeurs automobiles traditionnels. Volvo et Volkswagen ont dû retarder le lancement de nouveaux véhicules en raison de bogues logiciels.
Les actionnaires de Volkswagen s'inquiètent de la capacité du constructeur à fournir ses propres logiciels. Pour l'instant, le constructeur allemand s'est résolu à lancer les nouveaux véhicules sur la base d'un logiciel plus ancien, afin de pouvoir continuer à produire de nouveaux véhicules. Selon certaines sources, les fabricants chinois de véhicules électriques auraient choisi de se concentrer sur le développement des produits plutôt que sur les logiciels. Pour réduire les délais, ils utiliseraient volontiers des systèmes d'exploitation ou des systèmes de conduite autonome développés par des entreprises informatiques locales telles que Huawei.
Les experts avertissent que les constructeurs automobiles japonais pourraient être confrontés à un goulot d'étranglement dans la recherche de talents en ingénierie logicielle. Dans le même temps, certains craignent qu'une adoption à grande échelle du modèle commercial de Tesla ne rende les véhicules moins sûrs. Les véhicules électriques de Tesla ne sont pas réputés pour leur sécurité et de nombreux accidents mortels impliquant l'Autopilot, le logiciel d'aide à la conduite de l'entreprise, ont eu lieu ces dernières années. L'option avancée de l'Autopilot, le Full Self-Driving, souffre en outre de certaines lacunes et fait l'objet de plusieurs plaintes.
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Envoyé par Ryu2000
