Des courriels internes montrent que des cadres d'IBM qualifient les travailleurs âgés de bébés dinosaures et discutent de plans visant à les pousser hors des bureaux de l’entreprise ou si l’on veut à en faire « une espèce disparue. » Les contenus ont fait l’objet de publication dans le cadre d’un procès pour discrimination fondée sur l’âge. Ils font suite à des sorties de l’entreprise qui se défend de laisser cours à de telles pratiques en son sein. Le tableau suscite de vives réactions des professionnels de l’IT dont des sondages révèlent leur crainte de perdre leur travail en raison de la discrimination basée sur l’âge.
Les documents déposés révèlent des échanges montrant une animosité à l'encontre des employés plus âgés de la part de hauts responsables de l'entreprise. Le rapport affirme que la chaîne de courriels contenait un plan pour « accélérer le changement en invitant les bébés dinosaures à partir et à les transformer en une espèce éteinte. » Les mêmes responsables de la société se sont en sus plaints de ce que la « main-d'œuvre d’IBM date » et qu’elle doit changer tout en mettant en avant leur frustration de voir IBM employer une part beaucoup plus faible de personnes nées entre 190 et 1990 dans sa main-d'œuvre qu'un concurrent.
En septembre 2018, une vaste enquête a mis en lumière les abus présumés de la discrimination fondée sur l'âge au sein de l'industrie technologique. Le rapport avait fait état de ce que IBM a licencié environ 20 000 employés américains âgés de plus de 40 ans, ce qui représente environ 60 % du total de ses suppressions d'emplois aux États-Unis pendant la période en question. L'enquête a porté sur des témoignages recueillis auprès de plus de 1100 anciens employés d'IBM. Shannon Liss-Riordan a intenté une action collective devant le tribunal fédéral de Manhattan au nom de trois anciens employés d'IBM qui affirment que l'entreprise technologique les a discriminés en raison de leur âge lorsqu'elle les a licenciés.
L’entreprise continue de se défendre de « pratiquer une discrimination systématique fondée sur l'âge » et pointe plutôt l’évolution des conditions commerciales comme raison des licenciements. En effet, Google a déboursé 11 millions de dollars pour un procès pour discrimination à l’égard d’employés plus âgés. C’est la voie de sortie pour laquelle la firme de Mountain View avait opté pour mettre fin à une poursuite fédérale intentée contre elle il y a plusieurs années pour discrimination à l'égard des demandeurs d'emploi plus âgés. L’entente équivalait à un paiement moyen de plus de 35 000 dollars pour 227 demandeurs d’emploi qui avaient participé au recours collectif. Cheryl Fillekes, une Américaine ingénieure en logiciel, victime de la politique de recrutement du géant de la Silicon Valley était a l’origine de l’action en justice.
Source : plainte
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Des cadres d'IBM qualifient les travailleurs âgés de bébés dinosaures à pousser hors des bureaux
Dans des courriels internes publiés dans le cadre d'un procès pour discrimination fondée sur l'âge
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Le , par Patrick Ruiz
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