Layoffs.fyi, un site qui suit de tous les licenciements de startups technologiques depuis que le coronavirus a été déclaré pandémie, publie ce jour que 477 startups ont licencié près de 61 357 employés depuis le 11 mars. Layoffs.fyi note que près de 30 % des licenciements proviennent d'entreprises de technologie cotées en bourse, 85 % de ces entreprises ne sont pas rentables. Cela inclut des noms familiers tels que Uber, Lyft, Casper, Eventbrite, etc.
Les effets directs ou non du COVID-19 sur l’économie sont incontestablement profonds et considérables, et cela a sans doute impacté sévèrement la sécurité de l’emploi dans presque tous les domaines. C’est non seulement une question de financement, et l’on peut même dire que plusieurs pays ont déjà pris des mesures économiques accordant des crédits spécifiques aux entreprises pour leur permettre de faire face à cette crise. Il s’avère que le facteur « humain », avec sa forte vulnérabilité au virus de cette épidémie, constitue l’élément principal qui bouleverse le monde des affaires actuellement ; autrement dit, l’emploi est durement affecté par cette crise.
En ce qui concerne les licenciements provenant d'entreprises technologiques, les 85 % qui ne sont pas rentables sont toutefois des entreprises cotées en bourse. Elles sont peut-être peu stables financièrement pour faire face à la crise économique due au covid-19. C'est peut-être aussi dû à l'automatisation des entreprises qui s'est accélérée à cause des mesures de distanciation sociales. En mars dernier, un sondage du cabinet anglais Ernst & Young (EY) laisse filtrer des détails sur les dispositions en cours au niveau des entreprises et sur les prévisions post-pandémie. L’enquête qui a mobilisé 2600 responsables d’entreprises de 46 pays a mis en lumière le fait que 36 % accélèrent leurs investissements dans la filière de l’automatisation. En d’autres termes, alors que la pandémie continue de sévir, l’automatisation prend pied de façon plus importante au sein de ces dernières.
Le marché du travail américain donne certainement des idées sur ce qui se passe partout dans les pays développés et émergents. Tout d’abord, le Bureau américain des statistiques sur le travail (Bureau of Labor Statistics ou BLS) plane sur les répercussions du COVID-19 en mars 2020 à propos de la sécurité de l’emploi aux États-Unis. Le confinement à cause de l’épidémie est en quelque sorte responsable de la fermeture (temporaire ou non) de toute entreprise dont les activités sont désormais qualifiées de « non essentielles », ce qui a fait bondir le taux de chômage à 4,5 % pour le mois de mars, comparé à 3,5 % enregistré le mois précédent et qui est déjà considéré comme des chiffres records sur une période de plusieurs années.
Si le Département américain du travail avait annoncé 3,3 millions de demandes d’assurances chômage déposées à la mi-mars, ce nombre a doublé en seulement deux semaines (ce nombre n’était que de 280 000 durant la deuxième semaine du mois). Les résultats du sondage de Ernst & Young (EY) montrent que 41 % des répondants envisagent de repenser leur stratégie pour aller vers l’automatisation. Grosso modo, les chiffres permettent de se faire une image de ce que pourrait être l’après-pandémie.
Certains groupes technologiques expérimentent déjà des points de vente au détail qui ne nécessiteront pas de caissiers. Amazon, qui s'est étendu à la vente de produits alimentaires, a un supermarché à Seattle sans caissier. Ce dernier s'appuie plutôt sur une technologie dédiée couplée à des capteurs pour suivre ce que les clients retirent des rayons et générer des factures. McDonald's pour sa part est en train de passer à des kiosques de commande automatique dans ses restaurants, supprimant ainsi la nécessité pour les clients de parler aux employés au comptoir. En fait, pour le cas des USA, l’automatisation est destinée à remplacer plus de 30 millions de travailleurs : cuisiniers, serveurs, employés du secteur de la restauration, chauffeurs de camion sur de courtes distances, etc.
Sources : Layoffs.fyi, billet de blog
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Le , par Bill Fassinou
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