La manœuvre (la surveillance active des activités en ligne mise en place par les employeurs) est destinée à s’assurer que ces employés sont bien assis devant leur ordinateur à faire le boulot pour lequel ils sont payés, en cette période de pandémie qui a commencé par forcer la plus grosse expérience de travail à domicile en Chine, avant qu’elle ne s’étende au reste du monde. C’est l’équation de la stimulation de la productivité des travailleurs ; certaines entreprises la résolvent en s’appuyant sur des outils de travail collaboratifs comme Sneek qui leur permettent de photographier leurs employés toutes les 5 minutes grâce à un service vidéo en continu.
L'interface du logiciel permet à l'employeur de disposer d'un "mur de visages" (pour chaque bureau), qui reste actif tout au long de la journée de travail et présente des photos des travailleurs prises par leur ordinateur portable toutes les une à cinq minutes. En fait, ce qu’il faut dire est que l’application permet aux employés de régler leur webcam pour qu’elle les photographie de façon automatique toutes les une à cinq minutes, selon la fréquence à laquelle leur patron l’exige. En sus, l’employeur peut lancer un appel vidéo en direct avec un travailleur en cliquant sur sa photo, ce, même si ce dernier n’a pas accepté. C’est un paramètre par défaut du logiciel qui peut être modifié pour conditionner la réception de l’appel à une action manuelle, à condition que cela fasse partie des règles que l’employeur approuve.
Le tableau mis en avant par les internautes chinois s’inscrit dans cette suite. Le système, conçu par Sangfor Technologies, peut par exemple vérifier si les travailleurs consultent des sites de recherche d'emploi et combien de temps ils y passent. Le système de Sangfor a fait l'objet de discussions au cours du week-end lorsqu'un utilisateur anonyme des médias sociaux a affirmé avoir été licencié parce que son patron savait qu'il avait déposé des candidatures pour d'autres emplois. « Même si un employé utilise son smartphone en empruntant le Wifi de sa boîte, il est sous cette surveillance », commente un internaute.
Sangfor Technologies a été fondée en 2000. Selon le cabinet d'analyse de données commerciales Qichacha, l'entreprise a déposé un brevet en 2018 pour un système qui calcule le risque de démission perçu par les employés. Pour ce faire, le système passe au peigne fin l'activité de navigation en ligne d'un employé. Selon le site officiel de Sangfor, l'entreprise compte plus de 100 000 clients, dont des services gouvernementaux tels que l'administration fiscale nationale. Parmi les clients du secteur privé de la société figurent des géants de la technologie tels qu'Alibaba et Bytedance.
Sources : sangfor, sohu, weibo
Et vous ?
Les entreprises de votre pays font-elles usage de systèmes de surveillance du genre proposé par sangfor ?
Que pensez-vous d’un tel degré d’intrusion dans la sphère privée des employés ?
Y a-t-il une certaine pertinence pour les employeurs à faire usage de tels outils ?
Selon vous, sur quels critères doit-on s’appuyer pour juger de la productivité d’un travailleur de la filière programmation informatique en particulier ?
Accepteriez-vous de travailler en étant surveillé de façon aussi active ?
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