Bonjour,
Je ne sais pas vraiment si j'ai réussi ou non ma carrière.
Quoiqu'il en soit, je sais qu'en tant que développeur "lambda", et étant de nature assez réservée et surtout impressionnable, j'ai pas mal subi les désirs de mes employeurs, les SSII.
Par "chance", je cumule pas mal de points positifs :
- école d'ingénieur (je n'envisageais pas moins, et
mes parents j'avais les possibilités financières de la faire)
- j'ai toujours été à Paris, donc pas dans l'esprit "c'est quoi cette ville de fous ? Allez, je fais 5 ans ici et je me tire à la montagne / mer / campagne"
Et hasard des choses, j'ai été "bien orienté".
Diplômé en électronique et systèmes embarqués, j'ai difficilement trouvé un stage intéressant, n'ayant jamais appris à me démerder moi-même. J'ai trouvé par piston des stages en banque, puis chez un gros industriel, mais je n'arrivais pas à trouver de CDI.
La chance a voulu que le secteur banques soit très porteur en veille de crise. On prenait à peu près n'importe qui avait un bac+5, le formait à l'informatique, et on lui donnait un salaire de 34K à Paris.
*Développeur Java, j'ai fait une première mission en java comme mon souhait
*Puis pus une mission en ETL. Ma société a misé un max dessus, m'a envoyé en formation, et j'ai fait une mission courte.
* Je suis reparti sur une autre mission faire du java, malheureusement ce fut un piège ! Le java fut envoyé en Inde en off-shore, les développeurs venus faire du java ont été sur une maintenance sur un langage qui n'est plus utilisé, et par le plus affreux / heureux des hasards j'ai été désigné comme responsable du datawarehouse.
Du coup, je suis devenu à terme consultant (je souligne le mot, consultant) en business intelligence et en particulier chargement de données.
Est-ce que j'ai raté ma carrière ?Ce qui me fait dire non est que globalement j'ai un bon salaire (et plus encore aujourd'hui, je reviendrai dessus encore après), et au moins une assurance d'employabilité même au delà des 35 ans, même si je reste développeur.
Ce qui me fait dire oui, c'est qu'au final je n'ai pas l'impression d'avoir été maître de ma carrière. Balancé d'une mission à l'autre, j'ai eu globalement des technos sympathiques et revendables, contrairement à d'autres qui sont bloqués vis-à-vis de leur propre technologie. Et également balancé au niveau des missions.
Soit bloqué par les commerciaux, j'ai eu naïvement confiance en ma commerciale et haut management de cette troisième mission et ce n'est que la menace d'une démission, pré-crise, qui m'ont fait sortir. Une mission sans qu'il ne se passe rien, et la peur de la crise. Une autre mission encore plus inintéressante, mais de bons horaires, je me suis encroûté, et je suis resté car les horaires légers de certains jours m'ont permis d'être tranquille sur mon projet immobilier.
Je suis conscient d'avoir quand même un facteur chance élevé, il n'empêche que si je veux reprendre en main ma carrière, je ne suis de ceux qui réussissent à imposer facilement mon désir d'orientation. Si de nombreux développeurs veulent devenir chef de projet, ce n'est plus mon choix aujourd'hui, bien que j'ai essayé, mais que je n'ai jamais trouvé les leviers nécessaires, et sûrement qu'il me manque quelques qualités pour le devenir.
Assez récemment, j'ai voulu porter ma carrière vers de l'AMOA. Même si cela peut être un piège à c*ns pour avoir une carrière où l'on peut faire des recettes inintéressantes, je suis encore dans l'espoir de pouvoir faire le pont entre la connaissance métier et l'architecture technique existante. Il n'empêche que malgré le fait que j'ai déjà fait des spécifications fonctionnelles et de la recette, je tombais toujours sur des écueils lors de recrutement.
" Mais pourquoi ne pas continuer en tant que développeur en ETL ? Vous avez fait ça depuis longtemps, vous êtes très bon dessus ! Et dans quelques années vous pourrez être même chef de projet..." à croire que les recruteurs savent manier l'art de la flatterie, et que l'on se fasse recruter pas toujours par la compétence, mais également par l'art de se vendre et des fois un sacré coup de pot...
J'estime avoir des qualités mais pas suffisantes pour évoluer là où je devrai, ou alors je ne me mets pas les moyens. Mais je reconnais que le soir, je suis suffisamment fatigué pour pouvoir me lancer dans une nouvelle formation de moi-même ou sur de la veille techno. Le fantasme du gars de la France qui se bouge qui cravache une fois arrivé chez lui à 20h jusqu'à 2h du matin pour créer sa boîte ou faire marcher sa start-up, j'y crois moyennement...
* PS : j'insiste sur le fait d'être "consultant" car je ne trouve pas de meilleurs mots pour définir ce que je fais au sein même de la mission. Je ne m'estime pas "simple développeur" puisque pour moi j'ai la "responsabilité" d'une ou plusieurs applications, et doit limite faire le pont fonctionnel directement avec les utilisateurs puisque le gusse qui portait l'application, a rédigé les specs fonctionnelles et la recette, a disparu depuis belle lurette et qu'à défaut qu'un utilisateur veuille bien comprendre que l'IT ce n'est pas "un bouton OK qu'on place ici ça prend pas 3 jours ???" il faut bien faire le pont entre diverses équipes...
* PPS : concernant le salaire, je suis aujourd'hui freelance ; en soit c'est un gros projet, mais au final mon métier de tous les jours ne change pas, c'est juste que je réduis les marges d'une SSII vu que je n'ai pas d'intercontrat involontaire aussi long. Donc définitivement, en terme de rémunération à court terme, non je n'ai rien raté.
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