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Amazon aurait licencié illégalement deux employés qui réclamaient des mesures en faveur du climat,
Et de meilleures conditions de travail

Le , par Bruno

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L'année dernière, Amazon a licencié Emily Cunningham et Maren Costa, deux employés qui avaient critiqué l'entreprise. Les employés avaient publiquement demandé à l'entreprise de faire davantage pour réduire son empreinte carbone et avaient fait circuler une pétition parmi les employés d'Amazon en faveur d'une meilleure rémunération et d'un soutien aux travailleurs des entrepôts. Au terme de l’enquête menée par le National Labor Relations Board, ou NLRB, l’organisation a estimé qu'Amazon avait agi de manière illégale en les licenciant.

Cette décision intervient à un moment délicat pour Amazon, qui attend l'issue du vote des travailleurs de Bessemer, en Alabama, sur la question de savoir s'il faut faire de leur entrepôt la première installation syndiquée de la société dans le pays. Cunningham et Costa, qui se sont fait connaître pour avoir poussé l'entreprise à en faire plus en matière de changement climatique, ont remis en question il y a environ un an les protocoles de sécurité d'Amazon durant la pandémie et se sont efforcés de collecter des fonds pour le personnel de l'entrepôt qui risquait de contracter le COVID-19.


Emily Cunningham, à gauche, et Maren Costa devant le siège d'Amazon à Seattle, quatre mois avant que la société ne les licencie en avril dernier

Avec une poignée d'autres employés, elles ont rallié d'autres personnes à la cause. Le 20 septembre 2018, des milliers d'employés ont débrayé pour protester contre les politiques climatiques de l'entreprise. Des avocats ont dit à Cunningham, Costa et d'autres qu'en s'exprimant, ils avaient violé les politiques de l'entreprise qui limitent les employés à parler d'Amazon publiquement. Le groupe a finalement rédigé une lettre ouverte, signée par plus de 8 700 travailleurs d'Amazon, adressée au PDG Jeff Bezos et au conseil d'administration.

L'entreprise a été frappée par des grèves et d'autres actions en Europe. Aux États-Unis, elle est confrontée à sa première campagne syndicale officielle depuis 2014. « C'est une victoire morale et cela montre vraiment que nous sommes du bon côté de l'histoire et du bon côté de la loi », a déclaré Cunningham à la presse. Dans un communiqué, Amazon a déclaré qu'elle soutenait le droit des travailleurs de critiquer les conditions de travail, mais que cela ne permettait pas au personnel d'enfreindre les règles légales. « Nous avons licencié ces employés non pas pour avoir parlé publiquement des conditions de travail, de la sécurité ou des mesures en faveur du climat, mais plutôt pour avoir enfreint à plusieurs reprises les politiques internes », a déclaré Amazon. Marc Perrone, président international du syndicat UFCW, dont l'unité locale a participé au dépôt de l'accusation, a déclaré dans un communiqué : « Ce jour nous rappelle qu'Amazon est prêt à enfreindre la loi pour faire taire ses propres travailleurs qui s'expriment ».

Nombreuses sont les publications qui font état de ce que le géant du commerce en ligne fait usage de : logiciels de navigation, bracelets, caméras thermiques, caméras de sécurité, enregistrements. Chez Amazon, on se justifie en arguant qu’il s’agit de dispositifs destinés à encadrer la productivité des employés : « Les performances des employés sont mesurées et évaluées sur une longue période, car nous savons que divers facteurs peuvent avoir un impact sur la capacité à répondre aux attentes d'un jour ou d’une heure donnée. Nous soutenons les personnes qui ne sont pas performantes au niveau attendu grâce à un accompagnement spécifique pour les aider à s'améliorer. »

Cependant, certains employés d’Amazon ne voient pas les choses de la même manière. En début d’année, plus précisément en février, ces employés ont entamé un vote historique pour s'ouvrir la porte de la syndicalisation contre laquelle l'entreprise déploie des moyens IT. Ce dernier est également susceptible de décider si un entrepôt situé en Alabama devient le premier de l'entreprise à voir son personnel se regrouper en syndicats aux États-Unis. Des bulletins de vote avaient été distribués à plus de 5800 travailleurs de l'entrepôt de Bessemer pour leur demander s'ils souhaitent adhérer au Retail Wholesale and Department Store Union (RWDSU). L'élection qui a marqué le premier vote syndical dans un entrepôt du géant du commerce en ligne depuis qu'un groupe de techniciens du Delaware avait voté contre la syndicalisation en 2014, s’était déroulée jusqu'au 29 mars.

« Le fait d'avoir un syndicat chez Amazon nous donnerait le droit de négocier de façon collective nos conditions de travail, notamment sur des points tels que les normes de sécurité, la formation, les pauses, les salaires, les avantages sociaux et d'autres questions importantes qui amélioreraient notre lieu de travail. Amazon aborde parfois des problèmes au travail, mais tout cela est temporaire. Un contrat syndical est écrit, négocié et Amazon doit légalement suivre les directives et il existe des mécanismes pour les tenir légalement responsables devant nous en tant que travailleurs. Il n'y a pas d'autre moyen d'avoir ce type de relation avec Amazon que d'avoir un syndicat », lit-on sur le site dédié à la cause.

Le mois dernier, des « faux » comptes prétendant être des travailleurs d'Amazon ont fait l'éloge de leurs conditions de travail sur Twitter pour encourager les employés à ne pas voter pour la syndicalisation. Twitter a maintenant suspendu de nombreux comptes et Amazon a confirmé qu'au moins un était faux. La plupart des comptes ont été créés il y a à peine quelques jours, souvent avec seulement quelques tweets, tous liés à Amazon. « Ce qui me dérange le plus dans les syndicats, c'est qu'il n'y a pas de possibilité de se retirer des cotisations », a tweeté un utilisateur sous le pseudonyme @AmazonFCDarla, malgré une loi de l'État de l'Alabama qui l'empêche. « Amazon prend grand soin de moi », a-t-elle ajouté.

Des utilisateurs ont mis en lumière ces faux comptes. Comme Karen Weise du New York Times qui a remarqué que certains de ces profils faisant les louanges d'Amazon avaient tout à coup changé de pseudonyme : « C'est tellement génial. Vous vous souvenez de ces très vrais travailleurs d'Amazon qui tweetaient de belles choses sur leur travail là-bas ? Eh bien, Leo est maintenant Ciera, Michelle est maintenant Sarah, Rick est maintenant James, etc. »

De nombreux comptes impliqués utilisaient le descripteur @AmazonFC suivi d'un prénom. Un porte-parole d'Amazon a déclaré que Darla un autre faux compte n'était pas une ambassadrice officielle, mais n'a pas répondu à la demande de clarification des médias sur plusieurs autres comptes. « Il semble que ce soit un faux compte qui enfreint les conditions de Twitter », avait déclaré le porte-parole. « Nous avons demandé à Twitter d'enquêter et de prendre les mesures appropriées ».

Le leader mondial du e-commerce a la réputation de réagir de manière agressive à l'activisme des travailleurs et d'interdire à son personnel de parler publiquement de l'entreprise. Selon les dossiers en ligne, au cours de ces derniers mois, le National Labor Relations Board a reçu plus d'une douzaine de plaintes alléguant des représailles injustes de la part d'Amazon à l'encontre du personnel. Les responsables examinent ces cas pour voir si elles méritent une enquête consolidée sur les pratiques de l'entreprise.

En général, les plaintes de la NLRB sont traitées dans chacun de ses 26 bureaux régionaux. Mais le nombre important de plaintes déposées contre Amazon incite l'agence à envisager une enquête nationale sur les pratiques de l'entreprise.

Et vous ?

Que pensez-vous de ce licenciement ?

Quelles sont selon-vous, les actions qui pourraient inciter les entreprises à adopter des mesures en faveur du climat ?

Voir aussi :

Amazon a fait de Jeff Bezos l'homme le plus riche du monde, mais pourquoi maltraite-t-elle autant ses salariés, victimes d'accident de travail ?

Des « faux » comptes prétendant être des travailleurs d'Amazon ont fait l'éloge de leurs conditions de travail sur Twitter, pour encourager les employés à ne pas voter pour la syndicalisation

Les employés d'Amazon entament un vote historique pour s'ouvrir la porte de la syndicalisation contre laquelle l'entreprise déploie des moyens IT, une première sur toute l'étendue des USA

Amazon « en désaccord » avec la décision du tribunal judiciaire qui ordonne à Amazon France, de se limiter à la livraison des « marchandises essentielles »

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