Blizzard congédie le responsable de WoW Classic après qu'il ait protesté contre une politique d'évaluation des employés
Pouvant leur empêcher d'obtenir des primes et des augmentations de salaires
Le 2023-01-24 19:47:07, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Un responsable de World of Warcraft Classic, Brian Birmingham, a été renvoyé de Blizzard. La raison du licenciement de Birmingham, selon un rapport, est son refus de participer à la politique de classement de Blizzard, qui oblige les managers à attribuer de faibles notes de performance à un certain nombre d'employés pour respecter un quota. Brian Birmingham a refusé de donner une mauvaise évaluation à un employé qui, selon lui, ne la méritait pas. Les travailleurs qui sont évalués de façon négative peuvent ainsi ne pas obtenir certaines primes, ne pas avoir d'augmentation de salaire voire ne pas être promus à des postes plus importants.
Brian Birmingham (ingénieur technique chez Blizzard depuis 2006, ayant travaillé sur nombre de jeux du studio) a confirmé son départ de Blizzard, en protestation contre les pratiques managériales que lui imposait sa direction.
Les évaluations professionnelles sont évidemment une pratique courante, mais au sein d'Activision Blizzard, l’ingénieur avait manifestement obligation d’infliger un certain quota d'évaluations négatives (à au moins 5% de ses subordonnés). Bloomberg, qui rapporte l'affaire, nous explique qu'en 2021, Blizzard a mis en place un système de Stack Ranking dans lequel les employés sont classés sur une courbe en cloche et les managers doivent donner des notes basses à un certain pourcentage du personnel, selon des personnes familières avec le changement qui a demandé à ne pas être nommé pour discuter d'une affaire privée. On s'attendait à ce que les managers accordent un statut de « développement médiocre » à environ 5% des employés de leurs équipes, ce qui réduirait leur prime de partage des bénéfices et pourrait les empêcher de recevoir des augmentations ou des promotions dans un proche avenir à Irvine, en Californie.
Selon les cadres de l’entreprise, la pratique aurait vocation à identifier les maillons faibles à faire progresser et à motiver les salariés, qui redoubleraient d’efforts pour ne pas être parmi les plus mal notés. À l’inverse, Brian Birmingham était manifestement mal à l’aise avec ce système d’évaluations négatives et le jugeait surtout inefficace.
N'étant pas en accord avec cette politique, Brian Birmingham a préféré refuser de s'y soumettre en expliquant au service des ressources humaines que « ce type de politique encourage la concurrence entre les employés, le sabotage du travail des uns et des autres, le désir des gens de trouver des équipes peu performantes dans lesquelles ils peuvent être l'employé le plus performant, et finalement érode la confiance et détruit la créativité. »
À la suite de cette déclaration, il aurait émis le souhait de ne plus travailler jusqu'à ce que ce système soit revu. C'est notamment cette décision qui lui aurait valu d'être licencié par Blizzard quelque temps plus tard : « si cette pratique peut être abandonnée, peut-être que mon Blizzard pourra être sauvé, et dans ces conditions, j’adorerais continuer à travailler ici ; si cette pratique ne peut pas être abandonnée, alors le Blizzard Entertainment où je veux travailler n’existe plus et dans ce cas, il faudra que je trouve un autre lieu où travailler ».
Bloomberg a partagé les courriels de Brian Birmingham dans lequel il explique sa frustration envers le système d'évaluation actuel. Si l'intéressé dit ne pas les avoir transmis au site d'information, précisant qu’il n’avait pas l’intention de rendre l’affaire publique tout en soulignant ne pas être la source anonyme de Bloomberg ayant révélé l’affaire, il a profité du fait que l'affaire est déjà publique pour donner des précisions sur l'affaire.
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">I wasn't intending to make this public, but apparently its in the news already, so I'd at least like to set the record straight. I am no longer an employee of Blizzard Entertainment, though I would return if allowed to, so that I could fight the stack-ranking policy from inside.</p>— Brian Birmingham💙 (@BrianBirming) <a href="https://twitter.com/BrianBirming/status/1617688536983175168?ref_src=twsrc%5Etfw">January 24, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]
Ci-dessous, les informations qu'il a communiquées sur un fil de discussion sur son compte Twitter :
Envoyé par Brian Birmingham
Les développeurs prennent la parole pour le soutenir
Hier, le 23 janvier, Bloomberg a annoncé que le leader de World of Warcraft Classic, Brian Birmingham, avait été renvoyé de Blizzard. La raison du licenciement de Birmingham, selon le rapport, était le refus de participer à la politique de classement des piles de Blizzard, qui oblige les managers à attribuer de faibles notes de performance à un certain nombre d'employés pour respecter un quota.
Aujourd'hui, le 24 janvier, Birmingham a confirmé la nouvelle via son compte Twitter personnel, dans un fil de discussion où il donne plus de détails. Birmingham affirme que la politique de Stack Ranking provient en fait d'ABK, la société mère d'Activision Blizzard, et bien que les développeurs de Blizzard aient fortement repoussé la politique en 2021, la société mère l'a quand même poursuivie.
Le licenciement de Birmingham a été accueilli avec le soutien d'autres anciens développeurs de Blizzard, dont Valentine Powell. Powell utilise son compte Twitter personnel pour dénoncer la politique de classement des piles d'ABK, déclarant qu'elle est « fondamentalement préjudiciable à la constitution d'équipes ».
Depuis le tweet de Birmingham plus tôt dans la journée, des dizaines d'autres développeurs de l'industrie du jeu ont apporté leur soutien à l'ancien de Blizzard. L'ancien de Respawn Patrick Wren, la directrice de Thirsty Suitors Chandana Ekanayake et la directrice des relations publiques de Baldur's Gate 3 Molly Carroll font partie de ceux qui s'expriment en faveur de Birmingham et contre la politique de Stack Ranking.
Bien que Birmingham exprime le désir de revenir à Blizzard et de protester contre la politique de classement des piles d'ABK depuis le studio, il n'est pas clair si cela pourrait éventuellement se produire.
Source : Birmingham
Et vous ?
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Brian Birmingham (ingénieur technique chez Blizzard depuis 2006, ayant travaillé sur nombre de jeux du studio) a confirmé son départ de Blizzard, en protestation contre les pratiques managériales que lui imposait sa direction.
Les évaluations professionnelles sont évidemment une pratique courante, mais au sein d'Activision Blizzard, l’ingénieur avait manifestement obligation d’infliger un certain quota d'évaluations négatives (à au moins 5% de ses subordonnés). Bloomberg, qui rapporte l'affaire, nous explique qu'en 2021, Blizzard a mis en place un système de Stack Ranking dans lequel les employés sont classés sur une courbe en cloche et les managers doivent donner des notes basses à un certain pourcentage du personnel, selon des personnes familières avec le changement qui a demandé à ne pas être nommé pour discuter d'une affaire privée. On s'attendait à ce que les managers accordent un statut de « développement médiocre » à environ 5% des employés de leurs équipes, ce qui réduirait leur prime de partage des bénéfices et pourrait les empêcher de recevoir des augmentations ou des promotions dans un proche avenir à Irvine, en Californie.
Selon les cadres de l’entreprise, la pratique aurait vocation à identifier les maillons faibles à faire progresser et à motiver les salariés, qui redoubleraient d’efforts pour ne pas être parmi les plus mal notés. À l’inverse, Brian Birmingham était manifestement mal à l’aise avec ce système d’évaluations négatives et le jugeait surtout inefficace.
N'étant pas en accord avec cette politique, Brian Birmingham a préféré refuser de s'y soumettre en expliquant au service des ressources humaines que « ce type de politique encourage la concurrence entre les employés, le sabotage du travail des uns et des autres, le désir des gens de trouver des équipes peu performantes dans lesquelles ils peuvent être l'employé le plus performant, et finalement érode la confiance et détruit la créativité. »
À la suite de cette déclaration, il aurait émis le souhait de ne plus travailler jusqu'à ce que ce système soit revu. C'est notamment cette décision qui lui aurait valu d'être licencié par Blizzard quelque temps plus tard : « si cette pratique peut être abandonnée, peut-être que mon Blizzard pourra être sauvé, et dans ces conditions, j’adorerais continuer à travailler ici ; si cette pratique ne peut pas être abandonnée, alors le Blizzard Entertainment où je veux travailler n’existe plus et dans ce cas, il faudra que je trouve un autre lieu où travailler ».
Bloomberg a partagé les courriels de Brian Birmingham dans lequel il explique sa frustration envers le système d'évaluation actuel. Si l'intéressé dit ne pas les avoir transmis au site d'information, précisant qu’il n’avait pas l’intention de rendre l’affaire publique tout en soulignant ne pas être la source anonyme de Bloomberg ayant révélé l’affaire, il a profité du fait que l'affaire est déjà publique pour donner des précisions sur l'affaire.
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">I wasn't intending to make this public, but apparently its in the news already, so I'd at least like to set the record straight. I am no longer an employee of Blizzard Entertainment, though I would return if allowed to, so that I could fight the stack-ranking policy from inside.</p>— Brian Birmingham💙 (@BrianBirming) <a href="https://twitter.com/BrianBirming/status/1617688536983175168?ref_src=twsrc%5Etfw">January 24, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]
Ci-dessous, les informations qu'il a communiquées sur un fil de discussion sur son compte Twitter :
Hier, le 23 janvier, Bloomberg a annoncé que le leader de World of Warcraft Classic, Brian Birmingham, avait été renvoyé de Blizzard. La raison du licenciement de Birmingham, selon le rapport, était le refus de participer à la politique de classement des piles de Blizzard, qui oblige les managers à attribuer de faibles notes de performance à un certain nombre d'employés pour respecter un quota.
Aujourd'hui, le 24 janvier, Birmingham a confirmé la nouvelle via son compte Twitter personnel, dans un fil de discussion où il donne plus de détails. Birmingham affirme que la politique de Stack Ranking provient en fait d'ABK, la société mère d'Activision Blizzard, et bien que les développeurs de Blizzard aient fortement repoussé la politique en 2021, la société mère l'a quand même poursuivie.
Le licenciement de Birmingham a été accueilli avec le soutien d'autres anciens développeurs de Blizzard, dont Valentine Powell. Powell utilise son compte Twitter personnel pour dénoncer la politique de classement des piles d'ABK, déclarant qu'elle est « fondamentalement préjudiciable à la constitution d'équipes ».
Depuis le tweet de Birmingham plus tôt dans la journée, des dizaines d'autres développeurs de l'industrie du jeu ont apporté leur soutien à l'ancien de Blizzard. L'ancien de Respawn Patrick Wren, la directrice de Thirsty Suitors Chandana Ekanayake et la directrice des relations publiques de Baldur's Gate 3 Molly Carroll font partie de ceux qui s'expriment en faveur de Birmingham et contre la politique de Stack Ranking.
Bien que Birmingham exprime le désir de revenir à Blizzard et de protester contre la politique de classement des piles d'ABK depuis le studio, il n'est pas clair si cela pourrait éventuellement se produire.
Source : Birmingham
Et vous ?
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totozorMembre expertCe système de note ou plutôt de classement n'est pas si rare, j'en ai croisé quelques uns qui étaient présenté de façon un peu plus subtile.
Cette recherche d'évaluation des gens est nauséabonde sans mise en contexte est nauséabonde et empêche de gérer leurs équipes de façon intelligente.
J'ai géré une équipe pendant 2 ans et demi, j'ai du changer deux fois de méthode de gestion parce que des éléments moteurs ont été désavantagés parce que mes chefs ont utilisés des méthodes d'évaluation pas pertinentes sans me consulter.
L'un a risqué d'être licencié parce que son "score de compétence" était trop faible alors qu'il était le seul à détenir une compétence clé. Je ne sais même pas comment mes chef connaissaient ce fichier. (PS : sur la fiche de compétence du gars, il y avait écrit en rouge et en plus gros que son nom "compétence clé" et la somme des score n'existait pas parce qu'elle n'était pas pertinente)
L'autre s'est fait refusé une augmentation parce qu'il était "moins productif" que ses collègues, il avait plus d'expérience que les autres et récupérait souvent les sujets les plus compliqué et servait de double check à notre place régulièrement.
Les discussions avec mes chefs à la suite de ces évènements ont aussi été le déclencheur du fait qu'ils me démissionnent et un facteur de pression pour mon successeur "Totozor était un con, ne suit pas sa voie où ta destination sera la sienne : la porte"
Vive le monde de la sous traitance et pas que.le 25/01/2023 à 8:03 -
daerlnaxeMembre éprouvéFranchement pour moi ça fait longtemps que ce n'est plus Blizzard, ni même Activision. Il n'y a que le nom qui reste.le 24/01/2023 à 22:03
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Prox_13Membre éprouvéUn bon résumé pour dire que l'idée n'est pas idiote, mais dangereuse si mal appliquée. J'ose espérer que si un responsable de Blizzard qui est employé depuis 2006 bloque sur la méthodologie des évaluations, c'est bien qu'il y a un problème sur ces évaluations.
D'autant plus que Classic a été un franc succès pendant ces dernières années, et a dû sauver une bonne partie du chiffre d'affaires de WoW pour 2021-22.le 25/01/2023 à 10:59