La pandémie du Covid-19 a déclenché la plus grande expérience de télétravail jamais observé dans le monde en moins de 6 mois. Mais était-ce juste une solution temporaire à la mesure du confinement ? Eh bien, ça en a tout l’air en France. Selon un sondage de YouGov, et dont les résultats ont été relayés par le média LesEchos, la proportion de télétravailleurs baisse très rapidement dans l’Hexagone. Il est passé de 27 % pendant le confinement à seulement 15 % après le déconfinement. L'enquête révèle que cette baisse est plus importante que celle observée au Royaume-Uni.
Plusieurs études menées récemment ont montré que de plus en plus de personnes souhaitent continuer à exercer en télétravail, même après le passage du Covid-19. En France, presque deux travailleurs sur trois veulent davantage travailler à distance après la crise. Cela dit, la situation après le déconfinement révèle que les entreprises ne sont pas encore prédisposées à permettre à leurs employés de travailler en permanence à la maison, et ce même si leur poste le permettait. YouGov a mené un sondage auprès de 4000 personnes en France et au Royaume-Uni, dont les résultats démontrent les faits.
Du côté de la France, les résultats ont révélé que parmi les personnes en situation d’emploi (ni au chômage, ni en études, ni à la retraite) et ayant continué à travailler pendant le confinement, 27 % d’entre eux exerçaient en télétravail. Trois mois après le déconfinement, ce pourcentage a connu une baisse de plus de 10 %, il n’y a que 15 % d’entre eux qui sont encore en télétravail au mois d’août. Selon l’analyse effectuée par le cabinet d’étude de marché, cela constitue une chute importante comparativement au Royaume-Uni, où les choses vont un peu plus lentement.
En effet, au Royaume-Uni, environ 35 % d’actifs ont indiqué qu’ils exerçaient en télétravail pendant la période du confinement. Bien qu’on ait aussi observé une baisse depuis le début déconfinement, la proportion de télétravailleurs dans le pays est nettement supérieure à celle de la France, soit 29 %. En outre, c’est en France que le retour aux vieilles habitudes de travail a été le plus rapide. L’enquête a révélé que les cas de télétravail ont chuté de 44 % en France contre 18 % au Royaume-Uni. Dans les villes, c’est Paris qui a connu la chute la plus brutale du taux de télétravailleurs.
En trois mois, le taux de travailleurs à domicile est de passer de 45 % pendant le confinement à 22 % au mois d’août. La baisse a été pareille dans la région francilienne, où ce taux est passé de 39 % à 14 %. Par ailleurs, ces résultats montrent que les gens retournent au bureau malgré l’apparition sans cesse de nouveaux cas de contamination au Covid-19. Santé publique France a d’ailleurs commencé à alerter dès la fin juillet sur l'augmentation des contaminations. Le ministre du Travail, Élisabeth Borne a aussi appelé à mettre en place le télétravail chaque fois que c'est possible.
« La baisse s'explique par la conjonction de deux facteurs », analyse Mathias Matallah, partenaire français de Yougov et président fondateur du cabinet Medecine4I. Les trois quarts des personnes déjà en télétravail y ont mis fin avec le déconfinement. « Dans le même temps, les personnes sorties du chômage partiel ne sont passées au télétravail qu'à hauteur de 11 % au niveau national et de 20 % en Ile-de-France », souligne-t-il. Matallah a également confié qu’il est fort probable que le gouvernement se retrouve dans une impasse à la rentrée scolaire.
L’écart avec la situation au Royaume-Uni s’explique par le poids du secteur financier britannique qui a 2 millions d’emplois, avec majoritairement des emplois qu’on peut exercer à distance. De plus, il n’y a pas eu de favoritisme pour les salariés fragiles. « Le télétravail dépend de considérations bien davantage liées au niveau de qualification du salarié ou au type de structure dans lequel il travaille qu'à son état de santé personnel et à la nécessité d'éviter au maximum les interactions sociales », a déclaré Damien Philippot, consultant pour Medecine4I.
Ainsi, YouGov révèle que les facteurs de risques n’ont pas été pris en compte. Les travailleurs fragiles n’ont pas été dispensés de se rendre sur leur lieu de travail lors du pic épidémique. Par exemple, 24 % des salariés obèses avec un indice de masse corporelle supérieur à 30 ont dû se rendre au travail sur place pendant le confinement. Le rapport a toutefois révélé que les travailleurs ayant déclaré appartenir à une population « à risque » ont été moins présents sur site (17 %, contre une moyenne de 23 % pour l'ensemble des salariés). En ce qui concerne les salariés en affection longue durée (cancer, diabètes, etc.), seulement 22 % travaillaient à domicile.
Source : YouGov
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Le , par Bill Fassinou
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