Les assistants techniques jouent toujours un rôle central dans l'écosystème technologique. Qu'ils aident leurs clients par téléphone ou par messagerie instantanée, les membres du personnel du support technique résolvent les problèmes qui pourraient autrement faire dérailler la capacité d'une personne à utiliser un matériel ou un logiciel. Pour tout, des services par câble et Internet à votre imprimante, il existe un numéro de support technique que vous pouvez appeler si vous rencontrez un problème que vous ne pouvez pas résoudre vous-même. Cependant, bien que le support technique soit une partie cruciale de l'expérience client, il n'est pas exactement traité comme tel dans la hiérarchie de l'industrie technologique.
Exemple: cette infographie, dans laquelle le « représentant du support technique » se situe tout en bas de la hiérarchie des emplois dans l’industrie technologique en matière de salaire. Un moindre salaire serait gérable pour certains professionnels si le travail était facile et sans stress, mais ce n'est pas le cas avec la plupart des emplois de support technique. Au lieu de cela, ces positions impliquent une communication fréquente avec des personnes en colère ou conflictuelles, de nombreuses tâches administratives banales et une abondance de frustration dans les cas pour lesquels la résolution du problème du client s'avère impossible. Le support technique est largement considéré comme une tâche professionnelle exténuante et ingrate.
Partie basse du diagramme (les 15 emplois les moins bien payés dans la tech en 2018)
Modérateur de contenus internet
Ils ont pour tâche de passer au crible les alertes de pornographie juvénile, de propos et d'actes violents pour s'assurer qu’ils ne sont pas affichés (longtemps ?) sur la plateforme pour laquelle ils travaillent. C'est suffisant pour les placer sur la pire liste d'emplois. S’il existe des solutions automatisées, il n'y a vraiment pas de substitut aux yeux humains. Cela signifie que certaines personnes passent 40 heures par semaine à regarder des images horribles qu'elles ne peuvent pas effacer de leur esprit après leur retour à la maison.
Prenons le cas de Facebook. Ces employés, techniquement classés comme « analystes des opérations communautaires », sont chargés de trier le contenu signalé par les utilisateurs et de déterminer les mesures à prendre. Il faut noter que Facebook passe également par des partenaires pour ses besoins de modération.
Modérer du contenu sur Facebook est vraiment un travail très délicat et exige de ces employés qu’ils regardent des contenus signalés, qui contiennent parfois des choses dérangeantes comme la pornographie et la violence graphique, avant de décider s’ils peuvent rester sur le site web ou s’ils enfreignent vraiment les « standards de la communauté Facebook ».
Certains de ces messages signalés correspondent à ce que vous attendez, tels que des blagues racistes ou offensantes, de la nudité ou d'autres contenus sexuellement explicites contraires aux conditions d'utilisation de Facebook, et des messages qualifiés de cyberintimidation ou de discours de haine pur et simple.
D’anciens employés, comme Chris Gray, rapportent également avoir été confrontés à des contenus beaucoup plus choquants et épouvantables (de la maltraitance sur des enfants, de la pornographie mettant en scène des enfants violés, la torture, le meurtre, etc.).
Chris Gray, un ancien modérateur de contenu Facebook, devant le bureau de la société à Grand Canal Dock
« Si vous faites la bonne action pour la mauvaise raison, par exemple, vous avez supprimé une photo parce qu'il y avait un homme nu dans l'image, mais cet homme nu faisait quelque chose qui est également illégal. L'une de ces actions est plus importante que l'autre et vous devez choisir la bonne. Sinon, vous vous trompez et vous devez vous expliquer avec votre auditeur ».
Les auditeurs ou supérieurs surveillent un échantillon de rapports de chaque modérateur. Il est dans l’intérêt du modérateur d’essayer de justifier au mieux sa décision, car il doit atteindre un objectif de précision de 98 %, explique Gray. Et il est dans l’intérêt de l’auditeur de ne pas reculer sur sa décision, car il a également des auditeurs qui examinent leurs décisions.
« Un échantillon typique qui est audité aurait été de 200 à 250 tickets par mois, donc en moyenne, vous pourriez être signalé pour une erreur par semaine. Vous passez la semaine à essayer de récupérer vos points perdus. Vous n'êtes pas concentré sur votre travail, vous vous concentrez sur la justification de vos décisions ».
Gray et plusieurs autres anciens employés de Facebook ont décidé de poursuivre la société de médias sociaux pour traumatisme psychologique causé par leur rôle de modérateur de contenu.
Sur certaines plateformes, le salaire d’un modérateur de contenu est faible (environ 8 $ à 12 $ l'heure) et le travail est énorme. Patricia M. Laperal, une psychologue qui a parlé avec des modérateurs de contenu, a déclaré au Times qu'ils sont souvent susceptibles de devenir déprimés, d'avoir des difficultés à nouer des relations et d’observer une diminution de leur appétit sexuel. « Les images interfèrent avec leurs processus de réflexion. Cela perturbe la façon dont vous réagissez à votre partenaire », a déclaré Laperal.
DSI
Bien sûr, si vous avez la mention de ce rôle dans votre CV, il y a de fortes chances que vous ayez des revenus plutôt conséquents, ce qui n'est certainement pas commun avec les pires emplois de toute l’industrie. Dans l'industrie informatique, cela signifie également que vous avez probablement une sécurité d'emploi décente, mais seulement si vous pouvez garder les pirates à distance. Comme le dit le contributeur de Forbes, Dominick Paul, cela devient rapidement le travail que personne dans l'industrie ne veut.
Il y a plusieurs raisons à cela, explique Paul. Premièrement, les entreprises doivent respecter un certain nombre de réglementations complexes et en constante évolution concernant les informations qui peuvent être partagées de quelle manière, comment elles peuvent être stockées, qui peut y avoir accès, etc. Ce sont également eux qui s'assurent que l'entreprise a mis en place des procédures adéquates et déterminent comment maintenir les mesures de sécurité à un niveau abordable sans rendre l'entreprise vulnérable au piratage. Un bon chèque de paie est une chose, mais le stress élevé et le fait de se dire qu’on est en première ligne ajoutent une responsabilité incroyable, une pression pour laquelle tout le monde n’est pas taillé.
« Mais la vraie raison pour laquelle c'est le travail que personne ne veut en informatique: si quelque chose se passe mal, c’est le DSI qui en porte la responsabilité personnellement », écrit Paul. « Je ne sais pas pour vous, mais j'y réfléchirais à deux fois avant de m'engager dans un emploi où, en cas de piratage, mon emploi pourrait être résilié, je pourrais être condamné à une amende et je pourrais faire face à des poursuites judiciaires ».
Technicien de service de tour cellulaire
Nous comptons sur les tours de téléphonie cellulaire pour transmettre et recevoir des signaux de nos téléphones mobiles. Lorsque vous passez un appel, l'appareil émet des ondes radio qui vont à la tour cellulaire la plus proche, qui transmet ensuite le signal à un central téléphonique, vous connectant à l'appareil que vous appelez. Ce processus se produit presque instantanément grâce à la sophistication des téléphones cellulaires et des tours qui facilitent la réception du signal. La mise en garde est que, pour que ce processus fonctionne, tout l'équipement de la tour de cellule doit fonctionner correctement - si ce n'est pas le cas, quelqu'un doit monter jusqu'au sommet de la tour pour effectuer le dépannage, le diagnostic, la maintenance, les réparations et autres services.
Il n'y a pas si longtemps, ce rôle de technicien de service était le travail le plus dangereux en Amérique en raison du nombre de morts et de blessures graves causées par des chutes de tours de cellules. Les statistiques se sont améliorées au cours des cinq dernières années depuis que l'OSHA a pris des mesures pour exiger plus de responsabilité. Pourtant, ce travail risqué n'est pas en tête de liste pour la plupart des personnes à la recherche d'un emploi dans l'industrie de la technologie - en particulier celles souffrant d'acrophobie.
Être en charge de la maintenance des câbles Internet immergés
Bien qu'une partie de la charge de travail soit partagée par des robots guidés par l'homme, de vraies personnes doivent transporter ces câbles avant qu'ils ne soient posés et enterrés au milieu de l'océan.
Les câbles immergés fournissant toujours environ 99 % de l'infrastructure mondiale, l'entretien de ces lignes est essentiel. En cas de panne ou d'accident (par exemple en cas de tremblement de terre sous-marin), ce sont les êtres humains qui doivent plonger pour effectuer les réparations.
Les turkers et les rôles similaires
Le service client n'est pas facile à bien faire. Et lorsque vous travaillez pour une entreprise qui peut être à la traîne en termes de produits de pointe ou de popularité médiatique, le travail peut être encore plus difficile.
Amazon Mechanical Turk (AMT, litt. « Turc mécanique d'Amazon ») est un service de micro-travail lancé par Amazon.com fin 2005. C'est une plateforme web de crowdsourcing, un dispositif permettant d'externaliser via le web et par des internautes du travail. Ce travail est par ailleurs parcellisé, les tâches qui en résultent sont découpées en sous-tâches, ou micro-tâches. Ces tâches sont par ailleurs nommées HITs sur la plateforme. Les tâches en question doivent être dématérialisées ; il s'agit souvent d'analyser ou de produire de l'information dans des domaines où l'intelligence artificielle est encore trop peu performante, par exemple l'analyse du contenu d'images.
Sur Amazon Mechanical Turk, il existe trois parties prenantes :
- les travailleurs (turkers) qui travaillent à la tâche. Ils seraient entre 15 000 et 43 000. Ils décident, en fonction des conditions posées par des commanditaires, quelles tâches effectuer pour être rémunérés. Le salaire horaire moyen observé ne dépasse pas les 2 $12. Par ailleurs, en l’absence de possibilité de formation visant à les familiariser avec le service, un important « travail caché », d'apprentissage et supplémentaire aux HITs, est réalisé par les travailleurs. Ils sont considérés comme des travailleurs indépendants ;
- les requesters (« demandeurs de tâches ») qui sont les commanditaires et qui proposent les tâches. Ils fixent le montant de la rémunération. Ils peuvent rejeter les tâches effectuées par les travailleurs. Ils peuvent évaluer les prestations des travailleurs et ils posent des conditions sur le profil des travailleurs qu'ils veulent sélectionner. Ces requesters ne sont pas des employeurs ;
- Amazon ; il n'intervient logiquement pas dans les rapports entre requesters et travailleurs sauf lorsqu'il s'agit d'intervenir sur des litiges entre requester et turker. Pour chaque tâche, Amazon opère une retenue proportionnelle à la rétribution versée au travailleur. Les frais de commission qu'il pratique oscillent entre 20 et 40 %.
Source : Amazon Mechanical Turk, Forbes, NYT, Irish Times
Et vous ?
Que pensez-vous de cette liste ? Quels éléments auriez-vous ajoutés ou supprimés ?
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Pourrait-on y faire carrière selon vous ? Dans quelle mesure ?
Quels seraient les signes qui vous annoncent qu'il est temps de passer à autre chose ?