Selon Alain Mlanao, Managing Director Walters People France :
« En 2019, les jeunes diplômés intègrent un marché du travail qui leur est largement favorable et ce, quel que soit leur secteur d’activité. Les entreprises n’hésitent plus à embaucher ces jeunes talents et cherchent même désormais massivement à les attirer et les fidéliser.
« Pour se rendre attractives auprès d’eux, dès le processus de recrutement les entreprises doivent s’adapter à leurs envies d’apprentissage et d’évolution professionnelle. En proposant des formations et un accompagnement personnalisé, les entreprises capitaliseront sur le développement des compétences de leurs jeunes collaborateurs et leur permettront de grandir professionnellement. En outre, pour retenir ces jeunes talents, les entreprises doivent miser sur un management orienté vers la valorisation et la confiance (mise en avant des réussites, encouragements, récompenses, etc.). Ces messages positifs leur permettront d’intégrer le projet de l’entreprise et d’y envisager une évolution à plus long terme.
« Quid des critères des entreprises vis-à-vis de ces jeunes recrues ? Diplômes et savoir-faire ne sont plus les seuls éléments déterminants dans le choix des employeurs. En effet, ces derniers recherchent des profils capables d’apprendre, de s’adapter aux différents environnements et d’être rapidement opérationnels. Lors des recrutements, les entreprises peuvent prendre davantage de risques et s’orienter vers des profils perfectibles techniquement, dont les soft skills deviennent les meilleurs atouts.
« L’enjeu pour les candidats est alors de démontrer ces compétences lors des entretiens afin de renforcer leur employabilité, et pour les entreprises, de mettre en avant leur agilité et leur capacité à façonner les talents ».
Jeunes diplômés et le monde du travail
Selon Walters People, 85% des jeunes diplômés ont confiance en leur avenir professionnel. 82% des candidats en sortie d’études considèrent que leur formation permet une entrée sereine dans le monde du travail.
Concernant les opportunités dans leur domaine d’activité selon les jeunes diplômés, ce sont les jeunes diplômés dans le secteur des TIC qui estiment le plus en avoir (50% estiment que les opportunités sont très nombreuses et 37% estiment que les opportunités sont plutôt nombreuses, soit 87% des jeunes diplômés dans le secteur des TIC). Ils sont suivis par les jeunes diplômés RH, Juridique & Paie (catégorie dans laquelle 16% estiment que les opportunités sont très nombreuses et 59 % estiment que les opportunités sont plutôt nombreuses, soit 75 % de cette population), eux-même talonnés par les jeunes diplômés en Banque, Assurance & Services financiers (catégorie dans laquelle 13 % estiment que les opportunités sont très nombreuses et 57% estiment que les opportunités sont plutôt nombreuses, soit 70 % de cette population).
Jeunes diplômés et premier emploi
Il a aussi été question du temps nécessaire pour trouver le premier emploi. La plupart des jeunes diplômés (35 %) l'ont trouvé avant la fin de leur formation, près d'un diplômé sur trois l'ont obtenu 3 mois après la fin de leurs formations, 18 % ont dû attendre entre 3 et 6 mois, 8% ont dû patienter plus de 6 mois et 7 % n'avaient pas encore trouvé d'emploi au moment de l'enquête.
Les trois critères qui intéressent le plus les jeunes diplômés sont :
- le salaire (sans surprise) : 76 % du panel a identifié la rémunération comme étant un critère pour le choix d'une entreprise ;
- l'ambiance au travail : 69 % des jeunes diplômés y attachent de l'importance ;
- les opportunités d'évolution : la plupart des jeunes diplômés (55 %=) ne se voient pas rester au même poste tout le long de leur carrière professionnelle.
D'ailleurs, en parlant de temps passé au même poste, 31 % des jeunes diplômés passent moins d'un an à leur premier poste, 54 % entre un et trois ans, 12 % y consacrent trois à cinq ans. Seuls 3 % y demeurent plus de cinq ans.
Les jeunes diplômés et la rémunération
Seuls 11 % estiment avoir obtenu une rémunération au-dessus des attentes dans leur premier poste. 31 % sont simplement satisfaits puisqu'il déclare avoir obtenu une rémunération au niveau de leurs attentes. Toutefois, ce sont 20 % des jeunes diplômés qui notent avoir obtenu une rémunération très en deçà de leurs attentes.
Côté salaire annuel brut du premier emploi, 26 % ont obtenu un salaire supérieur à 34 000€, 20 % un salaire compris entre 30001€ à 34 000€, 20 % un salaire compris entre 26 001€ à 30 000€, 23 % un salaire compris entre 22 001€ à 26 000€ et 11 % un salaire inférieur à 22 000€.
Ingénieurs & techniciens (Paris et Île-de-France)
Walters People note que
« les ingénieurs et techniciens nouvellement diplômés entrent sur un marché qui subit une pénurie de talents particulièrement visible pour les secteurs de l’industrie et de l’ingénierie. Ainsi les opportunités sont nombreuses dans ces domaines avec un accès facile à l’emploi et des salaires en hausse. Les jeunes diplômés entament donc leur carrière dans un marché qui leur est ouvert.
« Dans les fonctions d’ingénieur, toutes les spécialités métiers sont bénéficiaires de ce contexte favorable. Les candidats seront quant à eux particulièrement attirés par des postes qui ne se limitent pas à une expertise unique, mais qui s’ouvrent sur le reste de l’entreprise. Ce dynamisme est cependant moins visible sur les fonctions qualité, hygiène, sécurité et environnement
du fait d’un afflux important de candidats dans ces métiers.
« Pour les techniciens, on note une forte demande des entreprises en maintenance, service après-vente, bureau d’étude et production. Les métiers de dessinateurprojeteur et technicien maintenance attireront les candidats qui pourront ensuite aisément évoluer vers des responsabilités en bureau d’études et en maintenance.
« Dès lors, du fait d’un environnement globalement accueillant, les professionnels en recherche d’emploi font évoluer leurs exigences. Ils s’intéressent désormais à tout le package qui leur est proposé, avec des critères allant des formations possibles aux valeurs de l’entreprise en passant par les perspectives d’évolution et la stratégie déployée. Salaire et missions ne suffisent plus aux entreprises pour se démarquer. C’est l’environnement global du poste qui est désormais pris en compte par les candidats »
Technologies de l’information (Paris et Île-de-France)
Selon Walters People :
« Les opportunités sont toujours aussi nombreuses pour les jeunes diplômés des métiers de l’IT. Les entreprises continuent à se tourner vers le numérique et font donc naturellement appel aux professionnels des nouvelles technologies. La mise en place de la RGPD notamment les oblige à se restructurer et à mettre en place de nouveaux processus. Car ils ont bien compris le marché sur lequel ils entrent, cette forte demande se traduit alors souvent par une hausse des enchères de la part des candidats en sortie d’école au niveau de la rémunération.
« Sur ces métiers, l’obtention d’un Bac+5 est requise, tandis que les écoles actualisent sans cesse les opportunités de formations pour coller à l’évolution des technologies. Cette évolution du secteur rend les jeunes professionnels toujours plus opérationnels en sortie d’école. Les entreprises apprécient alors particulièrement les certifications telles qu’ITIL sur les normes, process et qualité ou la certification Microsoft MCSA. Des stages ou une formation en alternance sont également très valorisés, gages d’une expérience déjà significative, de même que tout projet concret, mené au cours des études, mais aussi dans un cadre privé.
« Certaines compétences sont quant à elles indispensables pour les recruteurs, telles que la connaissance des langages Java, .NET, PHP et la maîtrise de la méthode Agile.
« De multiples opportunités se profilent pour 2020. Les projets fleurissent dans les entreprises et certains postes particulièrement porteurs sortent du lot. C’est le cas de celui de chef de projet fonctionnel qui permet aux jeunes diplômés d’acquérir des responsabilités, tout en montant rapidement en compétences. Le métier de développeur nouvelles technologies, orienté web ou
applicatif métier et travaillant sur des projets innovants, séduit également les candidats. Plus globalement, les postes qui touchent aux bases de données recrutent fortement, l’important pour les entreprises étant de les harmoniser (RGPD, Big data etc.) ».
« De multiples opportunités se profilent pour 2020. Les projets fleurissent dans les entreprises et certains postes particulièrement porteurs sortent du lot. C’est le cas de celui de chef de projet fonctionnel qui permet aux jeunes diplômés d’acquérir des responsabilités, tout en montant rapidement en compétences », a déclaré Mathieu Moisan, directeur chez Walters People.
Source : rapport Walters People
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Comment pouvez-vous interpréter ces données ?
La tendance vous semble-t-elle être la même dans votre région ?
Qu'est-ce qui pourrait, selon-vous, expliquer pourquoi autant de jeunes diplômés en TIC ont confiance en leur avenir professionnel ?
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