En 2015, Elon Musk et d'autres personnalités de l'industrie de la technologie ont créé OpenAI et l'ont déplacé dans des bureaux au nord de la Silicon Valley à San Francisco. Ils ont recruté plusieurs chercheurs ayant travaillé chez Google et Facebook, deux des entreprises qui mènent une poussée industrielle dans le domaine de l'intelligence artificielle. En plus des salaires et des primes à la signature, les géants de l'Internet rémunèrent généralement les employés avec des options d'achat d'actions considérables. OpenAI a dépensé environ 11 millions de dollars dans sa première année, avec plus de 7 millions de dollars consacrés aux salaires et autres avantages sociaux. C’est ainsi que des chercheurs de renom ont pu entrer en possession de rémunérations annuelles variant entre 300 000 dollars et 2 millions de dollars l’an. Grosso modo, la manœuvre laissait penser que la filière intelligence artificielle est réservée à des tiers ayant fait de longues études universitaires, des personnes nanties de doctorats. Seulement, Elon Musk a complété son annonce à sa manière : « Un doctorat n'est absolument pas nécessaire. Tout ce qui compte, c'est une compréhension approfondie de l'intelligence artificielle et la capacité à mettre en œuvre les réseaux de neurones d'une manière réellement utile (c'est ce dernier point où l'on observe qu'il y a des difficultés). Pour le reste, je me fiche de savoir si vous êtes même parvenu à obtenir votre diplôme d'études secondaires. »
En fait, la sortie de Musk est, en termes de contenu, une redite d’un entretien accordé au magazine automobile hebdomadaire allemand Auto Bild.
« Si quelqu'un est diplômé d'une grande université, cela peut être une indication qu'il sera capable de grandes choses, mais ce n'est pas nécessairement le cas. Si vous regardez, par exemple, des gens comme Bill Gates, Larry Ellison ou Steve Jobs, ils n'ont pas obtenu leur diplôme universitaire, mais si vous aviez la possibilité de les embaucher, ça aurait bien sûr été une bonne idée », avait-il souligné avant d’ajouter que ce qu’il recherche en premier chez des candidats à des postes ce sont des preuves d’aptitudes exceptionnelles.
Ainsi, en droite ligne avec ce positionnement, les candidats aux postes ouverts chez Tesla subiront une batterie de tests en programmation.
De façon traditionnelle, l'accès à un emploi qualifié en général, et dans le domaine IT en particulier, est conditionné à l'obtention d'un diplôme universitaire ou d'études supérieures, parce que les universités et grandes écoles ont pendant longtemps eu le monopole de la formation. Mais ces dernières années, la formation s'est diversifiée avec de nouveaux acteurs qui prétendent permettre aux gens de se doter de compétences pertinentes sans avoir besoin de passer par les formations diplômantes conventionnelles. Ce qui amène souvent à se poser la question de savoir s'il ne viendra pas un jour où avoir un diplôme d'études supérieures ne sera pas une condition nécessaire dans le recrutement IT. En tout cas, certaines entreprises disent ne plus exiger de diplômes quand elles recrutent. C'est par exemple le cas de Google, Apple et IBM, comme l'a révélé Glassdoor. Cette décision serait liée à un effort visant à améliorer la diversité et à faciliter l'embauche de personnes qui passent par des boot camps ou qui poursuivent des études supérieures non traditionnelles.
En 2017, Joanna Daly, vice-présidente d'IBM chargée des talents a déclaré à CNBC qu'environ 15 % des employés américains de son entreprise n'avaient pas de diplôme de niveau Bac+4. Elle a expliqué qu'au lieu de regarder exclusivement des candidats qui entraient à l'université, IBM se penche désormais sur les candidats ayant une expérience pratique via un boot camp de programmation ou par d'autres voies. Alors qu’on entamait l’année 2019, Virginia (Ginni) Rometty, la PDG du groupe IBM est allée dans le même sens. S'exprimant lors du Forum économique mondial en Suisse, la patronne d'IBM a soutenu qu'il est important que les sociétés de technologie s’emploient à recruter des personnes possédant des compétences précieuses, et pas seulement des diplômés d’université.
Source : Twitter
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