Elon Musk vient d’afficher un positionnement rude envers ses employés lancés sur la formule télétravail. Le CEO de Tesla confirme un courriel interne à l’endroit de ses employés dans lequel il déclare que le travail à distance n’est plus admissible sauf pour des cas particuliers. La nouvelle arrive dans un contexte où de grosses entreprises comme Apple avec une position rigide en matière de télétravail font face à des mouvements d’humeur de leurs employés et même à des démissions.
Dans un courriel en interne qui a fait l’objet de fuite le CEO de Tesla déclare que « le travail à distance n’est plus admissible » et que les employés « doivent passer un minimum de 40 heures par semaine au bureau. »
Interrogé sur le dit contenu il en a confirmé l’authenticité en affirmant que « les employés qui ne s’aligneront pas peuvent déjà penser à aller chercher du travail ailleurs. » Elon Musk évoque sa présence permanente dans les usines de Tesla (à laquelle il attribue la survie de l’entreprise) comme justificatif à son positionnement.
La situation n’est pas sans faire penser au cas Apple quand on sait que l’entreprise a également une position dure vis-à-vis du travail à distance. Apple applique sa nouvelle politique de travail hybride depuis le 23 mai : trois jours de travail obligatoires au bureau et deux jours de travail depuis le domicile, entrecoupés par un jour au bureau, soit un total de 4 semaines de travail à distance maximum sur une année. Au cours du mois d’avril 2022, l’on en était au stade de commentaires faisant état de ce que les employés du géant technologique américain sont remontés contre cette approche. En mai, c’est dans une lettre ouverte aux dirigeants de l’entreprise qu’ils l’ont fait savoir :
« Chère équipe de direction,
Nous avons une longue relation avec Apple. En fait, avant même de passer des années, parfois des décennies, à travailler chez Apple, beaucoup d'entre nous étaient des clients fidèles d'Apple. Nous avons grandi avec Apple, nous avons parlé d'Apple à nos amis et à nos familles, nous avons rêvé de rejoindre un jour Apple. Puis, un jour, nous l'avons fait. Apple a grandi à travers nous. Comme vous, beaucoup d'entre nous étaient présents lors de l'expérience de mort imminente d'Apple. Nous sommes toujours là, maintenant qu'Apple est l'entreprise la plus précieuse du monde. Aujourd'hui, grâce à votre leadership et à nos idées, nous continuons à servir tous nos clients et à essayer de surprendre et d'enchanter les gens avec nos produits. Mais notre vision de l'avenir du travail s'éloigne de plus en plus de celle de l'équipe dirigeante.
Nous avons voulu consigner certaines de nos réflexions sur le retour au bureau afin que vous puissiez mieux comprendre pourquoi nous ne croyons pas au projet pilote de travail hybride. Vous avez caractérisé la décision concernant le projet pilote de travail hybride comme étant une combinaison du "besoin de communier en personne" et de la valeur du travail flexible. Mais en réalité, il ne reconnaît pas le travail flexible et est uniquement motivé par la peur. Peur de l'avenir du travail, peur de l'autonomie des travailleurs, peur de perdre le contrôle.
Le tableau se présente dans un contexte où des employés sont prêts à poser leurs démissions si leur entreprise ne leur offre pas de flexibilité conséquente en matière de travail à distance. Des vagues de démission sont à prévoir pour certains employés d’Apple. À l’échelle mondiale, 64 % d’un échantillon de 32 000 travailleurs disséminés dans divers pays envisagent de démissionner si on leur demande de retourner au bureau à temps plein. 52 % des employés au sein cet échantillon mondial envisagent d’accepter une baisse de salaire pour éviter de retourner au bureau à temps plein.
Ce sondage fait suite à celui de GoodHire qui révèle que les travailleurs des États-Unis seraient prêts à renoncer à beaucoup de choses pour demeurer sur la formule travail à distance. De l'enquête de GoodHire, il ressort que plus des deux tiers (68 %) choisiraient le travail à distance plutôt que le travail dans un bureau. 61 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles seraient prêtes à accepter une baisse de salaire en échange de la possibilité de travailler à domicile de façon permanente. Certains ont même suggéré qu'ils sacrifieraient jusqu'à 50 % de leur salaire actuel pour le faire. Néanmoins, le lot le plus important s’est positionné pour une baisse de salaire maximale de 10 %.
Les salaires ne sont pas la seule chose à laquelle les employés sont prêts à renoncer en échange du travail à distance. 70 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles renonceraient à des avantages tels qu'une assurance maladie, dentaire ou visuelle, des congés payés, des abonnements à des salles de sport, etc.
45 % des participants à l'enquête ont déclaré qu'ils quitteraient immédiatement leur emploi ou commenceraient à chercher un nouvel emploi à distance s'ils étaient contraints par leur employeur à retourner au bureau à plein temps.
Grosso modo, les participants au sondage ont fait montre d’une envie de demeurer en télétravail de façon permanente ou au moins sur l’approche mixte après la pandémie.
Et vous ?
Que pensez-vous de ces tendances ? Sont-elles cohérentes avec la réalité dont vous êtes au fait ?
Êtes-vous en télétravail ? Accepteriez-vous une diminution de votre salaire pour y rester après la pandémie ? Que pensez-vous de l’approche travail à distance de façon générale ?
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Elon Musk confirme l'authenticité d'un courrier en interne dans lequel il déclare que le télétravail n'est plus admissible à Tesla
Alors que les employés sur la formule ne veulent plus du bureau
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Le , par Patrick Ruiz
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