
Ces chiffres sont du Bureau du recensement des USA dans un article publié par le New York Times il y a 21 ans. Le quotidien new-yorkais attirait l’attention sur un problème d’alors : la discrimination basée sur l’âge des travailleurs de la filière de la programmation informatique. De vieux chiffres dira-t-on, mais qui prennent un coup de neuf avec ceux de récents développements qui, en sus, attirent l’attention sur le fait qu’il s’agit d’une tendance globale.
Tenez par exemple les conclusions du rapport 2019 de The Workforce View in Europe. Dans une étude qui a concerné 10 585 personnes salariées sur le continent, il ressort que la discrimination au travail touche à 30 % des participants à l’enquête. D’après ce rapport, les signalements faisant état de discrimination sont les plus nombreux au Royaume-Uni, où plus d’un tiers (38 %) des participants déclarent en avoir été la cible, contre seulement un cinquième (18 %) des salariés aux Pays-Bas. Si l’on entre dans les détails, la discrimination liée à l’âge est celle qui prévaut en France (12 %). C’est une réalité qui semble bien admise sur ce site puisque bon nombre d’intervenants soulignent qu’on peut facilement se sentir vieux avant même d'atteindre la quarantaine, surtout quand on se retrouve dans une entreprise où les trois quarts des nouveaux développeurs embauchés viennent de sortir de l’école.
L’Asie est représentée au travers de ce qui se passe en la matière en Chine. Bien que la législation chinoise interdise la discrimination basée sur le genre, la religion ou l’invalidité, il est tout à fait légal pour les employeurs de fixer des critères de recrutement basés sur l’âge. Ce que l’on constate sur le terrain est que ceux du domaine de la Tech. recrutent en priorité les personnes de moins de 30 ans. La pression sur les « seniors » existe dans toutes les industries chinoises, mais elle est particulièrement remarquable dans le domaine de la technologie où on fait face à une frénésie d'embaucher de jeunes talents. La discrimination basée sur l’âge commence donc encore plus tôt en Chine où « le fait de travailler dans le secteur de la technologie est assimilé à être un athlète professionnel. »
Sans s’appesantir sur les réalités du marché de l’emploi d’un pays en particulier, Vivek Wadhwa, un ancien de Harvard et entrepreneur d’origine indienne a, il y a quelques années généralisé : « avec l’âge, la valeur d’un programmeur diminue sur le marché de l’emploi, il devient plus difficile pour ce dernier d’obtenir un job. »
Une observation du marché de l’emploi permet une extraction de facteurs susceptibles d’expliquer que les employeurs préfèrent les profils juniors. Primo, il y a que la valeur d’un employé est déterminée par son expérience dans des technologies pertinentes pour l’employeur. Deuxio, la filière de la programmation informatique subit des changements technologiques fréquents. Même si ce dernier facteur n’annule pas de façon totale les compétences des seniors, c’est l’un de ceux qui placent les juniors en pôle position aux yeux des recruteurs. À côté, il faut mettre les questions de compensation entre expérience professionnelle et salaire. Le fait est que les entreprise préfèrent les profils juniors parce que moins coûteux et plus aisément exploitables.
La question de savoir s’il est possible de rester de façon durable comme développeur au sein d’une entreprise se pose dès lors. Elle-même attise les réflexions sur le plan B. À ce sujet, deux pistes s’imposent aux tiers désireux de rester dans l’univers de la programmation informatique : le management et l’entrepreneuriat.
Source : billet de blog
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